Cette couleur et cet aspect « poilu » sont depuis des années caractéristiques des balles de tennis. Contrairement au football, au handball, au volley-ball et à bon nombre de sports de balle s’octroyant une touche de fantaisie, le tennis se joue sur le circuit professionnel avec des balles exclusivement jaunes, à la limite du fluorescent, et dotées d’une fine couche de feutre. Alors, pourquoi avoir fait le choix d’une telle couleur et d’un revêtement si particulier ?
Des premières balles de tennis blanches
Durant près d’un siècle, les balles de tennis étaient traditionnellement blanches. Faites de caoutchouc puis enveloppées d’une fine couche de laine leur conférant un meilleur rebond, le choix de cette couleur avait non seulement une raison esthétique, permettant de corréler au dress code blanc imposé aux joueurs, mais possédait également un aspect pratique. À la fin du XIXème siècle, le blanc des balles contrastait en effet bien avec l’herbe verdoyante des terrains, facilitant ainsi le travail des arbitres qui à l’époque ne pouvaient guère compter sur le hawk eye.
À l’aube du XXème siècle, l’arrivée de nouvelles surfaces et tout particulièrement la terre battue ternit quelque peu le blanc des balles, mais n’empêcha pas cette couleur de se maintenir durant encore près de soixante-dix ans.
L’arrivée de la télévision et du besoin de contraste
Ce n’est qu’au début des années 1970 que le changement s’opéra. Passé sous l’ère Open depuis 1968, le tennis, désormais ouvert aux joueurs professionnels comme amateurs, gagna en médiatisation tandis que les tournois majeurs avaient désormais droit à des retransmissions en direct à la télévision.
Sur le petit écran, très vite les instances comme les téléspectateurs constatèrent que les balles blanches n’étaient pas très visibles, se confondant régulièrement avec les lignes de court. Un effet d’autant plus amplifié sur les postes de télévision les moins modernes dotés d’une retransmission en noir et blanc.
Pour remédier à ce désagrément, des recherches scientifiques furent organisées pour déterminer quelle couleur pourrait être la plus visible sur un écran de télévision. Un jaune proche du fluorescent nommé « Optic Yellow » sortit ainsi du lot et fut appliqué sur les balles de tennis originellement blanches.
À la fin des années 1970, tous les tournois majeurs de tennis avaient adopté cet « Optic Yellow » et ce, sans que la couleur blanche ne soit définitivement bannie. Oui, si ce jaune si caractéristique s’est désormais imposé comme une norme, de nos jours encore, l’utilisation de balles blanches n’est pas interdite sur le circuit principal. Elles seraient simplement moins visibles pour les téléspectateurs, faisant quelque peu grincer des dents les chaines de télévisions et partenaires.
Quant à l’utilisation de cette couche de feutre autour des balles de tennis leur conférant un aspect poilu, et bien… tout comme l’intérêt de la laine à l’époque, elle permet simplement de gagner en rebond.