À voir les diverses compétitions internationales et l’âge des athlètes y concourant, être au top de sa condition physique semble être étroitement lié à la jeunesse. Cependant, certains sportifs font figure d’exception et démontrent qu’à 35 où 40 ans il reste possible d’afficher une forme olympique au point de dominer les jeunes pépites les plus prometteuses. Alors, existe-t-il un âge durant lequel nous atteignons nos capacités physiques maximales ? Et une fois atteintes, déclinent-elles aussi rapidement qu’on le pense ? Explication.
Un potentiel physique maximal atteint entre 25 et 30 ans
Jusqu’à l’âge adulte notre corps ne cesse de se construire et se développer. Notre squelette grandit, se renforce, nos muscles gagnent en volume et en force grâce à la production de testostérone et le système cardio-vasculaire devient en parallèle plus efficace.
D’après des études, notre potentiel physique maximum serait atteint autour des 25 ans. À cet âge, le squelette est pleinement consolidé et riche en calcium, les tendons et articulations restent souples, l’hormone de croissance que l’on nomme testostérone, produite en grande quantité depuis l’adolescence a favorisé la prise musculaire tandis que notre VO2 max (Volume maximal d’oxygène consommé lors d’un effort physique) a naturellement atteint son paroxysme. Nos capacités physiques sont donc à leur apogée et, chez un individu sportif s’entrainant depuis de nombreuses années, il y a fort à parier qu’il s’approche à partir de cet âge de ces capacités maximales, tout particulièrement dans le cadre de disciplines faisant appel à l’explosivité de nos muscles.
Une fois atteint, le potentiel physique maximal se conserve jusqu’à la trentaine et même quelques années au-delà. En 1999, le chercheur Helge Schroeter-Janssen avait d’ailleurs mené une étude sur le sujet. Il en était ressorti que nos capacités physiques maximales seraient atteintes entre 29 et 31 ans chez l’homme et aux alentours des 35 ans chez la femme. Fait d’autant plus intéressant, cette étude révéla qu’un individu de 47 ans continuant à pratiquer une activité sportive régulière possède en théorie un potentiel maximal physique similaire à celui d’un homme de 23 ans et ce, malgré l’impitoyable processus de vieillissement de l’organisme.
Un déclin progressif mais contrôlable
Car à partir de 30 / 35 ans, une fois le potentiel physique maximal atteint, notre corps change et nos capacités physiques commencent peu à peu à décliner. La faute à des tendons et des ligaments perdant en souplesse, rendant les articulations plus raides et les mouvements plus difficiles à exécuter, mais aussi une diminution de la capacité de nos muscles à retenir et utiliser les nutriments nécessaires à leur bon fonctionnement. On perd en force musculaire, notre système cardio-pulmonaire devient lui aussi moins efficace tandis que la densité osseuse de notre squelette diminue, engendrant un plus fort risque de blessure et de fractures face aux efforts trop intenses. Résultat, des études ont conclu qu’au-delà des 30 ans la VO2 max peut diminuer de 1% par an tandis qu’une baisse des performances de l’ordre de 3% chaque année a été observée dans le cadre d’efforts requérant l’explosivité de nos muscles.
La bonne nouvelle, c’est que le maintien d’une pratique physique régulière permet de ralentir fortement ce processus. En continuant à stimuler notre organisme dans les limites du raisonnable, la perte du potentiel maximal physique est moindre. Mieux encore, il semblerait que les fibres musculaires de type I, celles utilisées lors de longs efforts de faible intensité, ne seraient que très peu sujettes à ce déclin global. À l’inverse des efforts courts et explosifs nécessitant la contraction des fibres de type II, la baisse de nos capacités physiques ne se fait que très peu ressentir dans le cadre des sports d’endurance tel le cyclisme ou la course à pied. Pour preuve, le cycliste espagnol Alejandro Valverde est devenu champion du monde à l’âge de 38 ans tandis qu’Eliud Kipchoge reste à 37 ans l’actuel meilleur marathonien. Et puis avec l’âge, on emmagasine de l’expérience on gagne en sagesse et on évite de commettre certaines erreurs qui plus jeune, ont pu nous coûter la victoire ou au moins une très bonne performance.
Que vous ayez donc 35, 40, 50 ans et même plus, rien n’est jamais perdu. Débutant ou sportif aguerri, vous ne deviendrez surement pas le nouvel Usain Bolt mais vous avez encore largement le temps et les capacités pour réaliser des prouesses sportives. Privilégiez les sports d’endurance, moins traumatisants pour l’organisme et moins sujets à la perte naturelle de nos capacités physiques, et constatez simplement que l’âge n’est pas un frein à la pratique sportive. C’est même la possibilité de s’entraîner plus intelligemment, en étant à l’écoute de son organisme et en accordant une importance capitale aux phases de récupération si importantes à la progression.
Pour en savoir plus :
https://theconversation.com/keeping-fit-how-to-do-the-right-exercise-for-your-age-108851
https://academic.oup.com/biomedgerontology/article/72/4/572/2629941