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Du chessboxing au lancer de thon, explorez ces dix sports insolites, parfois dangereux, souvent originaux et toujours improbables, qui méritent de gagner en notoriété tant ils se démarquent de nos disciplines traditionnelles.
Le chessboxing
Discipline conceptualisée dans une bande dessinée sortie en 1992, le chessboxing est passé de la fiction à la réalité dix ans plus tard, à l’occasion d’un premier combat organisé en 2003. Depuis, la pratique s’est popularisée et n’a cessé de se développer. Sport mêlant capacités physiques et intellectuelles, un combat de chessboxing se déroule en six rounds de trois minutes aux échecs, entrecoupés par cinq rounds de boxe. Le premier parvenant à mettre son adversaire K.O. avec les gants, ou en situation d’échec et mat sur l’échiquier l’emporte. En cas d’égalité au terme du temps réglementaire, l’athlète possédant le plus de points en boxe est déclaré vainqueur par le jury.
Des championnats du monde de chessboxing sont organisés chaque année depuis 2003, et la Marseillaise y retentit fréquemment.
Le repassage extrême
D’après la légende, tout aurait débuté à Leicester en 1997, lorsqu’un employé d’une usine de vêtements, passionné d’escalade mais occupé par de nombreuses tâches ménagères, aurait décidé de sortir de chez lui et poser sa planche à repasser au sommet d’une falaise après l’avoir escaladée. Il combinait ainsi plaisir et labeur tout en créant, malgré lui, une nouvelle pratique dénommée repassage extrême.
Depuis, des adeptes se sont joints à sa démarche et le repassage de l’extrême a été pratiqué au sein de tous les environnements où l’on ne croise normalement aucune planche à repasser. En haut d’une montagne, sous l’eau, sous la glace, sur le toit d’une voiture (en mouvement), lors d’une descente à ski ou en chute libre. Les pratiquants de repassage extrême débordent d’imagination.
Le kin-ball
Prenez un terrain carré de 21 m x 21 m, placez-y trois équipes de quatre joueurs et ajoutez un gros ballon de 1,22 m de diamètre. Vous obtenez ainsi le kin-ball.
Discipline créée au Québec à la fin des années 1980, la règle du kin-ball est assez simple : servir la balle en direction de l’une des deux équipes adverses, de sorte que cette dernière ne puisse la rattraper avant qu’elle ne touche le sol. En cas de succès, un point est accordé à l’équipe qui vient de servir. La première des trois équipes à onze points remporte une manche (nommée période), le match se déroule en quatre périodes gagnantes.
Berceau du kin-ball, le Canada est la nation dominante. Depuis la première édition des championnats du monde organisés en 2001, la nation nord-américaine a remporté dix des onze éditions, aussi bien chez les hommes qu’avec les femmes.
La natation dans la boue
Chaque année, les habitants du petit village de Llanwtrtyd Wells au Pays de Galles s’amassent autour d’un fossé rempli d’eau boueuse, venant assister aux championnats du monde de natation dans la boue.
La règle est simple : Se déguiser, de préférence, et réaliser le plus rapidement possible un aller-retour dans ce fossé boueux de 55 mètres de long, équipé d’un masque, d’un tuba et de palmes. Pour pimenter le tout, les concurrents ont interdiction d’utiliser une nage conventionnelle tel le crawl ou la brasse. Pas un souci pour les meilleurs nageurs en eau boueuse, qui terminent l’aller-retour en moins d’une minute et trente secondes.
Le porter de femme
En Finlande aussi, on sait s’amuser. Depuis le début des années 1990, plusieurs localités scandinaves organisent le porter de femme. Une compétition en duo, durant laquelle les hommes doivent réaliser le plus rapidement possible un parcours de 250 m, jalonné d’obstacles secs et aquatiques, tout en portant leur épouse (ou une autre femme) sur leurs épaules.
En ce qui concerne les règles, la femme portée doit être âgée d’au moins 17 ans et peser à minima 49 kilos. Quant au porter, plusieurs techniques sont autorisées. Les concurrents avides de performance optent généralement pour un portage à l’estonienne, avec la femme placée dans le dos du porteur, la tête en bas et ses jambes enserrant les épaules du bonhomme.
L’Ultimate Tazer Ball
Une discipline disparue aussi rapidement qu’elle est apparue, et l’on comprend pourquoi. Au début des années 2010, l’Ultimate Tazer Ball, né en Californie, a beaucoup fait parler de lui pour son côté extrême et dangereux.
Mettant en opposition deux équipes généralement composées de quatre joueurs, l’objectif est d’envoyer le plus de fois possible une balle de 60 centimètres de diamètres dans le but adverse. Et comme le nom de cette discipline l’indique, chaque joueur est équipé de tasers, qu’ils ne peuvent utiliser uniquement sur la personne en possession du ballon. Des règles de sécurité permettent de mieux encadrer la pratique. Chaque concurrent doit présenter un certificat médical avant chaque match et les décharges électriques ne peuvent pas se faire au niveau du cou ou de l’entrejambe. Quant aux tasers utilisés, le courant émis ne doit pas dépasser les cinq milliampères afin de garantir l’intégrité des organes vitaux.
Le yukigassen
Cette discipline mériterait sa place aux Jeux Olympiques d’hiver tant elle est incroyable. Inventé au Japon, le yukigassen est ni plus ni moins une bataille de boules-de-neige régie par certaines règles.
Opposant deux équipes de sept joueurs sur un terrain enneigé, parsemé de murets et d’obstacles pour se protéger, chacune des deux formations doit défendre son drapeau et essayer de s’emparer du drapeau adverse. Pour y parvenir, elle dispose de 90 boules-de-neige par manche. Dès qu’un concurrent est touché, il est éliminé et revient à la période suivante. Capturer le drapeau rapporte dix points, toucher un adversaire ajoute un point. Au terme des trois manches, les scores sont additionnés et l’équipe possédant le plus de points l’emporte. Alors, toujours par convaincu de l’intégrer aux Jeux d’hiver ?
Le Bo-Taoshi
On reste au Japon pour assister à une discipline tout aussi spectaculaire, consistant une nouvelle fois à attaquer le poteau adverse ou protéger le sien. Mais cette fois-ci, tout est démesuré. Le Bo-Toashi se pratique entre deux équipes de 150 joueurs et le mât à défendre mesure trois à cinq mètres de haut.
La règle est simple. Dans chaque équipe, 75 joueurs sont à l’offensive et les 75 autres défendent leur mât. Les 75 individus à l’attaque ont deux minutes pour pencher le poteau adverse, jusqu’à ce qu’il forme un angle de moins de 30° avec le sol. La première des équipes y parvenant remporte le match. En cas d’échec de part et d’autre au terme des deux minutes, les formations se replacent et deux nouvelles minutes sont ajoutées, et ce, jusqu’à ce qu’il y ait un vainqueur.
Le hockey sous glace
Du hockey, mais sous la glace. Le hockey sous glace se pratique dans l’eau, sous la glace d’un lac gelé et à l’aide d’un palet qui flotte, lui permettant ainsi d’être en contact permanent avec la glace. Chacune des deux équipes est composée de deux joueurs qui se relaient en apnée, ayant pour objectif de faire rentrer le palet dans le but adverse.
Discipline très dangereuse, jouée dans une eau ne dépassant pas les 2 °C, une partie de hockey sous glace n’excède pas les dix minutes afin de limiter le risque d’hypothermie et de gelures. Quant aux joueurs en apnée, ils ne doivent pas perdre des yeux le trou creusé dans la glace pour reprendre leur respiration.
Le lancer de thon
À Port Lincoln en Australie, la compétition de lancer de thon attire chaque année de nombreux spectateurs. Cette ville portuaire, réputée pour la pêche au thon, accueille et organise cet événement depuis le début des années 1980. Les thons lancés sont désormais remplacés par des poissons en plastique pesant 8 à 10 kilos, reliés à une corde et envoyés avec la même technique qu’au lancer de marteau.
D’ailleurs, avec un poisson propulsé à 37,23 m, le record du lancer de thon appartient depuis 1998 à Sean Carlin, athlète de haut niveau et détenteur durant les années 1990 du record d’Australie du lancer de marteau.