La rétrospective 2020 : Mai, Juin, deux mois habituellement riches en sport

          Comme toutes les années précédentes, le calendrier des deux mois de Mai et de Juin devait être éminemment fourni. Entre les dernières journées des championnats européens de football, les dénouements finaux de la Ligue des Champions et de sa petite sœur l’Europe League, mais également Roland Garros, les playoffs en NBA, le Grand Prix de Monaco, les 24 Heures du Mans et le Critérium du Dauphiné comme guise d’ultime répétition avant la grande messe du mois de juillet, chaque week-end de cette période faste est toujours propice à rester campé devant sa télé et voir les plus grands champions en découdre.

          D’autant plus qu’à cette période devait débuter un Euro 2020 haletant et attendu par tout le vieux continent du fait qu’il devait se dérouler dans pas moins de douze pays différents pour célébrer le cinquantenaire de cette compétition. 

          Ce n’est que partie remise. Comme tous les autres événements d’ailleurs. En attendant côté spectateurs et téléspectateurs, la sortie du confinement et la liberté de pouvoir à nouveau se déplacer presque sans contrainte permettait de faire passer quelque peu ce manque de sport à la télévision tandis que du côté des instances, l’heure était à l’organisation de la reprise du sport. Une période beaucoup plus studieuse, pleine de problématiques et de désagréments qu’il fallait concilier pour reprogrammer dans les meilleures conditions les courses, championnats et tournois qui nous font tant vibrer. 

Organiser la reprise à tout prix :

          Dans ces conditions si particulières, l’une des premières fédérations internationales à présenter son plan de reprise des compétitions n’est autre que l’UCI, organisation régissant la pratique du cyclisme à l’échelle mondiale. Son nouveau calendrier fut dévoilé le 5 mai et annonçait une seconde partie de saison des plus chargées, ornée de pas moins de 25 courses du calendrier World Tour en l’espace d’à peine plus de trois mois. 

          Débutant le 1er Aout par les Strade Bianche et ses chemins blancs sinuant à travers la campagne de Sienne, l’acte II de cette saison 2020 doit s’achever le 8 novembre à Madrid lors de l’arrivée de l’ultime étape de La Vuelta. Entre temps, le peloton international se rendra sur les routes du Tour et du Giro, sans oublier les cinq grands monuments du cyclisme (Le Paris-Roubaix sera finalement annulé), les nombreuses classiques flandriennes et ardennaises ainsi que les championnats nationaux, européens et internationaux. Un beau programme en perspective, peut-être un poil trop chargé, annonçant d’ores et déjà un chevauchement de certaines épreuves et des choix à faire pour les cyclistes. 

          Et pour cause, l’une des difficultés majeures était la programmation des grands Tours, long de trois semaines chacun, dans un calendrier déjà très dense. Si le Tour de France, reporté à début septembre, s’insérait parfaitement dans le nouveau planning, concernant le Tour d’Italie, l’insérer au programme fut bien plus délicat et provoqua de nombreux chevauchements. Reporté de mai à octobre, cette célèbre course par étape italienne débutera le jour de Liège-Bastogne-Liège, se déroulera en même temps qu’une partie des classiques flandriennes et ardennaises, avant de se terminer le 25 octobre, soit cinq jours après le départ du Tour d’Espagne. Une situation inhabituelle, engendrée par le contexte si particulier de cette saison, pouvant laisser penser que le Tour d’Italie sera quelque peu délaissé par les meilleurs cyclistes du circuit international. De quoi assister à quelques belles surprises et à un maillot rose inédit ? 

          Du côté du basketball, une proposition est faite par la NBA pour reprendre la saison régulière puis enchainer sur les playoffs et les Finales, tout en garantissant l’intégrité des joueurs et du personnel en instaurant un protocole sanitaire stricte. 

          Il est décidé que cette reprise du championnat se déroulera le 31 juillet, au sein d’une « bulle » sanitaire créée à l’ESPN Wide World of Sport, un complexe sportif situé au sein du parc Walt Disney d’Orlando. Pour limiter au maximum la propagation du virus et l’apparition de nouveaux cas, seules les vingt-deux équipes pouvant encore prétendre à une place en playoffs sont invitées à disputer huit matchs de saison régulières au sein de cette bulle, avant de débuter la phase finale du championnat entre les seize meilleures équipes de la saison. Comme dans de nombreuses disciplines sportives, les joueurs et le personnel présents seront testés à intervalle de temps régulier et auront interdiction de sortir de cette bulle tant que leur équipe reste en course pour le titre final. Un moindre mal quand on sait que les États-Unis sont la nation la plus touchée par la Covid-19.   

          Puis mi-juin, ce fut autour de l’UEFA de présenter son plan de reprise concernant la Ligue des Champions et l’Europa League. Longtemps menacées d’annulation, ces deux coupes européennes pourront bel et bien aller à leurs termes dans des conditions une nouvelle fois particulières. Dans un premier temps, les clubs n’ayant pas encore effectués leurs huitièmes de finale retour le réaliseront les 7 et 8 août à huis clos dans leurs stades respectifs, avant d’espérer se qualifier pour la phase finale, un Final 8 organisé du 12 au 23 août à Lisbonne pour la Ligue des Champions, et du 10 au 21 août à Cologne pour l’Europa League. 

          Procédant habituellement à l’organisation de matchs allers et retours, ce format est totalement inédit pour ces deux coupes européennes et prend l’allure d’une véritable mini Coupe du Monde. Les huit clubs qualifiés pour les quarts se retrouvent tous au même endroit et disputent tour à tour des quarts et des demi-finales en un match à élimination directe, le perdant de la rencontre étant éliminé sur le champ. Un format novateur, dénué des avantages de jouer à domicile, pouvant totalement redistribuer les cartes entre des clubs, qui plus est, n’ont pas encore tous repris la compétition. 

Le football européen se relance doucement mais surement : 

          Hormis l’aspect organisationnel de certains événements sportifs, deux mois après le début du confinement, le mois de mai fut également synonyme de reprise de la compétition, notamment au sein des championnats européens de football. 

          Les clubs allemands de la Bundesliga furent les premiers à retrouver le chemin de la compétition. Cette tant attendue première rencontre post-confinement se déroula le samedi 16 mai dans un Signal Iduna Park, antre du Borussia Dortmund, sonnant creux, à mille lieues de l’ambiance électrique produite habituellement par le mythique Mur jaune des plus fervents supporters du BVB. La rencontre, elle, ne restera pas dans les annales des matchs au suspense insoutenable tant les locaux dominèrent leurs voisins du Schalke 04 en leur infligeant un joli 4-0. 

          Mais le principal n’était pas là. Derrière leur poste de télévision, les spectateurs allemands comme étrangers pouvaient enfin regarder un match de football en direct après deux mois d’attente, accompagné d’un fond sonore censé imiter le bruit des supporters pour combler l’absence de spectateurs. Histoire de redonner à la vie un semblant de normalité. 

          Un mois après ce fut autour des autres grands championnats européens de football d’emboiter le pas. L’Espagne relança son championnat le 11 juin par un derby Séville FC – Bétis Séville, puis l’Angleterre enchaîna une semaine après par un prometteur Manchester City-Arsenal comme affiche d’ouverture, avant que l’Italie ne suive le mouvement en redémarrant la Serie A le 20 juin. Quant à nous français, nous avions encore le droit aux cris de désespoir d’un Jean Michel Aulas désemparé devant l’arrêt prématuré de la Ligue 1 et la septième place de son club. La vie est parfois injuste et cruelle…

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