Bien moins festif que le champagne (ou de nos jours le prosecco Ferrari) que l’on retrouve au pied des podiums de Formule 1, les 500 Miles d’Indianapolis ont fait le choix d’apporter calcium et Vitamine D à leurs vainqueurs en offrant à ces derniers une bouteille de lait. Une tradition vieille de près de 90 ans ne semblant pas prête de s’arrêter tant elle est ancrée dans l’ADN de l’Indy 500. Mais alors, pourquoi les vainqueurs de la plus prestigieuse des courses automobiles américaines célèbrent-ils leur victoire avec une bouteille de lait ?
Louis Meyer, un grand amateur de lait vainqueur à Indianapolis
C’est en 1933, 22 ans après la création de cette épreuve automobile, que le lait fit pour la première fois irruption dans l’univers des 500 Miles d’Indianapolis. Vainqueur cette année-là, le pilote franco-américain Louis Meyer, aussitôt sorti de sa monoplace, demanda qu’on lui apporte un verre de lait afin qu’il puisse se désaltérer. Du lait ribot plus précisément. Sa mère lui ayant durant son enfance toujours appris que la meilleure boisson à consommer par temps chaud n’était autre que cette dernière. En cette chaude journée de mai 1933, étancher sa soif une fois la ligne franchie avec un bon verre de lait était pour lui une évidence.
Trois ans plus tard, après deux éditions qu’il termina au-delà de la dixième place, Louis Meyer revint au sommet de son art et remporta à nouveau la plus prestigieuses des courses automobiles américaines. Une fois sorti de sa monoplace Stevens-Miller, encore chaude des 500 Miles qu’elle venait de parcourir en un peu plus de quatre heures sur cet anneau d’Indianapolis, le pilote franco-américain réitéra sa demande. Sauf que cette fois-ci, ce n’était pas qu’un simple verre de lait qu’on lui apporta, mais une bouteille tout entière, qu’il but sous le regard des journalistes amassés autour de lui, venus recueillir les premières réactions du vainqueur. L’image de Louis Meyer, bouteille de lait à la bouche et levant trois doigts au ciel pour célébrer son troisième sacre à Indianapolis (Il avait auparavant remporté l’édition 1928, mais sans commander de verre de lait à l’arrivée) fit le tour des journaux américains.
Célébrer sa victoire avec du lait, une opportunité marketing toute trouvée
Une photographie qui inspira le patron de la Milk Fondation, entreprise de l’Indiana spécialisée dans la fabrication de produits laitiers, qui vit dans le prisme des 500 Miles d’Indianapolis une véritable opportunité de faire de la publicité pour sa société. Dès l’année suivante, il offrit au vainqueur l’une de ses bouteilles de lait. Puis réédita sa démarche l’édition suivante et ainsi de suite. La tradition était bel et bien lancée. Exceptée la période 1947-1955 durant laquelle la bouteille de lait fut bannie du protocole, cette coutume perdura au fil des éditions. De nos jours encore, le vainqueur se voit attribuer chaque année une bouteille de lait. Mieux même. Depuis quelques années, les pilotes peuvent avant le départ communiquer leur préférence concernant la bouteille de lait qu’ils rêvent tous de savourer une fois le drapeau à damier franchi.
De nos jours, les pilotes, peu de temps avant le départ, peuvent même communiquer leur préférence concernant la bouteille de lait qu’ils rêvent tous de se renverser sur la tête, synonyme alors de victoire. Certains sont plus écrémé, tandis que d’autres ne jurent que par le lait demi-écrémé ou entier. Un choix cornélien pour du lait qui n’est généralement même plus consommé, les vainqueurs préférant s’arroser la tête avec.
Pour en savoir plus :
https://magazine.tagheuer.com/fr/2020/09/22/archive-fr-history-of-indy-500/
https://magazine.tagheuer.com/fr/2020/09/22/archive-fr-history-of-indy-500/
https://magazine.tagheuer.com/fr/2020/09/22/archive-fr-history-of-indy-500/