Judo : Pourquoi des ceintures colorées matérialisent la montée de niveau ?

Pourquoi des ceintures colorées matérialisent la montée de niveau au judo ?

Accessoire indispensable dans la pratique des arts martiaux, les ceintures permettent de déterminer le niveau de chaque pratiquant. De la blanche à la noire en passant par la jaune, l’orange, la verte, la bleue et la marron, les obtenir constituent pour tout pratiquant une étape dans leur progression, symbolisant l’assimilation de nouvelles aptitudes tout au long cette quête menant à la maitrise totale d’une discipline martiale. Mais au fait, pourquoi utilise-t-on des ceintures colorées comme témoin du niveau de chacun ?

Des premières ceintures exclusivement noires ou blanches

Ayant fait son apparition durant la seconde moitié du XIXème siècle, l’utilité première de la ceinture était de maintenir le kimono en place et ce, par une manière autre qu’un système de bouton ou de boucle susceptible de blesser son partenaire. Ne présentant aucun danger pour les judokas lors des phases de contact, la ceinture était ainsi le moyen idéal pour maintenir le vêtement.

Mais dès les débuts du judo, le fondateur de cet art martial, un certain Jigoro Kano, vit en la ceinture une utilité toute autre. Elle permettait de distinguer ses élèves selon leur niveau de pratique. Il attribua dès lors une ceinture blanche aux judokas peu expérimentés, tandis que les meilleurs avaient l’honneur de recevoir une ceinture noire, témoignant de leur aptitude à effectuer certaines activités requérant un haut niveau et plusieurs années d’apprentissage.  

Les ceintures blanches et noires venaient ainsi de naitre. Reprises dans divers autres arts martiaux tel le karaté, les Japonais se cantonnèrent plusieurs décennies durant à ces deux seules couleurs. La route était certes longue pour atteindre cette ceinture noire tant convoitée, mais la sagesse caractéristique des nippons et leur persévérance dans ces pratiques martiales prenaient le pas sur l’impatience et l’empressement. Tout l’inverse des Européens.  

L’internationalisation du judo : S’adapter aux mentalités européennes

L’exportation du judo et des autres arts martiaux, opéré au début du XXème siècle à destination de l’Europe notamment, dut se faire en prenant en considération les mentalités des Occidentaux. Bien moins sages et patients que leurs homologues japonais, les premiers pratiquants du judo au sein du vieux continent souhaitaient avoir des résultats immédiats. Afin de garder leur motivation intacte tout au long de leur apprentissage, les premiers maitres de judo japonais venus en Europe décidèrent de créer un large code couleur matérialisant la montée en niveau progressive de leurs élèves. 

Initié en Grande-Bretagne au cours des années 1920, des ceintures jaunes, oranges, vertes, bleues puis marrons furent ainsi créées. Elles jouèrent dès lors le rôle d’accomplissement intermédiaire entre la ceinture blanche que tout pratiquant novice reçoit, et la ceinture noire symbole d’une maitrise complète d’un certain art martial. 

Reprises en France durant les années 1930 par l’intermédiaire du judoka japonais Mikinosuke Kawaishi, pionnier et grand importateur du judo au sein de l’hexagone, ces ceintures de couleur, destinées à conserver tout l’engouement des Européens dans la pratique des arts martiaux, furent dès leurs apparitions vivement critiquées au pays du soleil levant. Les maitres japonais, adeptes de la sagesse et de l’humilité, voyaient en ces ceintures de couleur un signe trop ostentatoire pour afficher son niveau. 

Mais qu’importe les remarques. Fort de son succès en Occident, ce procédé fut maintenu et s’exporta dans d’autres arts martiaux tel le taekwondo ou encore le karaté. De nos jours encore ces ceintures de couleur sont un témoin du niveau de chaque judoka ou karatéka à un moment T. Elles constituent une motivation supplémentaire pour s’entraîner et perfectionner ses gestes et sa technique et ce, jusqu’à acquérir la prestigieuse ceinture noire, le grade ultime que tout judoka souhaite un jour porter. À moins qu’une ceinture rouge soit en réalité LE graal, symbole d’une maitrise parfaite…

Pour en savoir plus :

https://www.ffjudo.com/progression

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