Crédit : CC BY-SA 2.0 by Antoine Dellenbach
En été et en hiver, le mercato est l’occasion pour les clubs de renforcer leur effectif ou réaliser de belles opérations financières. Un marché des transferts au sein duquel transitent chaque année plusieurs centaines de joueurs, qu’ils soient achetés, prêtés ou libres de tout contrat. Voici comment le transfert d’un joueur fonctionne.
Un acte murement réfléchi
La préparation d’un transfert débute plusieurs mois avant la signature finale du contrat. Parfois dès la fin du précédent mercato. Selon les joueurs recrutés, le projet sportif à court et long terme ou encore le manque d’effectif à certains postes ; l’entraineur, son staff, le directeur sportif et le responsable de la cellule de recrutement se réunissent et définissent des profils de joueur à cibler pour le prochain mercato.
Toutes les caractéristiques du joueur recherché sont affinées. Doit-il s’agir d’un défenseur ? Central ? Latéral ? Gaucher ou droitier ? Très doué techniquement ou doté d’excellentes capacités physiques ? Un joueur d’expérience ? Un jeune prometteur ? Quel budget financier peut-on accorder à cette future recrue ? Une fois le profil clairement établi, le responsable de la cellule de recrutement transmet ces informations très précises aux recruteurs.
Au sein du championnat dont ils ont la charge d’observer, ces derniers scrutent et analysent les moindres faits et gestes des joueurs pouvant correspondre à ce profil cible. Rien n’est laissé au hasard. Les recruteurs sont constamment en déplacement, assistent à de nombreuses rencontres et aux entrainements lorsque ces derniers sont ouverts au public. Dès lors qu’ils possèdent un joueur dans le viseur, pouvant répondre aux exigences du club, ils récoltent un maximum d’informations sur ce dernier. Taille, âge, profil physique, caractéristiques techniques, mode de vie, entourage, réputation, antécédent en matière de blessure : Chaque détail compte et s’ajoute au long rapport envoyé au club une fois cette phase de recherche terminée.
Le travail des recruteurs effectué, les dirigeants possèdent désormais une liste de joueurs remplissant les critères du profil cible recherché. Généralement, l’un d’entre eux se démarque du lot et devient la priorité du club. Débute ainsi une nouvelle phase du processus de recrutement : La prise de contact de contact avec le joueur.
Une première approche
Théoriquement, la FIFA interdit à tout club d’entrer en contact avec un joueur sous contrat sans l’accord préalable du club auquel il appartient. Une règle facilement contournable, puisque négocier avec son entourage est tout à fait légal.
Ainsi, par l’intermédiaire de son agent ou d’un représentant du joueur, le club intéressé par son profil réalise une première prise de contact. La discussion repose autour de deux sujets capitaux. Le club présente son projet sportif, ses ambitions et la place qu’occuperait le joueur au sein de son effectif, tandis que le représentant du footballeur évoque la question financière et annonce les prétentions salariales de son poulain.
Lorsque l’entente entre les deux parties n’est pas bonne ou que le projet n’intéresse pas le joueur, l’échange peut s’avérer bref et expéditif. À l’inverse, si l’entourage renvoie des signaux positifs à la suite de cette première prise de contact, les discussions se poursuivent et le club acheteur peut préparer de son côté une stratégie de recrutement, basée selon la situation actuelle du joueur.
Quand un footballeur arrive en fin de contrat, les opérations sont facilitées. Ce dernier étant libre de s’engager là où il le souhaite sans indemnité de transfert, le club intéressé doit simplement définir avec lui son salaire ainsi que d’éventuelles clauses ou primes à la signature. À l’inverse, un joueur possédant encore une ou plusieurs années de contrat à honorer implique une négociation tripartite entre le club acheteur, le club vendeur et le joueur.
Le mercato : L’heure des négociations
Ça y est ! Le mercato estival ou hivernal a débuté et les clubs peuvent officiellement formuler des offres pour s’attirer les services de tel ou tel joueur.
Une fois l’offre posée sur la table, les débats tournent parfois court. Le club détenteur du joueur peut se montrer catégorique et refuser toute négociation, indiquant que leur joueur n’est pas à vendre. À l’inverse, si ce dernier est placé sur la liste des joueurs transférables ou que l’offre est susceptible d’intéresser le club, une discussion s’ouvre entre les différents acteurs.
Dans cette opération, les deux clubs doivent trouver un point d’entente en ce qui concerne les indemnités de transfert et d’éventuelles clauses tel un pourcentage perçu à la revente. Parfois, un prêt est négocié. Le joueur appartient toujours au même club mais pour une durée de six mois à deux ans, il rejoint l’effectif d’une autre équipe et joue sous de nouvelles couleurs. Le prêt est de temps à autre accompagné d’une option d’achat offrant la possibilité à son nouveau club de l’acheter définitivement, une fois cette période terminée et selon les clauses du contrat. Dans tous les cas, le prêt implique une entente concernant le versement du salaire du joueur, généralement partagé entre les deux clubs.
La négociation étant tripartite, le club acheteur doit aussi s’accorder avec le joueur courtisé. Les débats tournent autour de son salaire, de la durée de son contrat, de quelques clauses et d’éventuelles primes à la signature pouvant revenir au joueur et à son agent. Lorsque les trois acteurs se sont entendus sur tous les points, le transfert peut aboutir. Le joueur peut alors s’envoler vers sa nouvelle destinée et parapher son contrat le liant à son nouveau club. Le tout à condition de valider une ultime étape : La visite médicale. Effectuée juste avant la signature officielle, cette dernière peut faire capoter le transfert et plusieurs mois de recherches, discussions et négociations, si une inaptitude physique venait à être détectée.