La Coupe du Monde au Qatar est-elle la plus chère de l’histoire ?

La Coupe du Monde au Qatar est-elle la plus chère de l'histoire ?

Crédit : CC BY-SA 2.0

Six stades flambants neufs, un réseau de communication fraichement sorti de terre et une ville ajoutée à la carte. Sans rentrer dans le débat des méthodes de travail ainsi que du triste coût humain et environnemental, on peut dire que le Qatar a vu les choses en grand pour sa Coupe du Monde de football. Mais cela fait-il de cette édition 2022 la plus chère de l’histoire ?

Un budget 100 fois supérieur à celui de la Coupe du Monde 1998

On ne va pas faire durer le suspense plus longtemps que cela. Cette Coupe du Monde 2022 est de loin la plus chère de l’histoire. De très loin même.

Les dirigeants qataris ont annoncé consacrer un budget de 220 milliards de dollars à l’organisation de cette Coupe du Monde de football. Une somme folle, démesurée lorsque l’on la compare au prix déboursé par les pays hôtes des précédentes éditions. 

En 2018, année de la dernière Coupe du Monde, la Russie avait mis sur la table un chèque de 11,6 milliards de dollars pour garantir le bon déroulé de la compétition. Quatre ans plus tôt, la somme record de 15 milliards de dollars avait été nécessaire au Brésil pour accueillir et organiser le plus grand événement de football. Quant à la France, lors du mondial 1998, un peu plus de deux milliards de dollars furent déboursés, faisant de cette Coupe du Monde la première de l’histoire à franchir cette barre symbolique du milliard de dollars. En l’espace de vingt-cinq ans, le budget alloué à l’organisation d’une Coupe du Monde de football vient ainsi d’être multiplié par cent. 

Un investissement record méritant d’être nuancé

En effet. Ces chiffres du mondial 2022 au Qatar sont à tempérer. Sur ces 220 milliards de dollars, une grande partie de l’argent déboursé s’inscrit dans un long processus de développement du pays. Un plan nommé Qatar National Vision 2030, lancé en 2008 et qui devrait à terme, en 2030, faire de cet émirat un pays hautement développé capable de proposer un niveau de vie très élevé. 

Ainsi, le coût de fabrication des six stades de football auquel vient s’ajouter le prix nécessaire pour rénover les deux stades déjà existants ne représente « que » huit à dix milliards de dollars. C’est environ deux fois plus que lors de la précédente Coupe du Monde de football en Russie certes, mais cela ne correspond qu’à une petite partie du budget alloué par le Qatar.

En réalité, depuis le début des travaux en 2010 suite à l’attribution du mondial, le secteur du transport est de loin le plus onéreux. On estime au-delà des 100 milliards de dollars la somme consacrée à la création de nouveaux axes de communication. À lui seul, le très moderne projet de métro à Doha dont les premières lignes furent inaugurées en 2019 représente environ 36 milliards de dollars. Quant à l’aéroport international d’Hamad ouvert dans la capitale du Qatar en 2014, il couta 16 milliards de dollars et assurera le débarquement des spectateurs étrangers venant assister à la Coupe du Monde de football. 

Mais ces deux projets, complétés entre autres par la création de nouveaux axes routiers et d’un réseau ferroviaire, serviront bien au-delà du mondial 2022. Ils s’inscrivent avant tout dans cette politique de développement à long terme menée par le Qatar depuis 2008 en garantissant aux résidents comme aux touristes un réseau de communication moderne et efficace et ce, même après la Coupe du Monde de football.

Et il en va de même pour la partie hotellière. Les dizaines de milliards d’euros permettant la sortie de terre de nouveaux hôtels et même d’une ville tout entière dénommée Lusail assureront dans un avenir proche l’hébergement des centaines de milliers de supporters attendus. À long terme, ces infrastructures permettront de développer le tourisme au Qatar qui d’ici 2030, souhaiterait bien multiplier par trois le nombres de visiteurs annuels. 

Ainsi, la somme exorbitante de 220 milliards de dollars avancée par le Qatar dans le cadre de sa Coupe du Monde n’a pas une vocation purement footballistique. Si les différents projets sortis de terre assureront la tenue des rencontres ainsi que l’hébergement et le déplacement des supporters durant le mondial, ils auraient dans tous les cas vus le jour puisqu’ils s’inscrivent dans une plan de développement à long terme du pays, le Qatar National Vision 2030. 

Pour ce qui est des méthodes de travail ainsi que du coût humain et environnemental du projet, cela terni beaucoup l’image de ces ambitieux projets…

Pour en savoir plus :

https://www.thesun.co.uk/sport/19923133/qatar-world-cup-spend-russia/

https://www.cnbctv18.com/photos/sports/football-fifa-world-cup-2022-qatar-cost-hosting-14861601.htm

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