Pourquoi les raquettes de ping-pong ont une face rouge et une face noire ?

Pourquoi les raquettes de ping-pong ont une face rouge et une face noire ?

C’est une règle scrupuleusement appliquée en compétition officielle. Lors d’un tournoi, chaque pongiste doit impérativement posséder une raquette munie de deux faces dépareillées, généralement noire pour l’une et rouge pour l’autre. Une caractéristique qui, comme vous pourrez le découvrir, ne répond pas à une simple question de style. 

Une histoire de revêtement

Alors que durant de nombreuses décennies la couleur sur les faces des raquettes de ping-pong n’étaient soumises à aucune règlementation, la donne changea à la suite des championnats d’Europe de 1980, marqués par la ruse d’un pongiste britannique répondant au nom de John Hilton. Âgé de 32 ans et ne possédant jusque-là aucune ligne majeure à son palmarès, il devint à la surprise générale champion d’Europe de tennis de table grâce à un stratagème vicieux qui piégea l’ensemble de ses adversaires y compris les grands favoris : Utiliser deux faces de même couleur malgré deux revêtements différents.

À l’inverse du tennis ou du badminton, les raquettes utilisées en tennis de table peuvent en effet posséder deux revêtements distincts. L’un est généralement composé de picots plus ou moins longs permettant de donner des effets à la balle. Une surface favorisant le jeu offensif. Tandis que la face opposée est plus lisse et axée sur la défense grâce à un meilleur contrôle des effets adverses. À l’occasion des championnats d’Europe 1980, John Hilton se présenta sur les lieux de la compétition avec ce style de combinaison. Son jeu très axé sur la défense, il était capable de contrôler avec brio les effets adverses grâce à une surface lisse d’un côté, mais pouvait également attaquer grâce à un revêtement « antispin » révolutionnaire capable de contrer les coups adverses puis renvoyer une balle pleine d’effets. Comme point d’orgue de son stratagème, il dissimula son jeu et camoufla ses coups en utilisant qu’une seule et même couleur sur ses deux surfaces.

Il était alors impossible pour ses adversaires de lire son jeu et anticiper ses coups. Muni de deux faces noires, les revêtements, bien que distincts, se confondaient. John Hilton pouvait alors retourner sa raquette en toute discrétion et surprendre ses opposants grâce à des effets masqués à la perfection, accompagnés par des incessants tapages de pieds afin de camoufler le bruit de la balle. Ses adversaires, écœurés, tombèrent les uns après les autres et Hilton décrocha cette année-là le titre de champion d’Europe à la surprise générale, l’unique fait majeur de sa carrière. 

À la suite de ce sacre acquis en toute légalité mais plein de polémique, la Fédération Internationale de Tennis de Table décida d’adopter une règle concernant la couleur des raquettes. Afin de mieux distinguer les deux types de revêtement utilisés en compétition, ces dernières devaient désormais impérativement être composées d’une face noire et une autre rouge. En revanche, il restait libre à chacun d’assimiler le rouge ou le noir au revêtement de son choix, les raquettes pouvant être contrôlées par l’adversaire avant le début de la première manche. 

Une règle ayant évoluée depuis peu

Depuis octobre 2021, cette règle emblématique favorisant une meilleure équité entre les joueurs a subi une légère modification. Si les deux faces restent bel et bien de couleurs distinctes avec un côté obligatoirement noir, le rouge vif peut désormais être suppléé par d’autres coloris. Au nombre de quatre, il est désormais possible de jouer en compétition officielle avec une face bleue, verte, rose ou violette. Un choix purement esthétique qui un jour peut-être pourrait se révéler stratégique. 

Nos réseaux sociaux :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *