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Si sa signification n’échappe à plus personne, l’origine du drapeau à damier, elle, reste un grand mystère. Plusieurs hypothèses se font face, mais aucune d’entre elle n’a réellement été attestée.
Ce dont on est sûr, c’est que l’utilisation du drapeau à damier en sport automobile remonte, à minima, au début du XXe siècle. Selon les recherches menées par l’historien américain Fred Egloff, ce damier noir et blanc avait servi durant l’édition 1906 du Glidden Tour. Une course automobile organisée aux États-Unis, au cours de laquelle les officiels utilisaient des drapeaux à damier noir et blanc pour signifier la présence des points de contrôle tout au long du parcours.
Puis, quelques mois plus tard, à l’occasion de la Vanderbilt Cup organisée à Long Island dans l’État de New York, fut prise la première photo d’un drapeau à damier agité à l’arrivée d’une course. Fred Wagner, l’un des organisateurs de la course, le brandissait devant le pilote français Louis Wagner, vainqueur de l’épreuve au volant d’une Darracq 120 hp.
Se répandant comme une traînée de poudre sur les différents circuits et tracés automobiles, le drapeau à damier était présent à l’arrivée de la première édition des 500 Miles d’Indianapolis en 1912. Quelques décennies plus tard, il était agité au terme du premier Grand Prix de Formule 1 de l’histoire, organisé en 1950 sur le circuit de Silverstone.
De nombreuses hypothèses s’affrontent
En revanche, les origines du drapeau à damier restent incertaines et de nombreuses légendes, plus ou moins crédibles, ont germé au fil des décennies.
L’une des plus farfelues d’entre elles ferait remonter la naissance du drapeau à damier à une course organisée en Angleterre au tout début du XXe siècle. Le commissaire de course, pris dans une partie d’échec, n’aurait pas vu le temps passer et les tours défiler. Dans la précipitation, il aurait agité l’échiquier en l’air pour signifier la fin de la course.
Autre hypothèse, le drapeau à damier serait initialement apparu à la fin du XIXe siècle, lors des courses hippiques organisées par les colons du midwest américain. Des épreuves populaires se tenant toujours dans une ambiance très festive, généralement clôturées par un grand banquet façon pique-nique. Pour annoncer aux participants que la course était terminée et qu’il était l’heure de passer à table, les spectateurs agitaient de grandes nappes à carreaux. Les cavaliers avaient bien cravaché, le festin pouvait débuter.
D’autres attribuent la paternité du drapeau à damier au monde du cyclisme. Lors des premières courses organisées en Europe durant la seconde moitié du XIXe siècle, des commissaires se plaçaient au bord de la route pour signaler les passages importants de la course, que ce soit un danger, un point de contrôle ou pour annoncer le sprint final. Afin de se distinguer du reste de la foule, ces hommes portaient un costume à carreau noir et blanc.
Finalement, l’hypothèse la plus simple est certainement la plus plausible. Le drapeau à damier serait né pour répondre à une simple question de praticité.
Au début du XXe siècle, les courses automobile se déroulaient sur des chemins de terre. Des routes non goudronnées, sur lesquelles le passage des voitures soulevait beaucoup de poussière. La visibilité des pilotes étant mauvaise, il fallait créer un drapeau facilement identifiable que l’on pouvait distinguer de loin.
Le damier noir et blanc cochait ces critères. Un drapeau doté du meilleur contraste possible, que l’on pouvait facilement identifier même si l’air était chargé en poussière. De plus, son damier si caractéristique lui donnait une apparence unique. Il était reconnaissable et permettait aux pilotes de ne pas le confondre avec les drapeaux nationaux fréquemment agités par les spectateurs. Pratique.