Quels athlètes sont autorisés à courir sous la bannière Olympique ?

Quels athlètes sont autorisés à courir sous la bannière Olympique ?

Ils sont à chaque olympiade plus ou moins nombreux à défiler et concourir sous les couleurs de l’Olympisme, plus communément appelée bannière neutre. Des athlètes qui, pour diverses raisons, ne peuvent pas représenter leur pays et se mêler à la lutte pour le titre olympique avec leurs couleurs nationales. Mais quels sont réellement les athlètes habilités à courir sous cette bannière neutre et pour quelle raison ?

Les athlètes venant d’un pays ne possédant pas de Comité National Olympique

Premier cas de figure, un athlète ayant réalisé les performances requises pour participer aux Jeux mais étant originaire d’un pays ne possédant pas de Comité National Olympique est autorisé à concourir sous la bannière neutre. Une situation qui devrait se raréfier au fil des années du fait qu’à l’heure actuelle, le seul État reconnu par le CIO ne possédant pas de Comité National Olympique n’est autre que le Vatican, un micro-État réfléchissant d’ailleurs à se doter d’un Comité Olympique d’ici les Jeux de Paris 2024. 

Mais des athlètes issus de nation ne possédant pas de Comité National Olympique ont déjà participé aux Jeux Olympiques en tant qu’athlète indépendant, et ce même dans un passé relativement proche. Ce fut notamment le cas lors des Jeux d’été de 2012 à Londres. Se déroulant seulement deux ans après la dissolution des Antilles Néerlandaises aboutissant à la création de deux États autonomes : Curaçao et Saint-Martin, les athlètes issus de ces deux iles caribéennes, autonomes depuis trop peu de temps pour posséder un Comité National Olympique, furent invités à prendre part aux Jeux sous la bannière olympique. Cette même option fut proposée au marathonien Guor Marial, un coureur originaire du Soudan du Sud, État devenu indépendant de la République du Soudan en 2011 et ne possédant pas encore de Comité National Olympique lors des Olympiades de Londres. 

Ainsi, quatre athlètes défilèrent aux Jeux de 2012 sous bannière neutre : Le Soudanais Guor Marial ainsi que deux hommes et une femme originaires des ex-Antilles néerlandaises. 

Les athlètes venant d’un pays dont son Comité National Olympique est suspendu par le CIO

Ce second cas de figure concerne les quelques 335 athlètes russes présents cette année à Tokyo. Le Comité Olympique de Russie étant suspendu depuis 2017 par le CIO suite à l’affaire de dopage de masse organisé par l’État Russe en amont des Jeux d’hiver de Sotchi, les athlètes de cette nation sont, comme aux Jeux d’hiver de 2018, habilités à concourir sous la bannière neutre olympique. 

Un tel scénario n’est cependant pas inédit. Il se produisit notamment lors des Jeux Olympiques du Rio de 2016. Cette année-là, le Comité National Olympique du Koweït était suspendu par le CIO pour ingérence gouvernementale au sein des affaires sportives. Malgré un recours de la part du Comité Olympique du Koweït, la sanction ne fut guère modifiée et neuf athlètes originaires de cette nation participèrent à ces Jeux sous bannière olympique. Fait unique, l’un d’entre-eux, en l’occurrence le tireur Fehaid al-Deehani, décrocha la médaille d’or au double trap, faisant de lui le premier champion olympique à concourir en tant qu’athlète indépendant. Ne pouvant représenter son pays, le drapeau olympique remplaça celui du Koweït sur le podium, tandis que l’hymne de l’olympisme fut jouée en lieu et place de celle du pays natal du tireur Koweïtien. 

Les athlètes bénéficiant du statut de réfugié

Troisième et dernier cas de figure, cette catégorie créée en mars 2016 par le CIO. Elle concerne des athlètes qui, de par leur statut de réfugié vérifié par les Nations Unies, ne peuvent ou ne veulent concourir sous les couleurs de leur pays d’origine. 

La réalisation des minimas olympiques n’est pas obligatoire pour ces derniers. Parmi une liste d’athlètes éligibles à cette catégorie, le CIO en retient un certain nombre (en l’occurrence 29 sur 55 athlètes éligibles aux Jeux de Tokyo) qui intègreront l’équipe olympique des réfugiés. 

Cette année aux Jeux de Tokyo, pas moins de onze nations sont représentés au travers de cette équipe de réfugiés. Des athlètes majoritairement originaires de pays d’Afrique ou d’Asie de l’Ouest, refugiés en Europe ou au sein de pays voisins. Parmi ces compétiteurs, on retrouve notamment la cycliste afghane Masomah Ali Zada, ayant rejoint la France en décembre 2017 grâce au droit d’asile. Elle devient cette année à Tokyo la première athlète réfugiée en France à participer aux Jeux Olympiques. 

Voilà les différents cas de figure permettant à un athlète de participer aux Jeux Olympiques sous bannière neutre. S’ils possèdent le drapeau et l’hymne olympique en commun, ils ne défilent cependant pas tous ensemble lors de la cérémonie d’ouverture. Oui, ces athlètes jouissent en effet d’une distinction selon la raison de leur présence sous cette bannière olympique. Ainsi, comme ce fut le cas cette année à Tokyo, les athlètes russes dont leur Comité Olympique a été temporairement banni par le CIO ont défilé tous ensemble sous le drapeau olympique, indépendamment de la délégation des athlètes réfugiés qui ont eu aussi droit à leur parade lors de la cérémonie d’ouverture.

Pour en savoir plus :

https://www.franceinter.fr/sports/jo-de-tokyo-pourquoi-des-athletes-concourent-avec-les-anneaux-olympiques-plutot-que-leur-drapeau-national

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *