Les pires arrêts aux stands de l’histoire de la Formule 1

Les pires arrêts aux stands de l'histoire de la Formule 1

Ces dernières semaines, Ferrari nous a démontré à quel point ils étaient capables de saborder leur course depuis les stands, que ce soit avec des stratégies douteuses, des pénalités pour des arrêts mal exécutés ou encore en oubliant une roue lors de l’immobilisation du malheureux Carlos Sainz. Mais qu’on se rassure, certaines écuries ont réalisé par le passé des arrêts au stand bien plus laborieux. 

Des mécaniciens fascinés par le tragique destin d’une marmotte

Pilote de Formule 1 au sein de l’écurie Super Aguri, la carrière d’Anthony Davidson dans la catégorie reine du sport automobile prit fin en 2008 après 24 Grand Prix disputés pour zéro points inscrits.

Pourtant, à l’occasion du Grand Prix du Canada de 2007, le Britannique fut tout proche d’inscrire ses premiers points en Formule 1, avant qu’une marmotte un peu trop imprudente vienne mettre fin à tout espoir. Davidson pointait en troisième position lorsqu’il croisa la route d’un spécimen téméraire, qui en voulant traverser la piste termina dans son aileron avant. Sa monoplace endommagée, il rentra au stand et constata sur place qu’aucun de ses mécaniciens n’étaient sorti. Oui, visiblement fascinés par l’impact, ces derniers revisionnèrent les images en boucle au point d’en oublier leur pilote, patientant d’interminables secondes devant son stand avant d’être dépanné. Un oubli lui valant de ressortir en onzième position, trop loin pour espérer inscrire ses premiers points. 

En 1999, Ferrari oubliait déjà un pneu

23 ans avant les déboires de Carlos Sainz, les mécaniciens de chez Ferrari commettaient déjà une erreur identique lorsqu’au Grand Prix d’Europe, ils laissèrent leur pilote Eddie Irvine patienter aux stands à la recherche du quatrième pneu.

À trois Grand Prix du terme de la saison, le pilote de l’écurie de Maranello était pourtant en course pour le titre de champion du monde, co-leader du classement à égalité de point avec le Finlandais Mika Hakkinen. Alors qu’une faible pluie s’invita sur le circuit du Grand Prix d’Europe, Hakkinen et son écurie McLaren décidèrent de chausser des pneus pluies. Une grosse erreur. L’averse n’étant pas assez forte, Hakkinen se retrouva rapidement en déperdition avec ses nouvelles gommes et voyait ses adversaires le doubler les uns après les autres. Pour Ferrari, l’occasion de creuser l’écart au classement des pilotes était magnifique.

Mais c’était sans compter sur cet incroyable changement de pneu raté. Quelques secondes après son coéquipier Mika Salo, Eddie Irvine s’engouffra dans la voie des stands pour chausser des intermédiaires. Problème, quelques instants auparavant, les mécaniciens mirent à Salo les gommes réservées à Irvine. Lorsque le pilote Britannique s’immobilisa, la panique se fit vite ressentir dans le clan Ferrari. Sur les quatre pneus prévus, l’arrière droit manquait à l’appel. Après de longues secondes de confusion, l’un des mécaniciens remit la main dessus et chaussa Irvine de la dernière gomme manquante, au terme d’un arrêt de près de 30 secondes.

Entrant dans la voie des stands en cinquième position, Irvine en ressorti treizième, bien trop loin pour espérer rentrer dans la zone des points. Hakkinen, lui, en terminant à une honorable cinquième place, glana deux points supplémentaires au classement des pilotes. Deux Grand Prix plus tard, ce dernier fut sacré champion du monde. Il devançait Irvine de seulement… deux points. 

41 secondes pour changer quatre pneus et remplir le réservoir

Telle fut la performance des mécaniciens de l’écurie Minardi à l’occasion du Grand Prix d’Argentine de 1998. Leur jeune pilote, l’Argentin Esteban Tuero, vivait sans doute le Grand Prix le plus intense de sa carrière, sous les yeux de son public, lorsqu’il s’engagea dans la voie des stands pour y effectuer un arrêt des plus banals. S’immobilisant à l’emplacement prévu, le spectacle comique autour de sa monoplace allait débuter.

Sur place, la moitié des mécaniciens l’attendait. L’autre était affairée à chercher les quatre pneus neufs à chausser. En parallèle, le tuyau d’essence faisait des siennes et ne voulait pas s’insérer dans le réservoir. Déjà de longues secondes de perdues. 

Puis la scène continua lorsqu’il manqua un dernier pneu à l’appel. Un mécanicien sorti à la hâte du garage avec la roue tant attendue encore enveloppée dans sa couverture chauffante, puis fit le tour de la monoplace par l’arrière avant de constater que le pneu manquant se situait… à l’avant droit. Encore une bonne dizaine de secondes de perdue, avant de se défaire avec difficulté de la couverture chauffante puis enfin placer cette dernière roue. Temps total de l’arrêt : 41,8 secondes. Ce n’est certes pas le plus long de l’histoire, mais pour changer simplement quatre roues et remplir le réservoir, l’écurie Minardi a placé la barre très haute.

https://twitter.com/1990sF1/status/1513855806290157572

Nakajima percute ses mécaniciens pour son tout premier arrêt au stand

C’est ce qui s’appelle réaliser des débuts en fanfare ! Pilote réserviste au sein de l’écurie Williams, Kazuki Nakajima profita de la fin de carrière brutale d’Alexandez Wurz pour disputer en 2007 au Brésil le tout premier Grand Prix de sa carrière. S’élançant en 19ème position et opérant une belle remontée pour se classer parmi les dix premiers, son principal fait de course se déroula sans aucun doute lors du tout premier arrêt au stand de sa carrière.

Oubliant visiblement où se situait sa pédale de frein, le pilote japonais ne put s’immobiliser à l’endroit convenu et faucha deux de ses mécaniciens, l’un d’entre eux semblant être touché à la jambe. 

La monoplace de Jos Verstappen s’enflamme

C’est sans doute l’un des arrêts au stand les plus célèbres de la Formule 1. En 1994, à l’occasion du Grand Prix d’Allemagne se déroulant sur le circuit d’Hockenheim, l’écurie Bennetton appela au 14ème tour de course son pilote Jos Verstappen pour un arrêt au stand classique comprenant changement de pneu et ravitaillement. La situation tourna au drame quelques instants seulement après l’immobilisation, lorsque de l’essence s’échappa du tuyau de ravitaillement, aspergeant la monoplace et l’ensemble des mécaniciens affairés au changement des pneus.

En moins de deux secondes, le contact entre l’essence et la chaleur dégagée par le moteur déclencha un immense brasier. Des flammes de plusieurs mètres de haut jaillirent de la monoplace, piégeant Jos Verstappen et brulant bon nombre de ses mécaniciens. Dans ce vent de panique, les extincteurs présents en nombre dans les stands permirent d’éteindre cet incendie en quelques secondes. Transporté immédiatement à l’hôpital, Jos Verstappen s’en sortit avec de légères brulures et put reprendre la compétition dès le Grand Prix suivant en Hongrie, grimpant au passage sur la troisième marche du podium. 

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