Champions éphémères : 10 carrières sportives brèves mais inoubliables

Champions éphémères : 10 carrières sportives brèves mais inoubliables

Ces sportifs ont précocement mis un terme à leur carrière, souvent au sommet de leur gloire, à cause d’une usure mentale, physique ou pour des raisons personnelles. De Marco van Basten à Frank Hadow, découvrez ces sportifs ayant eu une courte mais brillante carrière. 

Marco Van Basten quitte les terrains de football à 28 ans

Triple Ballon d’Or (1988, 1989, 1992), double vainqueur de la Coupe d’Europe des Clubs Champions (1989, 1990) et sacré champion d’Europe avec les Pays-Bas en 1988, l’un des plus grands attaquants néerlandais de l’histoire a raccroché les crampons en 1995, après deux dernières saisons sans disputer le moindre match.

Deux années durant lesquelles il enchaînait les opérations et les périodes de convalescence, sans parvenir à se rétablir physiquement. N’ayant plus joué depuis la finale de la Ligue des Champions 1993 perdue face à l’Olympique de Marseille, Marco van Basten annonçait mettre un terme à sa carrière le 17 août 1995, à l’âge de 28 ans. 

Marco van Basten, crédit : CC0 1.0 by Rob Bogaerts

Björn Borg stoppe le tennis à 26 ans

Lauréat de 11 titres en Grand Chelem à seulement 25 ans, on imaginait le joueur Suédois lancé dans une grande et longue carrière, à dominer ses adversaires et faire tomber les records de sa discipline. Mais, usé physiquement et mentalement, Björn Borg annonçait le 23 janvier 1983 mettre un terme à sa carrière, à 26 ans et après une saison 1982 presque blanche durant laquelle il ne disputa qu’un seul tournoi. 

Âgé de 35 ans, l’impassible joueur suédois décidait en 1991 de sortir de sa carrière et essayer de retrouver son meilleur niveau, toujours équipé de sa modeste raquette en bois, bien moins performante que les raquettes modernes. Hélas, son retour sur les courts fut une succession de défaites au premier tour. En deux années, Björn Borg disputa douze matchs, sans jamais retrouver le chemin de la victoire.

Clément Lefert quitte les bassins de natation à 25 ans

Comme les plus grands, le nageur niçois a mis un terme à sa carrière au sommet de sa gloire. Vainqueur du 4x 100 m nage libre aux Jeux de Londres, en compagnie de Yannick Agnel, Fabien Gilot et Amaury Leveaux, le troisième des quatre relayeurs français a tourné la page une fois les Jeux Olympiques terminés, âgé de 25 ans et avec une médaille d’or autour du cou. Préférant se concentrer sur ses études en finance qu’il suivait à l’université de Californie du Sud, Clément Lefert est désormais père de deux enfants et trader à Genève pour une industrie pétrolière. 

Jean-Claude Killy raccroche les skis à 24 ans

Un mois après son historique triplé olympique aux Jeux de Grenoble de 1968, le skieur alpin tricolore rangeait déjà ses skis au placard. À 24 ans, Jean-Claude Killy mettait un terme à sa carrière au sommet de sa gloire, prêt à écrire un nouveau chapitre en sport mécanique. 

Après deux expériences aux 1000 km de Monza et du Nürburgring, qu’il terminait à la seconde et troisième place dans la catégorie Grand Tourisme, Jean-Claude Killy prenait le départ des 24 Heures du Mans 1969, au volant d’une Alpine A210. En compagnie de Bob Wollek, le duo était contraint à l’abandon après 242 tours de course, se classant 17e sur 45 engagés. 

Jean-Claude Killy, crédit : CC BY-SA 3.0 by Ji-Elle

Alexys Brunel descend de son vélo à 23 ans

Sacré champion d’Europe juniors du contre-la-montre en 2016, Alexys Brunel signait son premier contrat professionnel en 2020 dans les rangs de la Groupama-FDJ, après une année passée au sein de leur équipe continentale.

Non retenu par la formation de Marc Madiot, Alexys Brunel s’engageait l’année suivante au sein de l’équipe UAE Team Emirates, aux côtés de Tadej Pogacar. Malgré la signature d’un contrat de deux ans, le natif de Boulogne-sur-Mer annonçait, quelques mois après son arrivée, vouloir « tourner une page et se concentrer sur de nouveaux défis ». Retraité dès ses 23 ans, expliquant ne plus avoir l’envie ni la passion pour poursuivre sa carrière de cycliste professionnel, Alexys Brunel passait au triathlon. En juin 2022, trois jours après son annonce, il se classait deuxième sur l’Ironman 70.3 de Nice. Il co-anime désormais la chaîne YouTube GCN en Français. 

Laure Manaudou prend une première retraite à 22 ans

La nageuse tricolore a débuté tôt et connu la gloire précocement. À 17 ans seulement, elle décrochait déjà l’or olympique aux Jeux d’Athènes, rayonnant sur le 400 m nage libre. Champion du monde en 2005, double championne du monde en 2007 et multiple championne d’Europe, Laure Manaudou connaissait une première désillusion aux Jeux Olympiques de Pékin qu’elle terminait sans décrocher la moindre médaille. L’année suivante, après une saison blanche, Manaudou annonçait à 22 ans mettre un terme à sa carrière.

Une décision sur laquelle elle reviendra deux ans plus tard, déclarant retourner à l’entraînement afin de se préparer pour les Jeux Olympiques de Londres. Qualifiée sur 100 m et 200 m dos mais éliminée dès les séries, la nageuse française quittait définitivement les bassins de natation en janvier 2013, âgée de 26 ans.  

Tatiana Golovin range ses raquettes à 20 ans

Ce fut l’une des joueuses de tennis françaises les plus prometteuses. À seulement 16 ans, Tatiana Golovin se hissait déjà en huitième de finale de l’Open d’Australie, éliminée sèchement par l’Américaine Lisa Raymond. Quelques mois plus tard, elle atteignait également les huitièmes à Wimbledon, battue cette fois-ci par Serena Williams, puis s’inclinait au troisième tour de l’US Open, une nouvelle fois face à la cadette des sœurs Williams. Une saison 2004 pleine de promesses qu’elle achevait à la 27e place mondiale. 

Malheureusement, dès 2006, des problèmes physiques récurrents l’obligeaient à observer de nombreuses périodes de convalescence. D’abord gênée par une cheville douloureuse, la joueuse d’origine russe était perturbée en 2008 par une douleur au dos, à cause d’un kyste dans la hanche. Malgré une opération sur le champ, le retour de Tatiana s’écrivait en pointillés. Insuffisamment remise et toujours gênée, « Tati » retardait son retour à la compétition, sans fixer une date de retour officielle. Passée de la 12e à la 252eplace mondiale en quelques mois, elle profitait de ce repos forcé pour se lancer dans une carrière de consultante. Âgée de 20 ans, sa carrière de joueuse était déjà derrière elle malgré un retour à la compétition en 2019, sans succès. 

Émilie Le Pennec stoppe la gymnastique à 19 ans

L’unique athlète française sacrée championne olympique en gymnastique a mis un terme à sa carrière en 2007, trois ans après ce succès obtenu aux Jeux d’Athènes. Aux barres asymétriques, alors qu’elle n’avait que 16 ans. 

Perturbée par de nombreuses blessures durant la saison 2006-2007, l’empêchant de concourir à son meilleur niveau, Émilie Le Pennec préférait s’en arrêter là et se lancer, à 19 ans, dans des études de kinésithérapie. Une profession qu’elle exerce toujours, menant en parallèle une carrière de consultante, à commenter la gymnastique aux Jeux Olympiques sur le petit écran. 

Émilie le Pennec, crédit : CC BY-SA 2.0 by Alain Bachellier

Alina Zagitova, en pause depuis ses 17 ans

Aux Jeux Olympiques de Pyeongchang en 2018, elle avait décroché, à 15 ans, la médaille d’or en patinage artistique après avoir établi le record du monde sur le programme court en obtenant la note de 82,92 points. L’année suivante, Alina Zagitova devenait championne du monde de la discipline, avant d’annoncer, au mois de décembre 2019, faire une pause dans sa carrière et ne pas se présenter aux championnats de Russie, pourtant sélectifs pour les futurs championnats d’Europe et du monde. 

Bien qu’elle affirmât, à ce moment précis, ne pas vouloir mettre un terme à sa carrière, l’athlète russe, désormais âgée de 21 ans, était présente aux Jeux d’hiver de Pékin comme consultante pour un média de son pays. Depuis, Alina Zagitova n’a toujours pas été revue en compétition officielle. Une retraite précoce, semblable à celles de nombreuses patineuses russes, surentraînées dès leur plus jeune âge pour briller sur la glace

Frank Hadow, un Wimbledon et puis s’en va

Le sportif à la carrière la plus courte, c’est incontestablement lui. Frank Hadow. Un planteur de café britannique installé au Ceylan (l’actuel Sri Lanka), venu passer des vacances à Londres au cours de l’été 1878. En compagnie de son frère Alexander, Frank profitait de ses quelques jours dans la capitale du Royaume-Uni pour s’inscrire à la seconde édition du tournoi de Wimbledon. Les deux hommes n’avaient que très peu d’expérience au tennis, préférant le bois d’une batte de cricket au tamis d’une raquette. 

Pourtant, Frank Hadow fit un parcours remarquable. Franchissant les tours les uns après les autres et sans perdre le moindre set, il se hissait jusqu’en finale, confronté au vainqueur sortant Spencer Gore. Grâce à des balles lobées novatrices, déroutant le champion sortant qui se fit surprendre plus d’une fois quand il montait au filet, Frank Hadow balaya Spencer Gore en trois petits sets. Quelques jours après avoir débuté sa carrière de tennisman, le planteur de café remportait déjà Wimbledon et s’en arrêtait-là. De retour au Ceylan après son exploit, Frank Hadow ne prit pas la peine de défendre son titre l’année suivante, ne retouchant plus jamais à une raquette de tennis de sa vie. 

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