Pourquoi de nombreuses organisations sportives ont leur siège en Suisse ?

Pourquoi de nombreuses organisations sportives ont leur siège en Suisse

Quel est le point commun entre le CIO, la FIFA, l’UEFA ou encore l’Union Cycliste Internationale ? Au-delà de compter parmi les instances sportives les plus importantes, elles ont toutes choisi de s’installer en Suisse. À Lausanne pour le CIO, Zurich pour la FIFA, Nyon pour l’UEFA et Aigle pour l’UCI. Une caractéristique partagée avec pas moins de vingt autres fédérations internationales olympiques, sports d’été et d’hiver confondus. Mais alors, pourquoi la Suisse attire tant les organisations sportives ? Est-ce vraiment pour ses montagnes et son chocolat ? 

Une raison historique : L’avantage de la neutralité Suisse en temps de guerre

Actée depuis maintenant plus de 200 ans, la neutralité perpétuelle de la Suisse est une garantie de paix et de stabilité politique pour de nombreuses instances internationales. Un avantage certain, ayant poussé la Société des Nations, l’une des premières organisations internationales de l’histoire, fondée au lendemain de la Première Guerre Mondiale, à établir son siège en Suisse au palais Wilson de Genève. 

Puis, au fil des décennies, d’autres instances emboitèrent le pas, faisant désormais du pays aux 26 cantons un haut lieu en matière de gouvernance internationale. L’Organisation Mondiale du Commerce, l’Organisation Mondiale de la Santé ou encore bon nombre de commissions rattachées à l’ONU sont établies en Suisse. 

D’un point de vue sportif, le bilan est le même. Fondé à Paris en 1894, le Comité International Olympique est la première instance sportive à poser ses valises en Suisse. En 1915, lorsque le baron Pierre de Coubertin souhaitait fuir ce contexte de guerre qui frappait la France et s’installer sous des cieux plus cléments. La Suisse et sa neutralité perpétuelle incarnait-là la garantie parfaite. Elle permettait de ne pas trop s’éloigner de l’hexagone et du centre de l’Europe tout en s’épargnant les diverses secousses et tensions qu’un conflit militaire peut amener. 

Également fondé à Paris, un jour de mai 1904 au 229 rue Saint-Honoré, la FIFA rejoindra le CIO en terre Suisse quelques années plus tard, en 1932. Si à en croire les propos tenus par cette instance elle-même, la neutralité et la paix régnant au sein de la Suisse aurait conduit à ce déménagement. Mais le krach boursier de 1929 a très certainement joué un rôle prépondérant. Confronté à de graves problèmes financiers au lendemain de cette crise, l’instance en charge du football à l’international se serait naturellement tournée vers la Suisse, disposant d’avantages fiscaux largement favorable aux instances sportives. 

Une raison fiscale : Aucun impôt à payer

C’est sans doute l’un des avantages les plus connus de la Suisse et dont aucune instance sportive ne cracherait dessus. Grâce à l’article 56, alinéa g de la loi fédérale sur l’impôt fédéral direct, une exonération fiscale est possible pour toutes personnes morales poursuivant des buts de service public ou d’utilité publique. 

Les fédérations internationales et autres instances sportives étant considérées comme des personnes morales poursuivant un service d’utilité publique, elles sont grâce à la loi Suisse exonérées de l’impôt fédéral et peuvent ainsi jouir de l’entièreté de leurs bénéfices financiers accumulés durant l’année. Un avantage faisant légitimement débat tant certaines institutions sportives (la FIFA pour n’en citer qu’une) brasses plusieurs centaines de millions d’euros à l’année. Face à la montée des protestataires, le gouvernement Suisse rappelle ô combien le sport peut être d’utilité publique, en tant que vecteur de paix et véhiculeur de messages positifs allant à l’encontre de la haine et de toute forme de discrimination. Un discours très enchanteur cachant le réel intérêt de conserver ces fédérations internationales qui rapporte tant sur leur territoire. 

Une raison juridique : La simplicité administrative à la Suisse

Enfin, confortablement installés en Suisse, la FIFA, le CIO et leurs compères peuvent jouir d’une extrême simplicité administrative leur conférant quelques avantages.

En effet, d’après le code civil helvétique, les instances sportives siégeant sur leur territoire partagent le même droit que les associations. Un texte tenant en une vingtaine d’articles seulement, dont certains s’avèrent être particulièrement intéressants pour les institutions sportives. À titre d’exemple, de par leur statut de personnes morales partagé avec les diverses associations basées en Suisse, la FIFA, le CIO ou encore l’UCI n’ont pas à s’enregistrer auprès de l’État et encore moins à publier leurs comptes. De quoi s’adonner en toute discrétion à des magouilles en tout genre. 

Pour en savoir plus :

https://www.swissinfo.ch/fre/la-suisse–capitale-mondiale-du-sport/7775608

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *