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Teddy Riner, Tony Estanguet, Marie-José Pérec, Martin Fourcade ou encore Jean-Claude Killy. Si ces multiples champions olympiques français jouissent d’une grande popularité, leurs prédécesseurs ne pouvaient pas en dire autant. D’ailleurs, connaissez-vous le premier homme et la première femme française à recevoir une médaille d’or aux JO ?
Eugène-Henri Gravelotte, premier champion olympique français de l’histoire
La France n’a attendu qu’une petite journée. Le 7 avril 1896, au lendemain de la cérémonie d’ouverture des premiers Jeux modernes de l’histoire, organisés à Athènes, Eugène-Henri Gravelotte apportait à la France son premier titre olympique.
Âgé de 20 ans et étudiant en médecine, ce jeune homme issu d’un milieu parisien aisé était l’un des meilleurs escrimeurs français de sa génération. Son excellent niveau et la fortune de sa famille lui permirent de faire le déplacement jusqu’à Athènes, afin de représenter la France au tournoi de fleuret, en compagnie de deux autres escrimeurs tricolores.
Opposé à trois fleurettistes grecs en phase de poule, Eugène-Henri Gravelotte remportait tous ses duels et se qualifiait pour la finale de la compétition. Face à lui, son compatriote Henri Callot avait également réalisé un parcours sans faute. Des deux protagonistes, Eugène-Henri Gravelotte s’avéra être le plus fort. Il remportait cette finale tricolore par trois touches à une et s’adjugeait le premier titre olympique en escrime.
Premier Français champion olympique, Eugène-Henri Gravelotte n’était cependant pas le premier à se parer d’or. Les médailles n’ayant pas encore fait leur apparition aux Jeux, il recevait, en guise de récompense, une coupe en argent d’une quarantaine de centimètres de haut, remise en personne par le roi Georges de Grèce.
Marguerite Broquedis ouvre le compteur chez les femmes
Cela ne pouvait qu’arriver dans l’une des rares disciplines olympiques ouvertes à cette époque aux femmes. Le tennis. Marguerite Broquedis baignait dedans depuis sa plus tendre enfance. Fille d’un père maître paumier (professeur de jeu de paume), la Paloise a grandi avec une raquette dans les mains, en compagnie de ses deux frères Louis et Émile, futurs professeurs de tennis sur l’île de Puteaux.
Malgré son talent pour cette discipline, cette jeune femme est injustement restée dans l’ombre de Suzanne Lenglen, masquée par l’omniprésence de « La Divine » dont son style de jeu et sa personnalité attirèrent tous les projecteurs sur elle. Pourtant, des deux championnes, c’est bien Marguerite Broquedis qui connut le succès avant l’autre. La première à s’adjuger un titre de championne du monde en 1912 et la première à décrocher le titre de championne olympique, également en 1912.
Cette année-là, du côté de Stockholm, Marguerite Broquedis était la seule femme d’une délégation française fournie de 112 athlètes. Engagée en simple et en double mixte en compagnie d’Albert Canet, la jeune joueuse de 19 ans brilla seule. En finale, elle sut se défaire de l’Allemande Dorothea Köring pour décrocher la médaille d’or olympique. Le premier titre remporté par une athlète française, avant d’être imitée huit années plus tard par Suzanne Lenglen, double championne olympique en simple et en double mixte aux Jeux d’Anvers. Marguerite Broquedis n’avait pas fait aussi bien. Aux côtés d’Albert Canet, la paire française se faisait éliminer aux portes de la finale du double mixte, avant de se parer de bronze lors de la petite finale, jamais disputée à la suite du forfait de leurs adversaires.