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Village olympique, infrastructures sportives, labels, programmes et salariés. Que deviendront-ils une fois que les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 seront terminés ? Le Comité d’Organisation a bien évidemment anticipé tout cela, afin de laisser aux collectivités et aux acteurs du sport en France un bel héritage.
Le village olympique, transformé en quartier résidentiel
Inauguré au début de l’année 2024, le village olympique et ses 7 200 chambres ne sera pas déconstruit une fois la cérémonie de clôture terminée. Ce vaste complexe, situé sur les communes de Saint-Denis et Saint-Ouen, deviendra en grande partie un nouveau quartier résidentiel. Une fois les 15 000 athlètes partis, ces 82 bâtiments répartis sur 52 hectares se transformeront en un peu plus de 2 800 logements permettant d’accueillir environ 6 000 habitants.
Un nouveau lieu de vie doté de nombreux espaces verts, au sein duquel pourront s’y implanter des commerces de proximité, un hôtel, une résidence étudiante et des entreprises. D’après les chiffres fournis par le Comité d’organisation, quelque 6 000 salariés seront attendus dans ces nouveaux locaux.
Les infrastructures sportives : Paris et la Seine Saint-Denis profiteront d’un bel héritage
En s’appuyant sur une grande partie d’infrastructures déjà existantes, le Comité d’organisation des Jeux Olympiques et la SOLIDEO (Société de Livraison des Ouvrages Olympiques) n’ont eu à bâtir que très peu de nouveaux équipements sportifs.
L’Adidas Arena située porte de la Chapelle, l’un des deux chantiers majeurs en matière d’infrastructures sportives, est, depuis son inauguration en février 2024, d’ores et déjà la nouvelle résidence du Paris Basketball. Cette salle polyvalente de 8 000 places accueillera le tournoi de badminton et la gymnastique rythmique durant les Jeux Olympiques. Une fois l’événement terminé, le club de basket parisien récupèrera ses droits, bien qu’il est également prévu que cette salle puisse accueillir des concerts et quelques matchs du PSG handball.
Le centre aquatique olympique situé aux abords du Stade de France, le second chantier majeur, mais aussi le plus coûteux, accueillera l’édition 2026 des championnats d’Europe de natation. Un événement que la France n’avait plus organisé depuis 1987, faute d’un centre aquatique digne d’une telle compétition. Entre les Jeux et les championnats d’Europe, ce complexe moderne, estimé à 174 millions d’euros, sera accessible au grand public à partir de mai 2025. Il pourra accueillir des séances scolaires, possèdera un bassin d’apprentissage de 25 mètres et servira de centre d’entraînement pour le pôle France de plongeon.
Construit pour les Jeux Olympiques, le site d’escalade du Bourget et ses six murs fait partie des infrastructures que la Seine Saint-Denis conservera en héritage. N’en déplaise à certains Parisiens, les pistes cyclables et voies piétonnes aménagées dans Paris pour faciliter le déplacement des spectateurs devront elles aussi être conservées après les Jeux. L’une d’entre-elles permettra notamment de relier le centre de Paris au Parc des Princes.
À l’inverse, de nombreux sites temporaires ne survivront pas et seront démontés une fois les Jeux terminés. C’est notamment le cas de toutes les infrastructures installées dans le cœur de Paris, que ce soit au pied de la tour Eiffel, au Trocadéro, aux Invalides, sur la place de la Concorde ou encore au Champ-de-Mars.
Les marques et programmes mis en place par Paris 2024, maintenus après les Jeux Olympiques
Génération 2024, Terre de Jeux 2024 ou encore le club Paris 2024 et ses 4,5 millions de membres. L’ensemble de ces programmes, marques et plateformes créées par le Comité d’organisation ne disparaîtront pas à la fin de l’année 2024. Le conseil d’administration du COJOP a profité d’une réunion organisée au début du mois de décembre 2023 pour valider la prolongation de leurs programmes et dévoiler une partie de leur futur.
Communauté phare initiée par le COJOP est réunissant actuellement plus de 4,5 millions de sportifs amateurs, l’animation du Club Paris 2024, une fois les Jeux terminés, reviendra au Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), épaulé par le Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) et les diverses fédérations sportives.
Le label Génération 2024 destiné aux établissements scolaires et la Semaine Olympique et Paralympique mobilisant chaque année plus d’un million d’élèves ne disparaîtront pas de sitôt. Ces deux programmes visant à développer la pratique du sport en milieu scolaire seront confiés au CNOSF, accompagné par le ministère de l’Éducation nationale et celui des Sports.
Enfin, l’Agence Nationale du Sport (l’ANS), un groupement d’intérêt public visant à financer et organiser la pratique générale du sport en France, récupèrera le programme « 1, 2, 3 Nagez ! », offrant des cours de natation gratuits pour les petits et les grands. L’été dernier, 20 000 enfants avaient ainsi pu apprendre à nager grâce à ce programme. En parallèle, l’ANS poursuivra également le développement du label « Terre de Jeux », réunissant à l’heure actuelle plus de 4 500 communes. Des collectivités territoriales impliquées à faire vivre les Jeux Olympiques et promouvoir la pratique du sport sur leur territoire.
La reconversion des 181 000 salariés
Ce sera l’un des enjeux majeurs, une fois la cérémonie de clôture terminée et la dissolution du COJO actée. Avec la fin de l’aventure Paris 2024, les 181 000 emplois créés spécialement pour l’organisation des Jeux Olympiques disparaîtront. Si le Comité d’organisation a annoncé mettre en place, depuis le début de l’année 2024, un accompagnement de leurs salariés « dans leur fin de contrat et dans la préparation de l’après-Jeux », la région Ile-de-France estime qu’environ 35 000 personnes pourraient se retrouver sans emploi une fois les Jeux terminés.
Pour les aider, la région a annoncé collaborer avec France Travail pour permettre la création d’un site « emploi post JO ». Une plateforme sur laquelle les salariés et les bénévoles liés à l’aventure olympique pourront y déposer leur CV, tandis que les entreprises alimenteront le site d’offres d’emploi. En parallèle, des formations et des programmes de reconversion seront mis à disposition des anciens salariés ayant œuvré dans l’organisation des Jeux Olympiques.