Les sportifs pris la main dans le sac ont parfois livré des alibis pour le peu… improbables. Des explications farfelues, ne tenant généralement pas debout, mais toujours aussi drôles à entendre. En voici justement un top 10. Classement regroupant les meilleures excuses livrées par des sportifs dopés. Et comme leurs urines, on en voit de toutes les couleurs.
10. Fabio Cannavaro et sa piqure de guêpe
Contrôlé positif à la cortisone en 2009, le footballeur italien justifia la présence de cette molécule dans ses urines par une piqure de guêpe survenue quelques mois plus tôt. Ayant fait une réaction allergique, il aurait alors pris un médicament contenant de la cortisone sans avoir le temps de demander une autorisation à des fins thérapeutiques du fait qu’il s’agissait d’un cas d’urgence.
Un timing malencontreux, le contrôle antidopage ayant été effectué peu de temps après la piqure. Finalement, le Ballon d’Or 2006 put fournir à postériori la fameuse autorisation et, après une audition devant le Comité Olympique Italien, s’en sorti sans la moindre sanction, blanchi par les juges qui estimèrent son excuse valable.
9. Floyd Landis le bon vivant
En 2006, le cycliste américain semblait nager en plein bonheur lorsqu’il s’imposa en solitaire sur la 17ème étape du Tour de France et remporta quelques jours plus tard le classement général de la plus prestigieuse course de cyclisme. Il déchanta rapidement lorsqu’un contrôle réalisé durant la Grande Boucle se révéla être positif avec un taux de testostérone onze fois supérieur à la normale.
Niant s’être dopé, Landis invoqua des problèmes de thyroïde, puis une hanche douloureuse soignée par une injection de cortisone, avant d’opter pour l’alibi de la soirée bien arrosée. Au soir de sa victoire en solitaire, il arguait avoir fêté dignement son exploit avec toute son équipe en s’octroyant deux bières et au moins quatre verres de whiskies. Une célébration alcoolisée qui aurait augmenté son taux de testostérone.
C’était bien tenté. Mais quelques jours plus tard, l’analyse de l’échantillon révèle que la testostérone retrouvée est d’origine synthétique. Floyd Landis est naturellement déchu de son titre sur le Tour de France. Une sanction s’accompagnant d’une suspension de deux ans et d’une amende de 100 000 dollars à verser à l’Agence Mondiale Antidopage.
8. Ryohei Yamanaka complexé d’être imberbe
En 2011, ce rugbyman japonais contrôlé positif à un stéroïde anabolisant, tenta tant bien que mal de justifier son taux anormal de méthandriol retrouvé dans ses échantillons en prétendant utiliser une crème pour faire pousser sa moustache.
Un complexe qui lui valut cher. La Fédération Japonaise étant visiblement sans pitié envers les imberbes, Ryohei Yamanaka fut suspendu deux ans et manqua la Coupe du Monde 2011 de rugby à XV alors qu’il devait faire partie du voyage.
Au terme de ces deux années, le joueur japonais put enfin refouler un terrain de rugby. Il ne fit cependant son grand retour en sélection nationale qu’en 2015 à l’occasion du Championnat d’Asie. Et devinez-quoi ? Sa moustache n’avait pas plus poussé que ça.
7. Richard Gasquet et sa chaude soirée à Miami
En 2009, deux ans après avoir gouté aux demi-finales de Wimbledon, le joueur de tennis tricolore tomba momentanément dans les bas-fonds du tennis après un contrôle positif à la cocaïne en marge du tournoi de Miami.
Désemparé face à une telle situation et risquant deux ans de suspension, Gasquet justifia ce contrôle positif par un baiser échangé avec une inconnue lors d’une virée en boite de nuit en compagnie de son ami Bob Sinclar. Malgré les doutes de la presse et du public devant un tel alibi, un test capillaire lui donna raison. L’analyse faite sur ses cheveux ne révéla aucune trace de cocaïne, prouvant que cette prise était accidentelle. La Fédération Internationale de Tennis approuva cette hypothèse et, après appel devant le TAS, Richard Gasquet fut acquitté de toute suspension.
6. Tyler Hamilton et son frère jumeau mort-né
Le vainqueur de Liège-Bastogne-Liège 2003 entama sa descente aux enfers un an plus tard lorsqu’on détecta du sang qui n’était pas le sien dans ses échantillons. Naturellement accusé de transfusion sanguine, il se justifia en narrant l’histoire d’un soi-disant frère jumeau, mort avant même sa naissance, et dont son sang se serait mêlé au sien dans le ventre de sa mère.
Son alibi ne suscitant aucune émotion, il fut suspendu pour deux années et interdit de rejoindre une équipe du World Tour durant quatre ans. Son cas s’aggrava d’autant plus lorsque son nom fut cité en 2006 dans l’affaire Puerto, une vaste opération de dopage organisée par le docteur Fuentes, puis en 2009 après un contrôle positif à un stéroïde. Banni du cyclisme pour une durée de huit ans, il mit un terme à sa carrière à la suite de cette énième affaire.
5. Frank Vandenbroucke et son chien asmathique
L’enfant terrible du cyclisme belge à qui on promettait une brillante carrière à la suite de ces victoires sur Paris-Nice et Liège-Bastogne-Liège à 24 ans fut pris la main dans le sac en 2002 lorsque de nombreux produits interdits par l’UCI furent découverts à son domicile.
Entre EPO, clenbuterol ou encore morphine, Vandenbroucke avait de quoi nourrir tout le peloton et pouvait prétendre à une reconversion comme pharmacien. Mais le cycliste belge était plus du genre vétérinaire. Il justifia la présence de ces produits à son domicile en faisant état d’un traitement administré à son chien, souffrant d’asthme.
Inutile de vous préciser que la Royale ligue vélocipédique belge ne le crut pas une seconde. Frank Vandenbroucke fut suspendu pour une durée de six mois et contraint de verser une amende de 10 000 francs suisse.
4. Petr Korda et ses veaux élevés aux hormones
En 1998, au paroxysme de sa carrière à la suite de son sacre à l’Open d’Australie, le tennisman Tchèque Petr Korda déchanta quelques mois plus tard lorsqu’un contrôle positif à la nandrolone lui tomba sur le coin du nez. Un stéroïde anabolique présent dans ses urines, qu’il tenta tant bien que mal de justifier par sa consommation de viande de veaux élevés aux hormones.
Sauf que l’ATP prit l’affaire très au sérieux et, après une étude rigoureuse, démontra qu’il aurait dû consommer quarante veaux par jour pendant vingt ans pour atteindre la dose de nandrolone qu’on retrouva dans ses urines. Sa justification tombant à l’eau, il aurait dû être suspendu une année mais sa sanction ne fut pas appliquée, la Fédération Internationale de Tennis estimant qu’il y avait dans cette affaire « des circonstances atténuantes ». De nos jours encore, on attend des explications autour de ces circonstances.
3. Daniel Plaza et son cunnilingus fatal
Ce spécialiste de la marche, devenu à Barcelone en 1992 le premier champion olympique espagnol de l’histoire de l’athlétisme, fut testé positif en 1996 à la nandrolone, un stéroïde sécrété naturellement en petite quantité chez les femmes enceintes.
Or, coup de chance pour ce dernier, il se trouva que sa femme était justement enceinte lors de son contrôle positif à l’occasion des championnats d’Espagne. Daniel Plaza prétendit ainsi que les traces de nandrolone retrouvées dans ses échantillons faisaient suite à un cunnilingus réalisé en pleine partie de jambes en l’air. Au contact du vagin, ce stéroïde sécrété par sa femme se serait alors introduit dans l’organisme du marcheur espagnol, entrainant un contrôle positif.
Les instances, plus que sceptiques face à une telle justification, suspendirent Daniel Plaza durant deux années. Mais l’affaire ne s’arrêta pas en si bon chemin. Martelant le fait qu’il n’ait eu recours à aucun produit dopant, Plaza fut finalement blanchi dix ans après les faits. Les juges de la Cour Suprême Espagnole estimant qu’une telle contamination était technique plausible, ils retirèrent son nom de la liste des athlètes dopés.
2. Fatima Yvelain et la flaque d’eau contaminée
Cette spécialiste des courses de fond était âgée de 43 ans lorsqu’elle fut contrôlée positive à l’EPO à la suite d’un semi-marathon couru à Perpignan qu’elle termina à la seconde place. Niant avoir eu recours à de tels produits, elle suggéra que la présence d’EPO dans ses urines était due aux pluies torrentielles qui s’abattaient ce jour-là.
Oui, selon ses dires, non-loin d’un hôpital, elle aurait couru dans une flaque d’eau contaminée par des déchets médicaux contenant de l’EPO. L’éclaboussure provoquée aurait alors mouillé ses vêtements et atteint ses parties génitales, infectant ainsi son urine.
C’était bien tenté, mais personne ne crut cet alibi. Fatima Yvelain fut naturellement suspendue deux ans.
1. LaShawn Merritt voulait agrandir la taille de son pénis
Champion Olympique du 400m en 2008, champion du monde sur cette même distance l’année suivante, le sprinteur américain fut contrôlé positif à trois reprises à la DHEA, un stéroïde anabolisant, au terme de la saison 2009.
Par l’intermédiaire de son avocat, il justifia la présence de cette molécule dans son organisme par la prise épisodique d’un médicament destiné à agrandir la taille de son pénis. Si l’on n’en connait pas davantage sur l’efficacité de son traitement, il fut néanmoins suspendu 21 mois pour utilisation de produits jugés interdits par le code mondial antidopage.