Quelles furent les plus belles Coupe du Monde de l’histoire ?

Quelles furent les plus belles Coupe du Monde de l'histoire

Crédit : CC BY 4.0

Tandis que le Qatar accueille la 22e Coupe du Monde de football, parmi les 21 premières éditions, certaines marquèrent plus les esprits que d’autres par le spectacle proposé sur le terrain, les grands joueurs présents sur la pelouse et l’ambiance générale de la compétition. En voici cinq, faisant sans aucun doute partie des plus belles de l’histoire. 

5. Suisse 1954, une pluie de buts en terre helvète

Cette cinquième édition de la Coupe du Monde de football est de loin la plus prolifique en termes de buts. En 26 rencontres, les filets tremblèrent à 140 reprises soit une moyenne de 5,38 buts par match. Le quart-de-finale opposant l’Autriche à la Suisse est d’ailleurs le match le plus prolifique de l’histoire de la Coupe du Monde, se terminant sur le score de 7-5 en faveur des joueurs autrichiens.

Mais cette Coupe du Monde a aussi et surtout vu la domination d’une nation : La Hongrie. Comptant dans ses rangs Ferenc Puskas, Jozsef Boszik ou encore Sandor Kocsis, les « magiques Magyars » se présentent à cette compétition en tant que grandissime favoris, invaincus depuis 1950. Si leur parcours en poule fut une simple formalité, disposant de la Corée du Sud sur le score de 9-0 puis de l’Allemagne de l’Ouest en s’imposant 8-3, un tout autre défi attendait les joueurs hongrois en quarts-de-finale face aux Brésiliens.

Cette rencontre considérée comme une finale avant l’heure entre les deux meilleures nations du moment fut d’une rare tension. Surnommée à postériori la « Bataille de Berne », elle vit Puskas et ses coéquipiers s’imposer sur le score de 4-2 au terme d’une fin de match très nerveuse durant laquelle l’arbitre dut sortir le carton rouge à trois reprises et canaliser une bagarre générale une fois le coup de sifflet final donné.

Devant redoubler d’efforts au tour suivant face à l’Uruguay, la Hongrie parvint finalement à se qualifier pour la grande finale de la compétition face à l’Allemagne de l’Ouest. Arrivant avec beaucoup plus de fraicheur suite à une demi-finale qu’ils gagnèrent haut la main contre une faible équipe autrichienne (6-1), les joueurs Allemands créèrent l’exploit en s’imposant en finale face aux « magiques Magyars ». Pourtant menés 2-0 après dix minutes de jeu, Helmut Rahn et ses coéquipiers comblèrent leur retard en première période avant d’inscrire le but décisif à dix minutes du coup de sifflet final. Score final 3-2. La Hongrie perdait la compétition qui lui semblait promise, l’Allemagne, elle, remportait la première Coupe du Monde de son histoire. 

4. Suède 1958, l’avènement du prodige

Pour la première et unique fois de son histoire, la Coupe du Monde de football faisait étape en Scandinavie, au royaume de Suède. Et si Gustave VI était à la tête de cette monarchie depuis huit ans, la planète football, elle, allait découvrir en cette année 1958 un nouveau Roi âgé de tout juste 17 ans : Pelé.

Aux côtés de Vavá, Garrincha et Zagallo, les quatre hommes formèrent un quatuor offensif redoutable qui mena le Brésil jusqu’à la victoire finale. Absent des deux premiers matchs de son équipe, Pelé se révéla à partir des quarts-de-finale en inscrivant face aux Pays-de-Galles l’unique réalisation de la rencontre, devenant le plus jeune buteur en Coupe du Monde et permettant à sa formation de rallier le dernier carré. En demi, le futur Roi du football creva l’écran. Étincelant à la pointe de l’attaque et auteur d’un triplé, le jeune homme de dix-sept ans permit à son équipe de s’imposer sur le score de 5-2 face aux Français. La finale qui allait suivre fut un copier-coller. Sur le même score de 5-2, les Brésiliens s’imposèrent face au pays hôte. Ayant réussi l’exploit de battre l’Union Soviétique en quart puis l’Allemagne en demi, la Suède dut cette fois-ci s’incliner face aux offensives des joueurs brésiliens. Les quatre attaquants coulissèrent à merveille, Pelé inscrivit en seconde période un doublé dont un but considéré comme l’un des plus beaux de l’histoire de la Coupe du Monde et ensemble, les onze auriverde apportèrent à leur pays la première Coupe du Monde de son histoire.

De son côté, la France termina troisième de la compétition après s’être imposée 6-3 face à l’Allemagne en petite finale. Just Fontaine y inscrivit un quadruplé et termina meilleur buteur de la compétition avec treize réalisations en l’espace de six rencontres. Du jamais vu dans l’histoire de la Coupe du Monde !

3. France 1998, pour le côté chauvin

Les nations étrangères ne l’auraient certainement pas classé en troisième position. Mais en France, cette Coupe du Monde laissa un souvenir impérissable.

Nul besoin de vous expliquer pourquoi. Soixante ans après, la Coupe du Monde de 1998 fut la seconde de l’histoire à se dérouler en France. Et contrairement à celle de 1938 qui se déroula dans un contexte politique relativement tendu, voyant notamment le forfait de l’Autriche suite à son annexion par l’Allemagne, France 1998 fut marquée par la festivité régnant partout au sein de l’Hexagone.

Une euphorie devenant générale au fil des bons résultats des joueurs tricolores. Après un sans-faute en poule, la France s’extirpa in-extremis du piège paraguayen en huitième-de-finale grâce à la toute nouvelle règle du but en or, permettant à Laurent Blanc de délivrer les Bleus d’un moment d’extrême tension. En quart, c’est une nouvelle fois lui qui délivra l’équipe de France en inscrivant face à l’Italie le dernier tir au but, juste avant que Di Biagio n’envoyât le sien sur la barre transversale synonyme d’élimination pour la Squadra Azzura.

Deux matchs et deux victoires dans la douleur. La France, à domicile, restait malgré tout en vie et faisait monter la ferveur collective. La demi-finale qui se profila allait une nouvelle fois être irrespirable. En début de seconde période, les Bleus concédèrent l’ouverture du score mais réagirent instantanément par l’intermédiaire de Lilian Thuram qui remit les deux équipes à égalité puis donna l’avantage aux tricolores. Ses deux seuls buts en équipe de France tombèrent à point nommé. Malgré l’expulsion de Laurent Blanc dans le dernier quart d’heure, les hommes d’Aimé Jacquet résistèrent aux assauts croates et se qualifièrent pour la finale de la Coupe du Monde pour la première fois de son histoire.

Et puis vint l’ultime rencontre. Celle dont tout le monde connait le résultat. Dimanche 12 juillet 1998, peu avant 23 heures et devant 80 000 spectateurs, la France achevait le match le plus mémorable de son histoire, donnant une leçon aux Brésiliens en s’imposant sur le score de 3-0. Plutôt discret jusque-là et ayant écopé de deux matchs de suspension, Zidane y alla de son doublé tandis qu’Emmanuel Petit délivrait les millions de Français en toute fin de rencontre. Ce soir-là, aux quatre coins de l’Hexagone, les gens sortaient, s’amassaient dans les rues et fêtaient la première victoire de la France en Coupe du Monde. La joie était totale, l’euphorie, générale. 

Crédit : CC BY-SA 2.0 by Sambaphi

2. Mexico 1986, un doublé de Maradona a suffi

Sans ce légendaire quart-de-finale opposant l’Argentine à l’Angleterre, cette Coupe du Monde de 1986 organisée au Mexique n’occuperait peut-être pas cette seconde marche du podium.

Le 22 juin 1986, le stade Azteca de Mexico fut le théâtre devant 115 000 spectateurs de l’une des rencontres les plus mythiques de l’histoire de la Coupe du Monde. Vingt ans après un quart-de-finale des plus houleux, quatre ans après la Guerre des Malouines opposant les forces argentines à l’armée anglaise, ces deux nations se retrouvèrent en quart-de-finale de cette Coupe du Monde 1986. Alors que le contexte sportif et politique laissait craindre une rencontre disputée sous très haute tension, la première période s’avéra être particulièrement calme, se terminant sur le score de 0-0 malgré une domination argentine.

Les premières minutes du second acte, elles, resteront à jamais gravées dans le marbre. Alors que l’Argentine continuait à monopoliser le ballon, une passe lobée du milieu britannique Steve Hodge à destination de son gardien amena le premier but argentin. Anticipant cette passe, Maradona se précipita vers le portier britannique, sauta devant lui et dévia le ballon dans le but vide. Les joueurs britanniques contestèrent immédiatement auprès de l’arbitre. Bien plus petit que le gardien anglais, Diego Maradona venait en effet de marquer de la main et non de la tête comme les images pouvaient le laisser penser. Une « Main de Dieu » que l’arbitre ne vit guère, validant ce but argentin malgré les protestations anglaises.

Quatre minutes après ce geste devenu l’un des plus célèbres du football, Maradona doubla la mise au terme d’une action individuelle récompensée par le titre honorifique de « but du siècle ». Partant seul de sa propre moitié de terrain, l’Argentin dribbla toute la défense adverse, feinta le gardien et marqua dans le but vide. Une chevauchée folle de plus de cinquante mètres permettant à l’Argentine de s’imposer sur le score de 2-1 suite à la réduction du score britannique en fin de rencontre et rallier les demi-finales.

Disposant de la Belgique grâce à un nouveau doublé de Maradona, l’Argentine se retrouva en finale et s’imposa face à l’Allemagne de l’Ouest sur le score de 3-2. El Pibe de Oro hérita du titre de meilleur joueur de la compétition et offrit à l’Argentine sa deuxième Coupe du Monde, huit ans après la première.

À côté de ce triomphe le mondial de 1986 livra également quelques belles surprises à l’image du parcours du Maroc, terminant en tête de sa poule devant l’Angleterre et devenant la première équipe africaine à disputer les huitièmes de finale d’une Coupe du Monde. La France, elle, échoua une nouvelle fois en demi-finale contre l’Allemagne de l’Ouest, quatre années après le douloureux souvenir de Séville. Les Bleus se consoleront quelques jours plus tard en remportant la petite finale face aux voisins belges.

1. Mexico 1970, la plus belle de toutes

Seize années avant le sacre de Maradona et ses coéquipiers, le Mexique était déjà la terre d’accueil de la Coupe du Monde de football. Une 9e édition considérée par beaucoup comme la plus belle de l’histoire.

Déjà parce que le Brésil possédait certainement la plus belle équipe de tous les temps. Avec Carlos Alberto dans le rôle du capitaine, les hommes de Mario Zagallo pouvaient compter sur une attaque de feu constituée du Roi Pelé, de Jairzinho, Tostão et Rivelino. À eux seuls, les quatre hommes inscrivirent seize des dix-neuf buts brésiliens. Jairzinho devenait le premier et unique joueur de l’histoire à marquer lors de chacune des six rencontres, tandis que Pelé fut quadruple buteur, multiple passeur décisif et à l’origine de plusieurs mouvements de génie qui resteront à jamais gravé dans l’histoire du football. En finale, le dernier but brésilien conclu par une passe décisive de Pelé et un tir de Carlos Alberto au terme d’un magnifique mouvement collectif reste encore considéré comme l’un des plus beaux jamais inscrit. Remportant chacun de leurs six matchs sans avoir à passer par les prolongations, les auriverde décrochaient leur troisième Coupe du Monde après s’être imposés 4-1 en finale face à l’Italie. Pelé devenait le premier et unique homme à remporter la compétition à trois reprises, tandis que leur entraineur Mario Zagallo fut le premier sacré champion du monde en tant que joueur puis entraineur. Un triomphe total du football samba brésilien.

Mais cette Coupe du Monde fut aussi le théâtre de nombreux autres exploits. Le gardien de but anglais Gordon Banks fut crédité de l’un des plus beaux arrêts de l’histoire en détournant sur sa ligne une tête piquée de Pelé, Gerd Müller termina la compétition dans la peau du meilleur buteur, auteur de dix réalisations dont deux triplés, tandis que la demi-finale Italie – RFA porte à juste titre la mention de « match du siècle ».

Alors que les deux équipes étaient à 1-1 au terme du temps règlementaire, la période de prolongation fut l’une des plus belles de l’histoire du Mondial. Müller donnant l’avantage aux siens, l’Italie prit finalement les devants grâce à des réalisations de Burgnich puis Riva. Mais la rencontre était loin d’être terminée. Six minutes plus tard, l’inévitable Gerd Müller inscrivit son dixième but de la compétition et remit les deux nations à égalité. La remise en jeu effectuée, l’Italie se rua en attaque et inscrivit quelques secondes plus tardun dernier but par l’intermédiaire de Rivera. Score final 4-3. L’ultime match de la compétition allait opposer deux nations double championne du monde : Une première.

Enfin, cette Coupe du Monde de 1970 c’est aussi de belles innovations tel l’apparition des cartons jaunes et rouges, les changements de joueur durant le match et les premières retransmissions en couleur de l’histoire de cette compétition. Alors toujours pas convaincu ?

Crédit : AP / SIPA

Et pour vous, quelle fut la plus belle Coupe du Monde de l’histoire ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *