Comment fonctionne l’arbitrage lors d’un combat de judo ?

Comment fonctionne l'arbitrage au judo ?

Pour les non-initiés, l’arbitrage au judo peut s’avérer obscur, d’autant plus que la plupart des termes employés sont japonais. Certaines prises n’offrent aucun point, d’autres confèrent un avantage au score et quelques gestes sont gratifiés d’une victoire immédiate. Au tableau d’affichage, viennent s’ajouter des pénalités qui, lorsqu’un judoka les cumule, peuvent faire basculer l’issue d’un combat. Un éclaircissement du règlement s’impose.

Le ippon offre la victoire

Signifiant « point entier » en japonais, le ippon correspond au score le plus élevé que peut obtenir un judoka. Annoncé par une main tendue de l’arbitre au-dessus de sa tête, inscrire un ippon entraine la fin immédiate du combat. Son auteur est annoncé vainqueur. Quatre manières différentes permettent de l’emporter par ippon. 

La première intervient en phase de combat debout, également appelé nage-waza. Un ippon est inscrit lorsqu’un judoka parvient à faire tomber son opposant sur le dos grâce à une projection parfaite impliquant un mouvement fort, rapide, contrôlé et les deux épaules de l’adversaire en contact avec le sol. 

La seconde survient lors du travail au sol, dénommé ne-waza. Lorsqu’un judoka parvient à maintenir son adversaire au sol et sur le dos durant plus de 20 secondes, il obtient un ippon et remporte le combat. Au cours de cette immobilisation, au moins l’une des deux épaules de son opposant doit toucher le sol. Si ce dernier parvient à s’extraire de cette position en se retournant sur le ventre, en renversant son adversaire ou en l’enveloppant avec ses jambes durant ces 20 secondes, le ippon ne peut pas être accordé. 

Il est également possible d’inscrire un ippon par forfait de l’adversaire, lorsque ce dernier annonce son abandon en frappant deux fois sur le tatami, victime d’un étranglement ou d’une clé de bras. 

Enfin, le ippon peut-être obtenu en inscrivant deux waza-ari successifs. 

Le waza-ari, un avantage au score

Bien qu’il n’offre pas une victoire sur le champ, inscrire un waza-ari permet de prendre l’avantage au score sur son adversaire. Car à l’issue du temps règlementaire, un judoka ayant obtenu un waza-ari de plus que son opposant est déclaré vainqueur. 

Deux méthodes permettent de recevoir le point du waza-ari. La première, en combat debout, consiste à faire tomber son adversaire sur le dos à la suite d’une projection semi-parfaite. En d’autres termes, le mouvement est conforme mais ne remplit que trois des quatre critères permettant de valider un ippon(contrôle, rapidité, impact, épaules touchant le sol). L’arbitre ne pouvant attribuer une victoire par ippon, il accorde ainsi un waza-ari en tendant son bras sur le côté. 

Lors d’une phase au sol, l’obtention d’un waza-ari se fait en parvenant à plaquer son adversaire sur le dos à la manière d’un ippon, mais en ne tenant cette immobilisation que dix à vingt secondes. Si l’arbitre estime que le judoka bloqué est parvenu à s’extraire de cette position délicate durant ce laps de temps, il accorde un waza-ari à son adversaire. 

Comme annoncé plus haut, obtenir deux waza-ari durant la durée du combat est synonyme de victoire immédiate par ippon.

Le jeu des pénalités

Les pénalités, dénommées Shido, sont des avertissements que peuvent recevoir les judokas tout au long de la durée du combat pour divers motifs. Les arbitres sanctionnent notamment une attitude non-combative, un refus de combat, un comportement trop défensif, une fausse attaque ou encore des gestes interdits.

Depuis 2013, un maximum de deux Shido peuvent-être reçus par les judokas. Au troisième avertissement reçu, le combat s’arrête sur le champ. Le fautif est éliminé par Hansoku-make et offre la victoire à son adversaire. Dans le cas des fautes les plus graves ou lors de comportements allant à l’encontre des valeurs du judo, ce Shido éliminatoire dénommé Hansoku-make peut-être infligé sans qu’il n’y ait eu une accumulation de pénalités. Un cas relativement rare, intervenant par exemple à la suite d’une gifle, d’insultes, d’une prise très dangereuse ou lors d’une action effectuée en-dessous de la ceinture en phase de combat debout. 

Les deux premiers Shido reçus n’offrent pas de points à l’adversaire. En revanche, en cas d’égalité à la fin du temps imparti, ces derniers permettent de départager les deux judokas. Celui ayant reçu le plus de Shido perd le combat.

Au terme des quatre minutes de combat, il n’est pas rare que les deux judokas ne soient pas parvenus à se départager. Dans ce cas débute le golden score. Un temps additionnel au cours duquel le premier des deux combattants parvenant à prendre l’avantage l’emporte, que ce soit en inscrivant un ippon, un waza-ari ou en voyant son adversaire être éliminé par accumulation de Shido.

Autre cas dont les arbitres se servent très peu en compétition officielle, il est possible de déclarer un judoka vainqueur par kinza. Ce terme désigne un avantage n’offrant aucun point, mais pris en considération par le juge en cas d’égalité au terme du combat. Très peu utilisé, un kinza est accordé à un combattant s’il parvient notamment à faire chuter son adversaire sur le ventre ou les genoux. 

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