Comment fonctionne la règle du hors-jeu au football ?

Comment fonctionne le hors-jeu au football ?

Connue et maitrisée par tous les amateurs de football, cette règle élémentaire suscite encore chez les moins initiés de nombreuses interrogations et tout autant de débat devant le poste de télévision. Était-il hors-jeu ? Ne l’était-il pas ? Pourquoi l’arbitre a sifflé alors que l’attaquant semblait se trouver derrière le défenseur ? On vous explique tout sur le hors-jeu. 

Un peu d’histoire autour du hors-jeu

Tandis que les lois de Sheffield dont s’inspirera l’International Football Association Board (IFAB) lors de sa création en 1863 pour édicter les premières règles officielles du football interdisait les passes en avant (à l’instar du rugby), l’introduction du hors-jeu tel qu’on le connait vint en 1866 lorsqu’il fut décidé que tout joueur était en infraction lorsque trois joueurs adverses ou moins le séparait de la ligne de but adverse. Un nombre réduit à deux joueurs adverses en 1925 ce qui permit d’augmenter considérablement la quantité de buts inscrits. 

Concrètement, le hors-jeu est une solution contre les buts faciles. Il permet d’éviter que les défenseurs n’envoient de longues passes en avant à leurs attaquants esseulés, campant dans le camp adverse en attendant patiemment que le ballon arrive jusqu’à eux pour se retrouver en situation de un contre un face au gardien. Ainsi, pour forcer les équipes à construire leurs actions et développer un beau jeu, les instances édictèrent la loi 11 du football, stipulant que tout joueur est hors-jeu lorsque « n’importe quelle partie de sa tête, de son tronc ou de ses jambes est dans la moitié de terrain adverse et plus près de la ligne de but adverse que le ballon et l’avant-dernier adversaire ». Si la définition officielle semble complexe, rassurez-vous, la réalité sur le terrain ne l’est (presque) pas autant.

Comprendre cette règle essentielle

Tout d’abord, la première chose à retenir est que la position du hors-jeu s’applique uniquement dans la moitié de terrain adverse, lorsque la ligne médiane a été entièrement franchie. Peu importe le nombre d’adversaires devant lui, un joueur ne sera jamais hors-jeu dans sa propre moitié de terrain. 

Deuxièmement, lorsque l’on détermine si tel joueur est hors-jeu ou non, sa position est prise à l’instant où l’un de ses coéquipiers lui fait la passe. Dès lors qu’il n’y a plus aucun contact entre le pied du passeur et le ballon, l’assistance vidéo fige l’image et détermine si le joueur qui s’apprête à recevoir cette passe est bien en position de hors-jeu. Dans le cas où un seul adversaire, dans la grande majorité des cas le gardien, se trouve entre lui et la ligne de but, alors l’attaquant est bien hors-jeu. À l’inverse, si deux joueurs ou plus de l’équipe adverse figurent devant lui, alors ce même attaquant est dans une position tout à fait légale et peut poursuivre son action. 

Pour apporter une définition plus compréhensible que celle édictée par les lois du football, un joueur est donc en position de hors-jeu lorsqu’au moment où l’un de ses équipiers lui fait la passe, il se trouve dans la moitié de terrain adverse et qu’un seul adversaire (le gardien en règle générale) figure devant lui. Avec ça, vous comprendrez la grande majorité des décisions arbitrales lors d’une suspicion de hors-jeu. Mais comme rien n’est jamais simple, cette règle comporte aussi de nombreuses subtilités si bien qu’un joueur paraissant être en position de hors-jeu peut finalement voir son but lui être accordé, et vice-versa. 

La position du hors-jeu est déterminée seulement en observant les parties du corps permettant d’inscrire un but

Ainsi, si un bras ou une main se situe devant l’avant-dernier joueur mais pas le reste du corps, alors l’attaquant n’est pas en position de hors-jeu. À l’inverse, comme il est possible de marquer de la tête, il suffit que son nez soit légèrement devant le défenseur adverse pour que le joueur soit cette fois-ci considéré comme hors-jeu. 

Le hors-jeu ne s’applique pas dans le cadre d’une touche, d’un corner ou d’un dégagement de six mètres

Parfois, les attaquants les plus rusés tentent de se faire oublier et se placer le plus discrètement possible derrière le gardien de but au moment du six mètres. Lorsque le dernier pose le ballon et effectue quelques pas en arrière avant de le frapper, l’attaquant se précipite vers le ballon dans l’espoir de le récupérer avant le gardien et marquer. Ce n’est pas très fair-play mais c’est une action tout à fait valable.

Petite précision concernant les corners et les touches : Une fois la relance effectuée et dès lors que le ballon est touché par un joueur ou qu’une passe est réalisée, la règle du hors-jeu entre de nouveau en vigueur. 

Un joueur n’est pas hors-jeu lorsque la passe qu’il reçoit provient d’un joueur adverse

Dans ce cas-là, le joueur adverse a certainement commis une étourderie en voulant faire une passe en retrait à son gardien sans se rendre compte qu’un attaquant se trouvait derrière lui. Si ce dernier parvient à intercepter la passe et marquer sans commettre de faute, le but est valable. 

Un joueur peut être hors-jeu bien que la passe ne lui soit pas destinée

Il ne touche pas le ballon et pourtant, un joueur n’ayant devant lui que le gardien adverse est considéré comme hors-jeu lorsqu’il interfère directement sur l’action qui est en train de se dérouler. Par exemple, si sa position lui permet de gêner un défenseur ou la sortie du gardien sans qu’il y ait forcément contact, alors il aura influé sur l’action et sera déclaré hors-jeu. De même, à la suite d’une frappe s’écrasant sur le poteau ou la balle transversale, si un attaquant parvient à récupérer le ballon, alors il sera hors-jeu s’il l’était au moment du tir de son coéquipier. 

Le cas du ballon dévié par le défenseur adverse

Pour l’ensemble du corps arbitral, c’est sans aucun doute la situation la plus difficile à juger car elle fait appel au ressenti personnel. Si à la suite d’un tir un défenseur dévie le ballon et le remet malencontreusement dans les pieds d’un joueur adverse en position de hors-jeu, alors les arbitres peuvent aussi bien annuler l’action comme la valider.

Oui. À la suite du tir, s’ils estiment que le ballon a « rebondi » sur le défenseur et que sa déviation n’était pas intentionnelle, alors le joueur en position de hors-jeu qui hérite du ballon sera bien considéré comme hors-jeu. À l’inverse, si l’arbitre estime que le défenseur a tenté de dévier la trajectoire du ballon ou de le dégager à la hâte, il n’y aura cette fois-ci aucune position de hors-jeu sifflée, considérant qu’il s’agit d’une passe provenant d’un joueur adverse comme expliqué plus haut.

Cette situation est extrêmement délicate à résoudre car à l’œil nu, la différence entre une déviation volontaire et involontaire reste difficilement perceptible. L’arbitre peut alors accorder un but après avoir eu l’impression que le défenseur a délibérément dévié le ballon alors qu’il ne s’agissait pas de son intention première. Un scénario entrainant bien souvent l’incompréhension du malheureux défenseur et de toute son équipe, avant que ne s’en suive la naissance de polémiques infondées. 

Vous avez désormais toutes les clés en main pour maitriser à la perfection cette règle si essentielle du football. Vous voilà désormais fin prêt à scander « Hors-jeu ! » devant votre poste de télévision comme tous les passionnés de football aiment le faire. 

Pour en savoir plus :

https://www.theifab.com/fr/laws/latest/offside/#offside-position

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