Top 10 des inventions les plus insolites de l’histoire du sport

Top 10 des inventions les plus insolites de l'histoire du sport

Crédit : CC BY-ND 2.0, by Bryce Womeldurf

Pour performer ou dans le simple esprit d’innover, le sport a parfois accouché d’inventions plutôt insolites, tantôt efficaces, tantôt inutiles, qui pour la grande majorité d’entre-elles n’ont pas connu une très grande longévité. En voici dix d’entre-elles.

10. Le carton vert au football

Contrairement au carton jaune et au carton rouge sanctionnant les joueurs pour une faute ou un mauvais geste sur le terrain, le carton vert, lui, a vocation à saluer les bons comportements des joueurs. 

L’idée est sympa, elle permet d’encourager le fair-play et le respect d’autrui sur le terrain, mais le carton vert n’a jamais réussi à trouver sa place. Utilisé en France auprès des jeunes dans les divers championnats régionaux, ce n’est qu’en Italie que le carton vert gagna les poches des arbitres professionnels officiants en Série B (l’équivalant de la Ligue 2). En octobre 2016, le premier carton vert de l’histoire fut d’ailleurs distribué lors d’un match professionnel, après qu’un joueur ait reconnu que son tir n’avait pas été touché par un défenseur adverse et qu’il ne devait pas y avoir corner. L’arbitre salua son honnêteté en lui sortant un carton vert. Depuis, plus aucune trace de ce dispositif ne fut relevée. 

9. L’écarteur nasal

Assez répandu dans le monde du cyclisme avec de dignes représentants tel Christopher Froome ou encore Nairo Quintana, les premiers écarteurs nasaux furent développés dans le but de traiter certaines pathologies respiratoires tel une inflammation des muqueuses, rétrécissant les voies nasales. 

Désormais, bon nombre de sportifs portent ces écarteurs nasaux par simple habitude, estimant avoir une bien meilleure circulation de l’air par le nez. Mais en réalité, sur un sujet non-concerné par une quelconque pathologie respiratoire, il n’a jamais été démontré que ces bandelettes adhésives possédaient un réel intérêt. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il n’est interdit dans aucune discipline, tant le gain généré par les écarteurs nasaux reste marginal.

8. Le palet de hockey FoxTrax

Afin de rendre le palet de hockey plus visible depuis les écrans de télévision, la chaine Fox Sport eut l’ingénieuse idée de concevoir un palet capable d’émettre une lumière visible uniquement par les caméras. 

Grâce à un système d’émetteurs infrarouges placé en son sein, ce palet Fox Trax, en tout point identique visuellement pour les joueurs et les spectateurs, émettait une lueur bleue perceptible par les caméras. Ainsi, depuis un poste de télévision, le palet dégageait de la lumière ainsi qu’une trainée virant du bleu au rouge selon la vitesse de ce dernier.

Lancé lors du match All Star Game de 1996, cette invention plutôt ingénieuse rencontra vite des premières critiques. Du côté des téléspectateurs, les plus fervents amateurs de hockey jugeaient cette lumière bleue et les données de vitesse du palet bien trop distrayante, leur empêchant de suivre correctement le match. Concernant les joueurs, si ce palet fut homologué par la NHL et possédait le même poids et la même dimension que les précédents, certains admettaient que son comportement sur la glace était légèrement différent, ayant notamment tendance à rebondir. Face à ces diverses remarques, le palet FoxTrax fut abandonné à l’issue de la saison 1997-1998 pour le plus grand bien des joueurs et des téléspectateurs. 

7. Le plateau ovale en cyclisme

Grâce à l’équipe Sky et les exploits de Christopher Froome sur le Tour de France, le plateau ovale a jouit d’une incroyable côte de popularité durant les années 2010. Censé réduire les temps morts lors du pédalage et atténuer le fait qu’un cycliste délivre moins de puissance lorsqu’il possède ses pédales à la verticale, aucune étude fiable n’a été capable de démontrer la supériorité de ces plateaux ovoïdes. Certains de leurs fabricants assurent un gain de puissance de l’ordre de 10% et une réduction de la consommation d’oxygène, mais si cela avait été réellement avéré, tous les cyclistes du peloton professionnel en serait équipé. Et aux dernières nouvelles, le plateau rond reste grandement majoritaire sur le World Tour. 

6. Le ventilateur-aspirateur en Formule 1

Lors du Grand Prix de Suède 1978 comptant comme la huitième manche du championnat du monde de Formule 1, l’écurie Brabham dirigée par Bernie Ecclestone se présenta en piste avec une monoplace révolutionnaire : La BT46B.

Découlant de la BT46A utilisée depuis la troisième course de la saison, cette nouvelle Formule 1 avait la particularité de posséder un ventilateur situé juste en dessous de l’aileron l’arrière. Bien qu’il servait prétendument à refroidir le moteur, ce ventilateur permettait en réalité d’aspirer l’air en dessous de la monoplace et ainsi plaquer cette dernière au sol, augmentant ainsi son adhérence de manière drastique. Lors de ce Grand Prix de Suède, Niki Lauda s’imposa avec la manière au volant de cette Brabham BT46B. 

Mais dès week-end suivant, Bernie Ecclestone laissa ses BT46B au garage et revint au précédent modèle. Bien qu’elles étaient très performantes et parfaitement légales aux yeux du règlement, le directeur de l’écurie Brabham possédait également le statut de patron de la FOCA, une association regroupant l’ensemble des écuries du paddock afin de négocier leurs intérêts avec les différentes instances. Voyant que les voix s’élevaient face à son nouveau modèle de Formule 1 et sous la pression des autres écuries, Ecclestone, en bon patron de la FOCA, préféra retourner à la version antérieure. 

Crédit : CC BY 2.0 by edvvc

5. Le casque cagoule de Remco Evenepoel

Parmi les nombreuses innovations sorties, cette saison 2022 de cyclisme fut marquée par l’arrivée d’un drôle de casque porté en contre-la-montre par Remco Evenepoel et la grande majorité des cyclistes sous contrat avec le fabricant américain Specialized : Le S-Works TT5. Outre sa silhouette ressemblant aux casques des stormtroopers, ce nouveau modèle se distingue de la concurrence par l’ajout d’une cagoule directement intégrée à la structure du casque. Permettant un meilleur maintient sur la tête, des tests menés par Specialized en soufflerie affirment que l’aérodynamisme de leur casque révolutionnaire permettrait de gagner 26 secondes sur un contre-la-montre de 40 kilomètres. Un gain marginal mis à mal par le cycliste belge Yves Lampaert, ce dernier remportant le contre-la-montre inaugural du Tour de France équipé d’un casque Specialized ancienne génération, démuni de cette fameuse cagoule. 

4. Le bidon en plomb pour descendre plus vite

Pour pallier sa faible corpulence lui faisant perdre de nombreuses secondes dans les descentes, l’excellent grimpeur français Jean Robic eut l’idée lors du Tour de France 1953 de lester son vélo avec un bidon en plomb de 9 kilos

Le recevant en toute discrétion des mains de son directeur sportif au sommet du col du Tourmalet, Jean Robic attaqua la descente tambour battant avec ce lest. Il chuta dans un virage quelques kilomètres plus bas, déstabilisé par le changement de comportement de son vélo occasionné par ce bidon de 9 kilos. Parvenant à le rattraper avant que ce dernier ne tombe dans le ravin, il le redonna à son directeur sportif et s’en alla gagner en solitaire cette prestigieuse étape reliant Cauterets à Luchon, faisant coup double en s’emparant du maillot jaune. 

Ayant eu vent de cette histoire l’année suivante, le directeur du Tour Jacques Goddet modifia le règlement de l’épreuve. Désormais, il était interdit de remplir son bidon par une quelconque autre matière que du liquide. 

3. La piste d’athlétisme rectangulaire

En Chine, dans la province d’Heilongjiang, des architectes ont eu la curieuse idée de mettre au point une piste d’athlétisme munie de virages à angle droits en lieu et place des traditionnelles courbes ovales.

D’après le quotidien britannique The Telegraph, cette piste située au nord-est de la Chine était bien à l’origine de forme circulaire. Sauf qu’en 2014, l’annonce de la visite de représentants du parti communiste chinois précipitèrent sa rénovation. Pour aller plus vite, les employés de ce stade décidèrent alors de tracer au sol des couloirs munis d’angles droits aux quatre coins. Et comme la délégation d’officiels ne s’insurgea guère devant cette forme inédite, la piste fut laissée telle quelle.  

2. La raquette spaghetti

Tel fut le nom d’une raquette de tennis équipée d’un cordage révolutionnaire, apparue durant la saison 1977 par l’intermédiaire d’un certain Werner Fischer. 

Fait d’un cordage doublé au centre par superposition de bandelettes en caoutchouc, cette raquette artisanale possédait un tamis très souple et mobile. Ainsi, le temps de contact avec la balle était rallongé, permettant à tout joueur d’avoir le meilleur lift du monde et de déstabiliser son adversaire en renvoyant une balle difficilement contrôlable. 

Sur le terrain, les cartes étaient totalement rebattues. Les meilleurs tennismen du monde peinaient à s’imposer face à des joueurs classés au-delà du top 50 et utilisant cette raquette spaghetti aux effets dévastateurs. À l’US Open, Stan Smith fut battu par un illustre inconnu sorti des qualifications. Guillermo Vilas, le maitre incontesté de la terre battue cette année-là, s’inclinait quant à lui face à un Ilie Nastase en fin de carrière, équipé de cette fameuse raquette. S’en était trop. Sur le circuit, les voix s’élevèrent. Les victoires étaient qualifiées d’hasardeuses, les exploits improbables se démultipliaient si bien que les meilleurs joueurs accusaient l’invention de Werner Fischer de dénaturer le jeu. Le Fédération Internationale de Tennis leur donna raison. Pour la saison 1978, ils rajoutèrent une nouvelle ligne à leur règlement en précisant que le cordage utilisé devait être uniforme. Le sort de la raquette spaghetti était scellé. 

1. La Formule 1 à six roues

En 1976, l’écurie Tyrrell s’est engagée dans le championnat du monde de Formule 1 avec une monoplace à l’allure atypique, dotée de quatre petites roues directionnelles à l’avant. Selon son ingénieur, l’objectif derrière cette Tyrrell dénommée « P34 » était de concevoir une Formule 1 dotée d’une bien meilleure adhérence dans les virages grâce à une plus grande surface de contact des pneus au sol. En outre, ces quatre roues plus petites offraient une bien plus faible résistance à l’air ce qui devait augmenter la vitesse de pointe de la monoplace.

Les premiers résultats en piste se sont avérés plutôt concluants. Satisfaits de leurs essais, l’écurie Tyrrell engagea une première « P34 » lors du Grand Prix d’Espagne 1976, quatrième manche du championnat du monde de Formule 1. Quatre courses plus tard, leur Formule 1 à six roues signait un doublé au Grand Prix de Suède devant la Ferrari de Niki Lauda. S’invitant régulièrement sur les podiums des courses suivantes, les P34 permirent à Tyrrell de terminer à la troisième place du classement des constructeurs derrière Ferrari et McLaren. Mais des problèmes de fiabilité, notamment au niveau du double système de freinage nécessaire à l’avant de la monoplace, ont engendré de nombreux abandons leur empêchant de se battre sur chaque Grand Prix avec ces deux écuries de pointe.

L’année suivante, Tyrrell revint avec une nouvelle Formule 1 à six roues. Les problèmes rencontrés la saison précédente étaient censés être corrigés, mais leur nouvelle monoplace s’avéra en réalité bien moins performante et sujette à de sérieux défauts de fiabilité. Des dix-sept Grand Prix au programme lors de cette saison 1977, quatorze se terminèrent par l’abandon d’au moins une de leurs deux monoplaces. La Formule 1 à six roues venait de montrer ses limites, l’écurie Tyrrell revint dès l’année suivante à un modèle plus classique. 

Crédit : CC BY-ND 2.0, by Bryce Womeldurf

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