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Expérimentée en 2023 et utilisée durant la Coupe du monde de rugby à XV, la règle du « bunker » continue son implantation dans le monde du ballon ovale. Pour la première fois, cette assistance vidéo aide les arbitres du tournoi des Six Nations à prendre les décisions les plus justes, sans devoir être pressé par le temps. L’introduction du bunker en Top 14 ne semble pas encore pour tout de suite, mais en attendant, on vous explique le fonctionnement de ce nouvel outil mis à disposition de l’arbitre de champ.
World Rugby n’a rien inventé. Le nouveau procédé qu’ils ont baptisé « bunker » s’inspire du championnat australien de rugby à XIII. Une compétition dotée d’un arbitrage rapide et fluide, grâce à des arbitres vidéo isolés dans une cellule, en charge de juger la validité des essais pendant que l’arbitre de champ, lui, poursuit le dérouler de la rencontre. Ainsi, le jeu est interrompu uniquement en cas d’essai invalidé.
Le bunker, principe et fonctionnement
La règle du « bunker » reprend ce concept de fluidité dans l’arbitrage, mais l’applique cette fois-ci aux sanctions distribuées au joueur. En cas de faute grossière ou dangereuse, l’arbitre de champ n’a plus à se précipiter dans sa décision et sortir un carton rouge qui, après analyse des images, aurait simplement mérité un carton jaune synonyme d’une exclusion temporaire de dix minutes.
Désormais, l’arbitre principal sanctionne le joueur fautif d’une exclusion temporaire de dix minutes et place ses bras en croix pour annoncer qu’il fait appel au « bunker ». Le joueur quitte le terrain et le jeu peut reprendre immédiatement. Pendant ce temps, placés dans une pièce close, deux arbitres experts en analyse vidéo ont huit minutes pour étudier les ralentis et estimer si la faute commise mérite une sanction plus sévère, à savoir un carton rouge synonyme d’exclusion définitive. Pour prendre la décision la plus juste, ces arbitres sont épaulés par des techniciens vidéos qui leur donnent accès aux angles de toutes les caméras présentes dans le stade.
Au terme des huit minutes, le « bunker » informe l’arbitre de champ du jugement définitif. Si la faute méritait un simple carton jaune, le joueur est invité à reprendre sa place sur le terrain une fois les dix minutes de suspension écoulées. En revanche, si les ralentis montrent un geste dangereux valant un carton rouge, l’exclusion temporaire se transforme en une exclusion définitive. L’arbitre prend connaissance de cette décision, puis informe les capitaines des deux équipes que le joueur fautif ne rentrera plus en jeu.
Une assistance qui ne fait pas l’unanimité
Cette nouvelle règle du bunker permet d’éviter les longues interruptions de jeu et les cartons rouges donnés un peu trop rapidement, sans une analyse approfondie des images. Au terme de la Coupe de rugby 2023, la première grande compétition internationale à se doter de cette assistance, aucun carton rouge direct n’a été sorti. Le bunker a été utilisé à trente-cinq reprises et huit cartons jaunes se sont transformés en carton rouge. Si cet outil a permis d’accélérer le jeu et éviter les longs temps morts liés au visionnage des ralentis, le bunker ne fait pas encore l’unanimité auprès de tous. René Bouscatel, président de la Ligue Nationale de Rugby (LNR), n’est pas convaincu de ce système qui d’après ses propos recueillis par RMC est une manière de « déresponsabiliser » alors que « les arbitres se doivent de prendre leurs responsabilités ».
L’arrivée du bunker en Top 14, cela ne semble pas être pour tout de suite.
