Quel est le salaire d’un cycliste professionnel ?

Quel est le salaire d'un cycliste professionnel ?

Ils bravent la pluie, le froid et le vent. Enchainent des courses toujours plus longues et exigeantes, pédalent sous la canicule lors de certaines étapes du Tour ou dans la boue lors des Paris-Roubaix les plus dantesques. Mais à quel prix ? Le salaire des cyclistes professionnels reflète-t-il la dureté de leur discipline ? Est-il comparable aux gains que perçoivent certains footballeurs ? À moins que le cyclisme se classe parmi les sports les moins rémunérateurs ? 

Un salaire minimum imposé par l’UCI

Afin d’éviter certaines dérives et pratiques illégales, l’Union Cycliste Internationale impose à toutes les équipes professionnelles un salaire minimum à verser aux coureurs. Au 1er janvier 2018 et après cinq années sans la moindre augmentation, une nouvelle grille de salaire était dévoilée. Elle assurait un minium de 38 115 € brut par an (3 176 € brut par mois) pour les cyclistes évoluant en World Tour, la plus haute division du cyclisme mondial, et 30 855 € par an (2 571 € par mois) en UCI Pro Team, le second échelon du cyclisme professionnel. 

Grâce à un plan d’augmentation annuel de ce salaire minimal, ces chiffres ont depuis été revus à la hausse. En 2022, chaque équipe du World Tour devait désormais assurer un salaire minimal de 41 532 € brut par an et 32 100 € en UCI Pro Team. À noter que les coureurs néo-pro, ceux faisant leurs premiers pas dans le monde du cyclisme professionnel perçoivent un revenu minimal légèrement inférieur à ceux de leurs ainés. 

Côté féminin, le salaire minimum imposé par l’UCI a connu une nette augmentation au cours de ces dernières années. De seulement 15 000 € brut par an, les coureuses appartenant aux meilleures formations du peloton féminin étaient assurées de toucher en 2022 au moins 27 500 € brut à l’année. Pour cette saison 2023, l’Union Cycliste Internationale prévoit d’augmenter une nouvelle fois ce revenu minimal afin qu’il soit égal à ceux des coureurs masculins évoluant en UCI Pro Team. 

De son plein gré, l’équipe Trek Segafredo a souhaité faire un pas supplémentaire vers l’égalité homme / femme. Cette formation du World Tour possédant à la fois un collectif masculin et féminin garantie depuis 2021 à leurs coureuses un salaire minimal identique à celui des hommes, soit 41 532 € brut par an. Une belle initiative permettant de répondre à l’inégalité des primes de course entre les épreuves masculines et féminines. 

De fortes inégalités entre les coureurs

Malgré ce salaire minimum garantissant à tout cycliste professionnel l’opportunité de vivre de leur pratique, l’inégalité règne au sein de peloton. Un coureur novice, n’ayant accroché la moindre course à son palmarès et cantonné à un rôle d’équipier touchera beaucoup moins que son leader. Son salaire sera proche du revenu minimal, tandis que les meilleurs cyclistes du peloton, ceux susceptibles de décrocher des succès de prestige, signent des contrats pouvant dépasser le million d’euros brut par an. Un phénomène que l’on retrouve en somme dans l’immense majorité des disciplines sportives. 

Récemment, le média italien Calcioefinanza a dévoilé les plus gros salaires du peloton international durant la saison 2022. Sans grande surprise, le jeune slovène Tadej Pogacar trônait en première position avec un contrat avoisinant les 6 millions d’euros par an. Derrière, Christopher Froome et Peter Sagan, deux grands coureurs de renom, complètent le podium malgré une carrière en déclin qui devrait s’achever d’ici peu. Avec un salaire annuel estimé à 2,3 millions d’euros, Julian Alaphilippe est l’unique coureur français figurant dans le top 10. Romain Bardet et Thibaut Pinot sont présents parmi les vingt premiers, tout comme Egan Bernal, Wout van Aert, Mathieu van der Poel ou encore Primoz Roglič.

Mais ces gros salaires du peloton international ne représentent qu’une petite minorité. Dans les faits, très peu de coureurs peuvent se vanter de toucher plus d’un million d’euros brut par an. Le revenu moyen tourne autour des 200 000 € annuels, un chiffre fortement tiré vers le haut par les salaires très élevés des meilleurs cyclistes. 

Les primes obtenues en course

En complément de leur salaire, les cyclistes professionnels empochent des primes distribuées par les organisateurs des courses. Dans le cadre d’un grand tour tel le Tour de France, terminer parmi les meilleurs au classement général rapporte de l’argent, tout comme remporter une étape, porter un maillot distinctif, franchir un sommet en tête, être élu combatif du jour ou encore dominer le classement par équipe. 

Les gains sont en revanche fortement dégressifs. Au terme de l’édition 2022, le lauréat Jonas Vingegaard repartait avec le joli chèque de 500 000 € promis au vainqueur. Le 20e du classement général, lui, n’empochait que 1 000 €. Comme l’ensemble des primes peuvent se cumuler, le coureur danois terminait le Tour de France avec 579 730 € en poche. Ses deux victoires d’étapes lui rapportaient 11 000 € chacune, chaque jour en jaune ajoutait 500 € supplémentaire et les ascensions qu’il franchissait en tête lui permettait de gagner entre 200 et 800 €. Vient s’ajouter à cela ses diverses places d’honneurs ainsi que ses résultats dans les classements annexes. Vingegaard était le coureur qui avait empoché le plus de primes. 

Mais comme il est de coutume au sein du peloton, le cycliste danois a sans doute partagé l’ensemble de ses gains avec ses équipiers. Un geste visant à les remercier pour l’ensemble du travail fourni durant ces trois semaines de course. Certains des plus petits salaires du World Tour ont donc quitté la Grande Boucle avec une très belle prime en poche, peut-être égale à leurs revenus annuels. 

Pour en savoir plus :

https://fr.uci.org/pressrelease/uci-women’s-worldteams–augmentation-significative-des-salaires-et-des-budgets-en-2021/33xTRYFrzL5NrwYktmcP4T

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