Son caractère mixte fait de cette discipline l’unique sport olympique ou hommes et femmes peuvent se confronter à armes égales au sein d’un même concours. Initialement, l’équitation aux Jeux était pourtant exclusivement réservée aux militaires masculins. Mais depuis son ouverture progressive aux femmes entre 1952 et 1964, qui des cavaliers ou des cavalières ont remporté le plus de médailles dans les trois concours individuels olympiques ?
Le dressage sourit aux femmes, le saut d’obstacle reste la chasse gardée des hommes
Après quatre décennies d’exclusivité masculine, le dressage était en 1952 la première des trois disciplines équestres à s’ouvrir à la gent féminine. Dès ce premier concours mixte de l’histoire, une Danoise dénommée Lis Hartel s’invitait sur la seconde marche du podium, entourée du lauréat suédois Henri Saint Cyr et du médaillé de bronze tricolore André Jousseaume.
Depuis, le dressage est devenu une discipline réussissant particulièrement bien aux cavalières. Aux Jeux de 1972 organisés à Munich, l’Allemande Liselott Linsenhoff, médaillée de bronze en 1956, devenait la première femme à remporter l’or olympique en dressage. Débutait ainsi une hégémonie féminine que seul l’Allemand Reiner Klimke parvenait à contester en s’emparant du titre en 1984 du côté de Los Angeles. Désormais, plus aucun cavalier masculin s’est paré d’or en dressage individuel. Ils ont d’ailleurs disparu de tout podium olympique depuis 2000, quatre ans après le bronze de Sven Rothenberger, dernier homme à grimper sur la boîte en dressage. Bilan : Des 54 médailles distribuées depuis l’ouverture du dressage aux femmes, 33 d’entre elles ont terminé autour du cou d’une cavalière, dont douze des dix-huit en or.
Le saut d’obstacle reste quant à lui une épreuve à dominante masculine. Aux Jeux Olympiques, les femmes étaient autorisées à y participer pour la première fois en 1956. Pourtant, ce n’est que douze ans plus tard qu’une première cavalière parvenait à remporter une médaille dans cette discipline lorsque la Britannique Marion Coakes décrochait l’argent à Mexico.
Depuis, seules quatre nouvelles femmes ont été médaillées olympique en saut d’obstacle et aucune n’a remporté le titre. En 1996, Alexandra Ledermann devenait la première française à grimper sur le podium. Douze ans plus tard, l’Américaine Beezie Madden repartait des Jeux de Pékin avec la médaille de bronze autour du cou, la dernière cavalière à accomplir une telle performance en saut d’obstacle.
Un bilan plus équilibré en concours complet
Réunissant une épreuve de dressage, de saut d’obstacle et de cross-country, le concours complet individuel offre des podiums d’une plus grande mixité.
Certes, malgré une ouverture aux femmes depuis les Jeux de 1964 organisés à Tokyo, ce n’est que 57 ans plus tard dans cette même ville qu’une cavalière, en la personne de Julia Krajewski, décrochait pour la première fois le titre olympique dans cette discipline. Avant que Karen Stives et Virginia Holgate ne s’invitent sur le podium en 1984, le concours complet a longtemps été la chasse gardée des messieurs. Mais depuis cette date, hommes et femmes partagent régulièrement les médailles olympiques. Au cours des dix dernières olympiades, le podium du concours complet individuel était mixte à sept reprises.
En résumé, l’équitation aux Jeux Olympiques reste dans l’ensemble une affaire d’hommes. Mais cela n’empêche pas les femmes de briller en dressage et d’être dignement représentées par Isabell Werth, cavalière allemande possédant le plus beau palmarès olympique avec un total de dix médailles pour six en or.
Bien que l’on observe une apparition plus fréquente des femmes sur les podiums d’équitation au fil des olympiades, cette domination masculine s’explique certainement par une plus grande proportion d’hommes parmi les professionnels de la discipline. D’après des chiffres de 2014, sur les 3 104 cavaliers bénéficiant du statut de professionnel, 1 902 d’entre eux étaient des hommes pour 1 202 femmes.
