Le plus grand événement sportif au monde porte le nom de son lieu de naissance. Olympie. Un simple petit village de nos jours, accolé à un vaste site archéologique témoin de la plus importante manifestation sportive du monde grec antique : Les Jeux Olympiques. Mais pourquoi étaient-ils organisés là-bas ?
Olympie, un centre religieux majeur en Grèce antique
À l’inverse d’Athènes et de Sparte, Olympie n’était pas une cité mais un sanctuaire. Un site religieux que se disputait les cités d’Élis et de Pise, au sein duquel des premiers cultes furent rendus dès le XIe siècle av J.C en l’honneur de la déesse Gaïa, fille de Chaos et associée à la terre. Les siècles suivants, Olympie devenait un sanctuaire dédié à Zeus et sa femme Héra. Un immense temple fut érigé en la gloire du Roi des dieux au Ve siècle av J.C, dont il ne reste de nos jours que de simples ruines.
Comme il en était coutume aux quatre coins du monde grec antique, des fêtes religieuses étaient organisées en l’honneur des diverses divinités. En parallèle des sacrifices effectués sur les autels et des multiples rites et cérémonies religieuses qui se succédaient au sein des sanctuaires, des épreuves athlétiques s’y déroulaient. Des concours dits « panhelléniques », terme signifiant qu’ils étaient ouverts à tous les citoyens du monde grec, jouissant de suffisamment de temps et d’argent pour suivre un entrainement quotidien rigoureux.
Entre le VIIIe siècle av J.C et le IVe siècle ap J.C, quatre grands concours panhelléniques se tenaient en Grèce antique. Les Jeux néméens organisés à Némée, les Jeux isthmiques à Corinthe, les Jeux pythiques à Delphes et enfin les Jeux olympiques à Olympie. Premiers à avoir vu le jour, les concours olympiques organisés durant les célébrations faites en l’honneur de Zeus étaient également les plus importants. Ayant lieu tous les quatre ans, ils rassemblaient plus de 40 000 grecs venus de toutes les cités qui, le temps de l’événement, posaient les armes et mettaient en suspens les conflits en acceptant une trêve sacrée proclamée en amont des Jeux. Leur renommée était telle que durant leur millénaire d’existence, les Jeux olympiques servaient de repère chronologique partout en Grèce antique. À partir d’Alexandre le Grand le temps était compté en « Olympiade », une unité correspondant aux quatre années séparant deux concours olympiques.
La naissance des Jeux Olympiques, entre mythe et réalité
L’apparition d’un concours athlétique à Olympie est directement liée aux célébrations religieuses organisées dans l’un des plus importants sanctuaires du monde grec antique, dédié au culte de Zeus. Mais connaissons-nous le fondateur de ces concours olympiques antiques ? Le premier à avoir eu l’idée d’ajouter des épreuves sportives en parallèle d’une fête religieuse ? Pas vraiment. Comme c’est souvent le cas avec les récits datant de la Grèce antique, les légendes mythologiques se confondent avec la réalité si bien qu’il en est difficile de démêler le vrai du faux.
Mythologiquement, deux origines se font face. La première attribue la naissance des Jeux Olympiques antiques au héros Pélops. Participant à une course de char pour obtenir la main d’Hippodamie, la fille du roi de Pise Œnomanos, Pélops assista à la mort de ce dernier, tué durant la course après que son char se brisa. En l’honneur du roi défunt, il instituât un concours athlétique à Olympie.
La seconde origine mythologique fait d’Héraclès, fils de Zeus, le fondateur des Jeux Olympiques qu’il créa en hommage à Pélops. Dans la réalité, on nomme couramment Iphitos, roi d’Élide, comme père fondateur des Jeux olympiques. Sur conseil de l’oracle de Delphes, ce dernier aurait créé ce concours athlétique au VIIIe siècle av J.C, dans le but de réunir les Grecs et apaiser les tensions entre les différentes cités du monde hellénistique. On date fréquemment la première édition des concours olympiques à l’an 776 av J.C. En réalité, il ne s’agit-là que d’une simple estimation fixée par Hippias au cours du Ve siècle av J.C, désormais reprise par le mouvement olympique moderne.
