À l’opposé du padel, du basketball 3×3 ou encore du VTT, quelques disciplines sportives jouissent d’une histoire ancestrale, parfois vieille de plusieurs millénaires. Voici d’ailleurs un classement recensant, d’après des sources historiques retrouvées, certains des premiers sports à avoir été pratiqués par l’Homme.
10. Le hockey
En Grèce antique, une gravure datée du IVème siècle av J.C montrait déjà des hommes en train de jouer avec une balle et une crosse incurvée à son extrémité. La discipline semblait être individuelle, ne se disputait ni sur de la glace, ni sur du gazon, mais on peut voir en cette représentation l’un des ancêtres de notre hockey moderne. Un sport codifié en Amérique du Nord au XIXème siècle en s’inspirant directement de jeux pratiqués en Europe depuis le XVIème siècle au moins, importés sur le continent américain.
9. La course de chars
Pratique très populaire en Grèce puis en Rome antique, la plus ancienne référence à une course de chars remonte au XIIIème siècle av J.C, par le biais de fragment de poteries représentant plusieurs chars en train de se livrer une course.
Puis, l’Iliade, épopée grecque sans doute écrite au VIIIème siècle av J.C, fut le plus vieux récit antique à faire mention d’une course de chars, décrite par Homère lors de la présentation des jeux funéraires de Patrocle auxquels prirent part des personnages emblématiques de la mythologie grecque tel Diomède, Eumélios ou encore Antiloque. Dans son œuvre, Diomède l’emportait et se voyait récompenser d’un esclave et d’un chaudron.
Introduits au programme des olympiades à partir de 620 av J.C, la course de chars, contrairement aux croyances, n’était pas l’épreuve la plus prestigieuse des Jeux antiques. Un privilège réservé au stadion. En revanche, les chutes, les blessures et parfois la mort de certains participants donnèrent aux courses de char une dimension à la fois spectaculaire et tragique particulièrement appréciée du public. Des caractéristiques ayant forgé le mythe de cette épreuve et contribuant à développer une large iconographie autour de la course de char, devenue un sujet artistique très populaire chez les peintres et sculpteurs de l’Antiquité.
8. L’escrime
En Égypte antique, l’escrime au bâton était une pratique relativement populaire. Servant principalement d’entrainement pour les soldats, les protagonistes se battaient en duel, avec un ou deux bâtons, le tout protégé par des bandes de cuir entourant le visage, et d’une petite planchette en bois fixée sur le bâton assurant la protection des mains. On retrouva notamment l’un de ces bâtons ainsi que quelques équipements utilisés lors de cette pratique dans la tombe de Toutankhamon.
Plusieurs compétitions d’escrime au bâton se déroulèrent en Égypte antique, l’une d’entre-elles ayant été organisée par le pharaon Ramsès III à son retour dans la capitale Égyptienne après une victoire décisive. Le temple de Médinet-Habou, dédié au culte de Ramsès III, conserve d’ailleurs sur ses parois des représentations de cet événement. On y voit de nombreux duels qui, accompagnés d’inscriptions, permirent aux historiens de mieux connaitre les règles et l’organisation générale de ce tournoi, sans doute le premier de l’histoire de l’escrime.
7. Le polo
Le polo serait apparu en Asie centrale il y a 2 500 ans au moins. À la genèse de cette pratique, les Scythes, réputés pour être d’excellents cavaliers. En rejoignant l’armée Perse, ils auraient démocratisé la pratique du polo, baptisé chaugan en persan. Une discipline servant avant tout d’entrainement pour les cavaliers, bien que la noblesse aimait de temps à autre s’adonner à cette pratique.
S’exportant vers l’Asie de l’Est au fil des diverses conquêtes, la discipline fut finalement découverte puis ramenée en Europe au milieu du XIXème siècle par l’intermédiaire des colons britanniques.
6. Les sports de balle
Le plus vieux sport de balle serait apparu du côté des peuples de la Mésoamérique il y a plus de 2500 ans avant notre ère. Dénommé « pitz » ou encore « pok ta pok » selon les différents dialectes mayas, il était pratiqué avec une balle en caoutchouc et mettait en opposition deux individus ou deux équipes de deux à douze joueurs. Si l’on ne connait que peu de choses sur les règles de cette pratique, il semblerait que l’un des objectifs était de s’échanger la balle sans l’aide des mains ni des pieds. Les joueurs se servaient alors de leurs cuisses, de leurs hanches ou de leurs bras pour renvoyer la balle qui par ailleurs, possédait un diamètre et un poids très variables, les plus lourdes pouvant dépasser les trois kilos.
L’équipe qui l’emportait était celle qui parvenait à ne pas faire tomber le ballon au sol, tandis que certaines sources font également état d’un anneau placé en hauteur pouvant rapporter de nombreux points lorsqu’on parvenait à faire passer la balle dedans. Quant à l’équipe perdante, cette dernière était généralement décapitée et donnée aux dieux comme sacrifice. Oui, on réfléchissait à deux fois avant de se lancer dans une partie de « pok ta pok »
5. Les sports nautiques et aquatiques
Avec la présence du Nil et de sa vallée comprenant de nombreuses voies d’eau navigables, les Égyptiens s’adonnèrent dès l’Antiquité à de nombreuses disciplines nautiques tel l’aviron, mais aussi la natation. Savoir nager permettait d’ailleurs de gagner en estime tant cette pratique était considérée comme essentielle par les Égyptiens, permettant d’assurer sa survie en cas de montée des eaux mais aussi de fuir face à des armées adverses qui bien souvent, ne savaient pas nager. Les sources les plus anciennes faisant mention de l’enseignement de la natation en Égypte antique remontent au IIIème millénaire av J.C.
L’aviron, ou du moins un de ses ancêtres, était quant à lui un moyen de locomotion essentiel dans la vallée du Nil. Une inscription funéraire datant du XVème siècle av J.C vantait les qualités athlétiques d’Aménophis II, décrit notamment comme un excellent rameur.
Enfin, en Égypte antique, des pratiques un brin plus compétitives se rapprochant davantage de nos valeurs sportives modernes furent organisées à l’instar des joutes nautiques. Notamment pratiqué par les pêcheurs de cette époque, elles mettaient en confrontation directe deux, trois ou quatre bateaux et leurs équipages. L’un assurait la direction du navire, tandis que les autres membres se devaient de faire tomber à l’eau les équipages adverses à l’aide de longues perches utilisées en temps normal pour la navigation.
4. La boxe
Des fouilles archéologiques et la découverte de plaquettes en terre cuite représentant des affrontements entre deux athlètes ont permis de confirmer la pratique du pugilat, l’ancêtre de la boxe, dès le IIIème millénaire av J.C. du côté des civilisations sumériennes. Homère, dans son récit L’Iliade, mentionne un combat de pugilat durant le siège de Troie tandis que la découverte de la tombe de Khérouef sur laquelle figure notamment six boxeurs vêtus d’un pagne et en position de combat nous démontre que cette pratique était également populaire en Égypte antique.
À cette époque, le ring était encore inexistant, les combattants ne portaient pas encore de gants mais on pouvait d’ores et déjà observer au travers de ces représentations les principaux traits de notre boxe moderne.
3. La lutte
Comme en atteste les nombreuses découvertes archéologiques faites en Mésopotamie et dans la vallée du Nil, la lutte était l’un des sports les plus pratiqués en Égypte antique et au sein des civilisations voisines.
Des fresques retrouvées en Mésopotamie et datées de 3000 ans avant notre-ère nous montre des lutteurs en pleine action. Idem sur un vase en cuivre retrouvé le long de la rivière Dylala, sur lequel on peut y découvrir deux lutteurs s’accrochant à la ceinture. Puis, d’un point de vue des sources littéraires, ce fut au travers de l’épopée de Gilgamesh, un récit antique daté du XVIIIème siècle av J.C se déroulant en Mésopotamie, que l’on put lire la description d’un combat de lutte entre Endikou et Gilgamesh.
Du côté de l’Égypte, des peintures retrouvées sur le site de Beni-Hassan réalisées il y a deux mille ans avant le début de notre ère permettent d’observer plusieurs centaines de lutteurs à l’action, effectuant diverses prises sans doute dans le cadre d’un entrainement militaire. Des représentations d’affrontements entre lutteurs que des archéologues purent également observer sur l’un des bas-reliefs de la pyramide de Sahourê ainsi que dans les tombes de nombreux haut dignitaires Égyptiens. Diverses découvertes montrant la place prépondérante qu’avait la lutte au sein de ces diverses civilisations antiques, une pratique que l’on retrouvera quelques siècles plus tard en Grèce antique.
2. Le tir à l’arc
Avant d’être une discipline sportive, le tir à l’arc était avant tout une pratique destinée à la chasse. S’il est difficile de dater avec exactitude son invention (les arcs et flèches étant faits de matériaux périssables), des fouilles archéologiques ont permis de retrouver en Allemagne ce qu’il semble être un fragment d’arc vieux d’environ 15 000 ans.
Durant l’Antiquité, Grecs, Romains, Perses, Chinois ou encore Égyptiens firent de l’arc une arme de guerre. Toutes ces civilisations comptaient dans leurs armées de nombreux archers dont leurs flèches s’avéraient être des plus efficaces face aux formations groupées.
Mais outre la chasse et la guerre, c’est certainement en Égypte que le tir à l’arc se développa comme pratique purement récréative. Se devant d’incarner la figure de l’athlète accompli, quelques témoignages furent livrés narrant des pharaons s’exerçant au tir à l’arc en visant des lingots de cuivre. Amenhotep II fut notamment connu pour ses talents d’archer. Lui qui était capable de traverser « de part en part des saumons de cuivre épais de six centimètres ; les pointes dépassaient la cible de vingt centimètres » (François Daumas, La civilisation de l’Égypte antique).
1. L’athlétisme
Regroupant les gestes et actions ayant conduit à la création de bon nombre d’autres disciplines sportives, l’athlétisme est incontestablement le plus vieux sport au monde. Courir, sauter, lancer : Les hommes préhistoriques s’adonnaient inévitablement à ces pratiques durant leurs diverses parties de chasse et laissèrent comme témoignage bon nombre de peintures rupestres représentants ces actions du quotidien, les plus anciennes d’entre-elles remontant au paléolithique inférieur soit plus de 60 000 ans av J.C.
Discipline universelle par excellence, la pratique de l’athlétisme comme compétition sportive est née durant l’Antiquité aux quatre coins du globe. Si le terme « athlétisme » est d’origine grecque et montre la place prépondérante de cette discipline en Grèce antique où l’on pratiquait courses, sauts et lancers de disque ou de javelot, les diverses civilisations que l’on retrouvait durant l’Antiquité s’adonnaient également à ce genre de pratique.
En Égypte, l’existence de la course pédestre est attestée depuis le XVème siècle av J.C au moins et une inscription retrouvée sur la pierre tombale d’Amenhotep II. Du côté des peuples celtiques, leurs divers festivals organisés depuis 1800 av J.C comprenaient des épreuves de course à pied et de nombreux concours de force incluant des lancers de pierre.
Enfin, la naissance des Jeux Olympiques antiques en 776 av J.C symbolise la naissance de l’athlétisme sous une version davantage codifiée, au sein d’un stade et avec des mesures plus précises. Les premières olympiades antiques ne comprenaient d’ailleurs qu’une seule épreuve, le stadion, course pédestre longue de 192 mètres correspondant à la longueur du stade. Puis, de nouvelles pratiques firent leur apparition et l’ajout du pentathlon antique au programme olympique en 708 av J.C, discipline comprenant lancer de disque, javelot, saut en longueur et stadion, scella définitivement l’avènement de l’athlétisme.