Ces derniers mois, le classement mis en place par l’Union Cycliste Internationale et son système de calcul a suscité moultes crispations auprès de certaines équipes de cyclisme, menacées de perdre leur statut de World Team (la plus haute division du cyclisme mondial) car elles ne possédaient pas suffisamment de points. Mais concrètement, comment ces points étaient-ils calculés et quelles répercussions ce classement possède-t-il auprès des formations ?
L’UCI et ses trois classements
Depuis le 10 janvier 2016 et la disparition du classement World Tour, l’Union Cycliste Internationale utilise le classement mondial UCI afin d’établir une hiérarchie entre les coureurs, les nations et les équipes composant le peloton mondial. Dénommé UCI World Ranking en anglais, il se divise en trois classements distincts.
En premier lieu vient le classement individuel, permettant de déterminer quel cycliste bénéficie du statut honorifique de n°1 mondial. Calculé en fonction des résultats obtenus durant les 52 dernières semaines, chaque coureur récolte un certain nombre de points selon les performances qu’il a réalisé au cours de l’année écoulée. Depuis la saison 2023 et l’adoption d’un nouveau barème visant à prioriser les courses les plus prestigieuses, une victoire au classement général du Tour de France rapporte à titre d’exemple 1300 points. Une victoire d’étape lors de cette épreuve ajoute 210 points, porter le maillot jaune durant une journée offre 25 points et remporter un classement annexe permet d’engranger 210 points. Si l’on grimpe sur le podium où que l’on se classe parmi les meilleurs d’un classement général, d’une étape ou d’une course d’un jour, on gagne également des points. Chaque épreuve que compte le calendrier World Tour et les divisions inférieures délivrent des points aux cyclistes les plus performants. À noter qu’à côté des trois grands tours, les cinq Monuments sont les courses d’un jour les plus généreuses en offrant 800 points au lauréat.
Le cycliste le plus régulier, ou du moins celui ayant acquis le plus de points durant les 52 dernières semaines trône ainsi en tête de ce classement individuel. À la fin de chaque année civile, le coureur ayant récolté le plus de points durant l’entièreté de la saison est honorifiquement déclaré vainqueur et n°1 mondial de l’année écoulée.
Le second classement mis en place par l’UCI concerne les équipes de cyclisme. Créé en 2019, il se calcule depuis 2023 en additionnant les points obtenus par les vingt meilleurs cyclistes de chaque équipe, non pas durant les 52 dernières semaines mais depuis le début de la saison. Ainsi, contrairement au classement individuel, le classement par équipe est remis à zéro le 1er janvier. Au terme de la saison, la formation ayant accumulé le plus grand nombre de points trône en tête de ce classement.
Enfin, d’une importance moindre, le troisième classement concerne les nations. En place depuis 2016, l’UCI l’obtient en additionnant les points obtenus par les huit meilleurs coureurs de chaque nation durant les 52 dernières semaines. Comme dans le cas des deux précédents classements, au terme de chaque saison la nation ayant engrangé le plus de points est honorifiquement déclarée vainqueur par l’UCI. Un titre qui depuis sa création est uniquement revenu aux mains des Belges et des Français.
Le classement UCI a-t-il une incidence sur la promotion ou la relégation des équipes du World Tour ?
Depuis 2020, l’Union Cycliste Internationale a mis en place un système de promotion et de relégation permettant de déterminer les dix-huit équipes jouissant d’une licence World Tour, un précieux sésame ouvrant automatiquement les portes des 35 courses les plus prestigieuses du cyclisme mondial.
Afin d’établir un classement entre toutes les formations, qu’elles soient des World Team, des Pro Team ou des équipes continentales, l’UCI utilise le barème de points qu’elle applique sur chacune de ses courses et se réfère au classement par équipe. En revanche, l’instance en charge de régir la pratique du cyclisme a décidé que ces promotions et relégations s’effectueraient tous les trois ans, selon les résultats obtenus au cours des trois saisons écoulées.
Entrées en vigueur en 2020, les premières promotions et relégations ont ainsi été actées juste avant le début de cette saison 2023. Anciennes équipes du World Tour, les formations Lotto-Soudal et Israel-Premier Tech viennent de perdre cette licence car elles ne figuraient guère parmi les dix-huit formations ayant inscrit le plus de points durant les années 2020, 2021 et 2022. À l’inverse, grâce à leurs bons résultats, Alpecin-Deceuninck et Arkéa-Samsic ont obtenu suffisamment de points pour se classer parmi ces dix-huit meilleures équipes. Ayant jusque-là un statut de Pro Team, elles ont été promues à l’échelon supérieur et possèdent une licence World Tour valable trois années.
Puisqu’il s’agit d’un cycle, tous les compteurs ont été remis à zéro depuis ce 1er janvier 2023. Débute ainsi un nouveau chapitre de trois saisons au terme duquel les dix-huit meilleures équipes auront accès au statut de World Team, tandis que les autres devront se contenter d’une licence UCI Pro Tour.