La carrière de Serena Williams en 5 faits marquants

La carrière de Serena Williams en 5 faits marquants

Crédit photo : REUTERS / Andrew Couldridge

En s’inclinant au troisième tour de cet US Open 2022, Serena Williams a très certainement disputé le dernier match de sa carrière, après plus de vingt ans à tutoyer les sommets du tennis féminin. Une joueuse hors pair qui de par son style de jeu très agressif et son tempérament sur le terrain a su accumuler les trophées et se faire une place pour l’éternité au panthéon des plus grandes sportives de l’histoire. Retour sur cinq moments essentiels de la carrière de Serena Williams. 

1999 : Une première victoire en Grand Chelem à 17 ans

Elle qui n’avait jusque-là jamais fait mieux qu’un huitième de finale en Grand Chelem (Roland Garros 1998) se présente en 1999 au tournoi de l’US Open en tant que tête de série numéro 7, avec dans ses bagages un titre fraichement acquis à Los Angeles.

Pouvant compter sur le soutien de son public, la cadette des sœurs Williams débuta sereinement son aventure à Flushing Meadows en expédiant ses adversaires lors des deux premiers tours. Opposée à la jeune Kim Clijsters au troisième tour, elle batailla durant trois sets mais obtint finalement son ticket pour ses premiers huitièmes de finale à l’US Open.

Sa deuxième semaine débuta par un nouveau duel accroché face à la tête de série numéro 16 Conchita Martínez. Vainqueure en trois sets, Serena Williams rallia pour la première fois de sa carrière les quarts de finale d’un tournoi du Grand Chelem. Elle y affronta la numéro 4 mondiale Monica Seles lors d’un duel 100% américain qui encore fois, tourna à l’avantage de la jeune joueuse au terme d’une nouvelle bataille en trois manches. Effaçant dans la foulée la numéro 2 mondiale et compatriote Lindsay Davenport en demi-finale, elle retrouva en finale la Suissesse Martina Hingis, alors tête de série numéro 1 et vainqueure au tour précédent de Vénus Williams.

Alors que Serena Williams venait d’enchainer quatre tours ô combien éprouvants, cédant à chaque fois un set, Martina Hingis, elle, se présenta en finale avec plus de fraicheur malgré une demi-finale éreintante durant laquelle elle céda la seule manche de son parcours. Un set de trop peut-être. Car en ce jour de finale, c’est bien la tête de série numéro 7 qui s’imposa dans un stade Arthur Ashe comble. Au terme de deux sets bien maitrisés et malgré un léger flottement en fin de match qui vit la Suissesse décrocher in-extremis un tie-break, un revers trop long de Martina Hingis permit à Serena Williams de lever les bras pour la première fois de sa carrière en Grand Chelem. Elle n’avait pas encore 18 ans et remportait sous les yeux de son public le premier de ses 23 titres en Grand Chelem. 

2010 : Le double Grand Chelem doré en carrière pour la paire Serena – Venus

Que serait Serena sans sa sœur Venus. Rivales en simple, s’étant affrontées en finale de Grand Chelem à neuf reprises au total, les deux filles de Richard Williams entretiennent malgré cette concurrence une belle complicité qui les firent briller en double.

N’ayant connu qu’une seule partenaire, en l’occurrence sa sœur ainée, Serena Williams remporta en Grand Chelem son premier titre en double à l’occasion des Internationaux de France de tennis. Onze années plus tard, c’est sur ce même court Philippe Chatrier que les sœurs Williams réalisèrent le double Grand Chelem doré en carrière, un fait unique dans l’histoire du tennis. Déjà quadruples lauréates de l’Open d’Australie, quadruples lauréates de Wimbledon, doubles lauréates de l’US Open et doubles championnes olympiques, la paire Williams remporta Porte d’Auteuil leur second Roland Garros synonyme de double Grand Chelem doré. Autrement dit, elles étaient désormais titrées à au moins deux reprises dans chacun des cinq tournois majeurs. Les années suivantes, elles ajoutèrent à leur palmarès deux nouveaux titres à Wimbledon ainsi qu’un troisième sacre olympique à Londres, remportant au passage l’ensemble des finales qu’elles disputèrent en tournoi majeur. 

2015 : Un Roland Garros d’anthologie avant d’échouer aux portes du Grand Chelem calendaire

En 2015 et après avoir connu une période en demi-teinte au début des années 2010, Serena Williams est à bientôt 34 ans en pleine résurrection. Comme si l’âge n’avait aucun effet sur elle, la joueuse américaine clôtura une saison 2014 par un titre à l’US Open et débuta de la meilleure des manières son année 2015 par un sacre à l’Open d’Australie.

Toujours invaincue cette année-là, une blessure au coude lui fit perdre son premier match en demi-finale à Madrid lors de saison sur terre battue. Abandonnant au terme du second tour à Rome pour les mêmes raisons, elle se présenta à Roland Garros avec l’étiquette de favorite malgré de relatives incertitudes liées à cette gêne ayant tronqué sa préparation.

Mais c’est finalement un tout autre problème qui fit vivre à Serena un véritable calvaire durant les deux semaines de compétition. Grippée en début de tournoi, elle dut batailler sur chacun de ses matchs qu’elle remporta au courage. Perdant bien souvent le premier set, elle passa parfois tout près de la défaite mais trouvait les ressources nécessaires pour s’imposer in-extremis malgré des symptômes grippaux persistants. Prenant les rencontres les unes après les autres, l’Américaine se hissa non sans mal en finale et y retrouva la Tchèque Lucie Safarová. Un énième duel dépassant cette fois-ci les deux heures de jeu, au terme duquel Serena Williams leva les bras au ciel après avoir vu le retour de son adversaire rester dans le filet. Breakée dans l’ultime manche, elle revenait encore une fois de nulle part et remporta son 20ème titre en Grand Chelem.

Dans la foulée de ce début de saison tonitruant, la reine Serena poursuivit sa moisson par un nouveau titre à Wimbledon. Se présentant en tant que grande favorite à l’US Open et pouvant légitimement se mettre à rêver d’un Grand Chelem calendaire, le premier depuis Steffi Graf en 1988, elle fut éliminée à la surprise générale aux portes de la finale, battue en trois sets par l’Italienne Roberta Vinci, alors 43ème joueuse mondiale. Son rêve de Grand Chelem calendaire prit fin en ce 11 septembre 2015, mais Serena venait tout de même de remporter les quatre tournois majeurs de suite, répartis sur deux saisons.

2016 : Serena Williams égale Steffi Graf au classement WTA

Elle qui fut numéro 1 mondiale pour la première fois de sa carrière en 2002 connut sa plus longue période de règne entre 2013 et 2016. Retrouvant son bien au mois de février après une défaite en finale du tournoi de Doha, elle remporta en l’espace de trois années pas moins de sept titres du Grand Chelem et deux Masters, consolidant à chaque fois sa position au sommet du classement WTA. En 2016, ses deux défaites en finale de l’Open d’Australie et Roland Garros lui firent perdre de précieux points, tandis qu’Angelique Kerber, elle, voyait sa carrière décoller en remportant du côté de l’Australie son premier titre en Grand Chelem. 

La tendance bascula définitivement durant l’US Open. Alors qu’il lui fallait faire à tout prix un meilleur résultat qu’Angélique Kerber pour assurer sa place de numéro 1 mondiale, Serena Williams chuta en demi-finale, battue par Karolina Pliskova. Kerber, elle, poursuivit sa route, remporta le tournoi et accéda au rang de numéro 1. L’Allemande venait de mettre fin à 186 semaines consécutives de règne. Trois ans, cinq mois et vingt-quatre jours durant lesquels Serena Williams occupait la première place mondiale. Bien que déchue de son rang, elle égalait la meilleure performance de tous les temps détenue par Steffi Graf, également numéro 1 mondiale durant 186 semaines de suite.

2017 : Serena Williams détrône Steffi Graf en Grand Chelem

La comparaison entre les deux plus grandes joueuses de l’ère Open est décidemment effective sur tous les terrains. Quelques mois après avoir égalé son record de semaines consécutives en tant que numéro 1 mondiale, Serena aborda la saison 2017 avec l’ambition de détrôner Steffi Graf au classement des joueuses les plus titrées en simple en Grand Chelem. La joueuse allemande termina sa carrière avec 22 unités au compteur, Serena, elle, remporta à Wimbledon en 2016 son 22ème tournoi majeur. Désormais à égalité, il ne lui manquait plus qu’un titre pour devenir l’unique joueuse la plus titrée en Grand Chelem depuis le début de l’ère Open.

Et la cadette des sœurs Williams fut semble-t-il plutôt pressée. Après quatre mois sans compétition à soigner diverses blessures et une défaite dès le second tour au tournoi d’Auckland, Serena aborda l’Open d’Australie sans afficher la meilleure forme de sa carrière. Pourtant, cette dernière réalisa un parcours fantastique. Se défaisant de toutes ses adversaires en deux sets relativement expéditifs, elle n’eut besoin que de 50 minutes pour remporter sa demi-finale face à Mirjana Lučić et rallier la finale pour y retrouver sa sœur Vénus, huit ans après leur dernier affront en finale d’un tournoi du Grand Chelem.

Comme la plupart des précédents, leur neuvième et ultime face à face en finale de Grand Chelem tourna à l’avantage de la cadette. Serena s’imposa sans trembler 6-4, 6-4 et entrait encore un peu plus dans l’histoire de sa discipline en devenant la joueuse la plus titrée en simple en Grand Chelem depuis le début de l’ère Open. 

La joueuse américaine étant désormais auréolée d’une vingt-troisième couronne, le record absolu détenu par Margaret Smith Court et ses 24 titres en tournoi majeur établi avant l’ère Open ne tenait plus qu’à un fil. Mais il tiendra bon. Malgré quatre nouvelles finales disputées, jamais Serena Williams ne put ajouter une nouvelle ligne à son palmarès en Grand Chelem. Elle clôture ainsi sa carrière avec 23 titres en simple, 14 en double et 2 en double mixte pour un total de 39 titres du Grand Chelem remportés en plus de vingt ans de carrière. 

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