En 150 ans d’existence, le tennis a vu naitre et émerger de grands champions et championnes qui au cours d’un simple match ou sur l’ensemble de leur carrière, ont réalisé des records hors du commun, au point de se demander s’ils seront un jour battus.
10. Sam Grith et son ace à 263 km/h
Ce joueur australien d’1,93 mètres a fait des aces l’une des caractéristiques de son style de jeu. Capable de distiller de belles pralines au moment de servir, l’un de ses services fut flashé en 2012 lors d’un tournoi Challenger en Corée du Sud à la vitesse de 263km/h. Un record qui ne fut cependant jamais homologué par l’ATP, estimant que le système mesurant la vitesse des services aurait pu être ce jour-là défectueux.
Ainsi, le record validé par l’ATP appartient depuis 2016 au géant américain John Isner, qui du haut de ses 2,08 mètres réalisa un ace mesuré à 253 km/h lors d’un match de Coupe Davis.
9. Le set d’or de Sara Errani
La victoire 6-0 / 6-4 de Sara Errani en 2012 au troisième tour de Wimbledon semble être sur le papier anecdotique. Pourtant, la joueuse Italienne réalisait ce jour-là l’une des performances les plus rares du tennis : Remporter un set d’or. Un exploit majeur consistant à gagner un set sans perdre le moindre point.
Le premier set d’or enregistré sur le circuit principal fut l’œuvre de l’Américaine Pauline Betz en 1943. Depuis, trois hommes et deux femmes ont accompli en tournoi une pareille performance, dont Sara Errani, devenant en 2012 la première à le réaliser dans le cadre d’un tournoi du Grand Chelem
8. Daniil Medvedev remporte un jeu en 29 secondes
Il semblait ce jour-là agacé par la tournure de son match. Alors qu’il avait recollé à une manche partout face à Lucas Pouille, Daniil Medvedev était mené 5-1 dans l’ultime set lors du deuxième tour du tournoi de Stuttgart de 2019.
Alors, comme pour évacuer sa frustration, le joueur russe enchaina quatre aces et boucla le jeu le plus rapide de l’histoire du tennis. En seulement 29 petites secondes, Medvedev remporta sa mise en jeu et entretenait l’infime espoir qui lui restait. Une éclaircie de courte durée, Medvedev s’inclinant dès le jeu suivant sur le score de 6-2 dans l’ultime manche.
7. Steffi Graf et ses 377 semaines dans la peau d’une n°1 mondiale
La joueuse aux 22 titres en Grand Chelem a passé durant l’intégralité de sa carrière 377 semaines à la tête du classement WTA, soit 7 ans et 4 mois. Côté féminin comme masculin, personne ne fait mieux. À l’heure actuelle (septembre 2022), Novak Djokovic accumule tout de même 373 semaines comme n°1 mondial et pourrait, s’il retrouve la tête du classement ATP, détrôner Steffi Graf et son record.
6. Deux adolescents réalisent un point d’1h31
En août 2014, le modeste tournoi de Coutances dans la Manche fut le théâtre de l’échange le plus long de l’histoire du tennis. Alexandre Richter et Alexis Badard, deux adolescents âgés de 13 ans, se sont disputés un point durant 1 heure et 31 minutes. Attendant tous les deux la faute adverse, chacun assurait ses coups en envoyant des balles en cloche. Après plus d’une heure trente de patience et de persévérance, Alexis fit finalement craquer Alexandre qui manqua son retour en envoyant la balle dans le filet. Une faute qui ne démoralisa guère ce dernier, Alexandre remportant la partie sur le score de 6-1 / 6-3.
Sinon, sur le circuit professionnel, le record de l’échange le plus long est à remettre à Jean Hepner et Vicki Nelson-Dunbar, deux joueuses américaines qui en 1984, lors d’un tournoi organisé à Richmond, se disputèrent un point durant plus de 29 minutes durant le tie-break décisif. Vicki Nelson l’emporta, et gagna à la même occasion ce match marathon de plus de six heures, conclu par un tie-break ayant duré à lui seul 1h47. Visiblement, aucune des deux ne voulait lâcher l’affaire.
5. Les 64 titres en Grand Chelem de Margaret Smith Court
En 18 ans de carrière, cette joueuse australienne a remporté pas moins de 24 titres du Grand Chelem en simple, 19 en double dames et 21 en double mixte pour un total de 64 titres en tournoi majeur. Un record absolu dans l’histoire du tennis.
Réalisant notamment le Grand Chelem calendaire en 1970, Margaret Smith peut se vanter d’avoir remporté à au moins deux reprises tous les tournois du Grand Chelem dans toutes les catégories qu’elle pouvait disputer. Rafael Nadal, du haut de ses 22 titres en tournoi majeur a encore du pain sur la planche.
4. Martina Navratilova et ses 356 titres en carrière
Joueuse de tennis professionnelle jusqu’à ses 50 ans, la longévité de Martina Navratilova fut exceptionnelle. Aussi excellente en simple, qu’en double, et plus occasionnellement en double mixte, la Tchécoslovaque naturalisée américaine en 1981 a remporté pas moins de 356 titres en carrière dont 59 en Grand Chelem.
Le dernier trophée de sa longue carrière fut d’ailleurs acquis lors de son tout dernier tournoi, en 2006 à l’US Open lorsqu’en compagnie de Bob Bryan elle remporta le double mixte. Réalisant cette prouesse un mois avant ses 50 ans, elle est de nos jours la joueuse la plus âgée à s’être imposée en Grand Chelem.
3. Martina Navratilova et ses 1442 victoires en carrière
Pour remporter tous ces tournois, Martina Navratilova a forcément enchainé victoire sur victoire. Hommes et femmes confondus, elle détient justement le record absolu de victoires en simple, remportant pas moins de 1442 matchs en trente ans de carrière pour 219 défaites. Soit un ratio de 86,8% de victoires.
Côté masculin, le record de victoires en carrière est actuellement détenu par Jimmy Connors et ses 1274 matchs remportés. Pointant seulement quelques unités derrière lui, Roger Federer pourrait le détrôner, à condition que son retour à la compétition s’annonce fructueux.
2. Suzanne Lenglen et ses 179 victoires consécutives
Dire que Suzanne Lenglen dominait le tennis féminin durant les années 1920 reste un euphémisme. En seulement neuf saisons en tant qu’amateure (les joueurs et joueuses professionnels ne pouvaient à cette époque pas prendre part aux tournois majeurs), cette joueuse française a remporté un total de 250 titres (83 en simple, 74 en double et 93 en double mixte) et réalisé la prouesse d’enchainer 179 victoires consécutives.
Débutant sa série en mars 1922 à l’occasion de son premier tournoi de la saison, ce n’est que quatre ans plus tard qu’elle connut la défaite, battue par l’Américaine Helen Wills lors de ce qu’on l’on nomma à l’époque le match du siècle. La seule confrontation entre les deux meilleures joueuses des années 1920.
Peu de temps après cette défaite, Suzanne Lenglen mit un terme à sa carrière amateure. Après 332 victoires pour seulement 7 défaites en carrière, elle tourna la page de l’amateurisme et rejoignit les États-Unis afin d’y disputer des tournois d’exhibition réservés aux joueuses professionnelles.
1. 11 heures et 5 minutes de jeu pour un match de légende
On ne pouvait pas conclure ce top 10 sans parler du plus long match de l’histoire du tennis. Le 22 juin 2010 en début de soirée, à l’occasion du premier tour du tournoi de Wimbledon, John Isner et Nicolas Mahut pénètrent sur le court n°18 sans imaginer un quelconque instant la lutte dans laquelle ils allaient s’engager.
Après 2 heures et 54 minutes de jeu, la rencontre fut une première fois interrompue par la nuit. Les deux joueurs étaient alors à deux sets partout et l’arbitre de chaise déclara que l’ultime manche serait à jouer le lendemain. Jusque-là, rien d’exceptionnel. Mais en ce 23 juin, l’impensable allait se produire et un dernier acte marathon allait devenir l’attraction de ce tournoi de Wimbledon.
Si un set au tennis dure généralement une heure et se termine par un tie-break en cas d’égalité à 6-6, dans le cadre des tournois du Grand Chelem, une règle modifiée depuis stipulait que la cinquième manche ne pouvait se conclure sur un tie-break. Deux jeux d’écart étaient nécessaires pour l’emporter et ce, qu’importe la durée de la rencontre. Nicolas Mahut et John Isner se livrèrent ce jour-là un duel sans précédent. Les heures s’enchainèrent, la fatigue se faisait ressentir, les jeux défilèrent les uns après les autres au point de bloquer le tableau d’affichage et pourtant, aucun des deux ne parvenait à conclure cet interminable set. Après plus de sept heures passées sur le court, la rencontre fut une nouvelle fois interrompue par la tombée de la nuit. 59-59 pouvait-on lire sur le tableau des scores. Le duel Isner – Mahut était devenu l’événement du tournoi et tous attendirent la suite du combat le lendemain.
Un troisième jour qui cette fois-ci fut bien plus court. Après un peu plus d’une heure de jeu, Isner convertit sa 5ème balle de match d’un passing et s’imposa après 11 heures et 5 minutes sur le score de 6-4, 3-6, 6-7, 7-6, 70-68. Un match titanesque, le plus long de l’histoire, durant lequel de nombreux autres records furent battus tel le plus grand nombre d’aces. Depuis, pour éviter ces rencontres très usantes physiquement pour les joueurs, un super tie-break fut instauré en cas d’égalité dans la cinquième manche. Ce match restera donc pour l’éternité le plus long de l’histoire du tennis.