Vuelta : Pourquoi le maillot de leader a souvent changé de couleur ?

Pourquoi le maillot de leader de la Vuelta a t-il souvent changé de couleur ?

Crédit : Javier Lizon / Keystone

À l’inverse du Tour de France ou du Giro, la couleur du maillot distinctif porté par le leader de la Vuelta a beaucoup évolué. De l’orange au doré en passant par le blanc ou encore le jaune, les organisateurs se sont beaucoup cherchés avant d’adopter l’actuelle teinte rouge. Retour sur l’histoire de l’une des trois tuniques les plus prestigieuses du cyclisme et son passé haut en couleur.  

De 1935 à 1955 : La valse des couleurs au gré des changements d’organisateur

Contrairement au Tour de France ou au Giro, la Vuelta, créée en 1935 soit une trentaine d’années après ses deux homologues, a toujours attribué au leader du classement général un maillot distinctif. Ainsi, au soir même de la première étape de l’édition inaugurale, le Belge Antoine Dignef, vainqueur du jour et premier leader de cette course, revêtit une tunique orange qu’il porta dès le lendemain au sein du peloton. La raison ayant poussé les organisateurs à adopter ce colori n’est pas connu. Peut-être faisait-il référence au journal Informaciones, créateur de cette course cycliste et organisateur des deux premières éditions.

Au mois de juillet 1936, la guerre civile fit irruption en Espagne entrainant un arrêt des compétitions sportives. À peine née, la Vuelta se plia au contexte historique et fut momentanément abandonnée. Elle revint en 1941 le temps de deux éditions, relancée par « Educacion y Descanso », une organisation créée par la dictature de Franco afin de promouvoir l’art et le sport dans la péninsule ibérique. Avec ce changement de direction, le maillot du leader vira de l’orange au blanc lors de l’édition 1941, puis retrouva sa couleur initiale dès l’année suivante avant de voir la course marquer un nouveau coup d’arrêt.

Le contexte économique devenu difficile en Espagne comme partout en Europe, la Seconde Guerre Mondiale vint interrompre l’histoire de la Vuelta. Au lendemain de ce conflit militaire, le quotidien Ya reprit les rênes du Tour d’Espagne et attribua une nouvelle couleur au maillot du leader du classement général : Le rouge. Un choix ne tenant le temps que d’une seule édition, el jesery rojo cédant sa place dès 1946 à une tenue blanche sur laquelle figurait une bande horizontale rouge. Au terme de la Vuelta 1950, l’épreuve connut un énième coup d’arrêt. Cinq années d’absence s’écoulèrent avant que le quotidien basque El Correo vint à la rescousse du Tour d’Espagne en le ressuscitant en avril 1955. Et comme lors des précédents changements d’organisateur, la couleur du maillot de leader fut une nouvelle fois chamboulée. 

De 1955 à nos jours : La Vuelta s’affirme puis se cherche une identité

Cette fois-ci, le journal basque misa sur la pérennité de l’épreuve en adoptant un colori bien connu du cyclisme international : Le jaune. Tous les soirs, le coureur figurant en tête du classement général recevait un maillot distinctif jaune semblable à celui porté chaque mois de juillet de l’autre côté des Pyrénées. Entrée en vigueur en 1955, le leader de la Vuelta se para de cette tunique jusqu’en 1999 avec comme seule exception l’édition 1977 durant laquelle l’orange fit succinctement sa réapparition. Si l’on pouvait y voir une allusion historique et une tentative de retour aux sources, ce changement de couleur observé le temps d’une année seulement fit en réalité suite à la demande de son sponsor Butano et ses bouteilles de gaz orangées.

Après des débuts difficiles, la Vuelta gagna sous l’égide du journal El Correo la renommée qu’elle méritait. L’épreuve ne connut plus aucune interruption et attira de grands champions en quête du mythique triplé Tour de France, d’Espagne et d’Italie. Ainsi, en 1999, après 44 années de bons et loyaux services, il était venu le temps de délaisser le maillot distinctif jaune bien trop assimilé au Tour de France et trouver sa propre identité. Afin que le changement soit le moins radical possible, les organisateurs optèrent pour une tenue couleur or censée apporter prestige et reconnaissance à son porteur. Elle sera finalement délaissée onze années plus tard, en 2010, à l’occasion des 75 ans du Tour d’Espagne.

Cette année-là, le vainqueur Vincenzo Nibali défila lors de l’ultime étape à Madrid avec le nouveau maillot distinctif, de couleur rouge. Une référence aux succès sportifs des équipes nationales espagnoles et tout particulièrement La Roja, leur sélection de football vêtue de rouge, lauréate de l’Euro 2008 puis la Coupe du Monde 2010. 

Pour en savoir plus :

https://volatamag.cc/articulo/del_naranja_al_rojo,_la_historia_del_maillot_de_lider_de_la_vuelta/

Nos réseaux sociaux :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *