Comment fonctionne le calcul des scores au saut à ski ?

Comment fonctionne le calcul des scores au saut à ski ?

Crédit : CC BY SA 4.0 by Martin Rulsch

Discipline ô combien spectaculaire, les compétitions de saut à ski peuvent s’avérer particulièrement complexes à comprendre. Car contrairement à ce qui pourrait sembler être une évidence, le sauteur réalisant le saut le plus lointain ne sera pas forcément le grand gagnant. De nombreux autres facteurs sont pris en considération et permettent de définir un score total différant de la longueur du saut en mètres. Une explication s’impose. 

Dans le cadre d’une compétition de saut à ski, les sauteurs disposent de deux sauts qui leur rapporteront plus ou moins de points selon la qualité de ces derniers. En fin d’épreuve, un score final est calculé en additionnant les points obtenus à l’issue de chacun de ces deux essais et permet d’établir un classement général.

Pour chaque saut, le score obtenu correspond à l’addition de deux critères de notation : Sa longueur et sa qualité d’exécution. 

La notation de la longueur du saut

À l’instar du golf et de son par, chaque tremplin dispose d’une marque de référence que l’on nomme point K, matérialisé par une ligne rouge. Calculé en fonction de la hauteur du tremplin et de son inclinaison, il correspond à la longueur en mètre que doit être capable d’atteindre le sauteur s’élançant depuis le tremplin en question. Ainsi, une compétition sur grand tremplin dite K-120 correspond à une épreuve où il est attendu que les athlètes engagés réalisent un saut de 120m. S’ils retombent à l’exact endroit de cette marque, 60 points leur sont attribués, peu importe la position du point K. Les meilleurs sauteurs parvenant à dépasser cette marque de référence inscriront des points supplémentaires (+1,8x le nombre de mètres supplémentaires), tandis qu’un saut inférieur à 120m fera à l’inverse perdre des points au sauteur (-1,8x le nombre de mètres supplémentaires). À noter que dans le cadre d’une compétition sur tremplin normal (point K compris entre 75 et 90 mètres), le coefficient de 1,8 passe cette fois-ci à 2.

La notation de sa qualité d’exécution

Comme en gymnastique et dans de nombreuses compétitions artistiques, cinq juges sont placés aux abords de la piste et notent sur une échelle de 0 à 20 la qualité d’exécution du saut. Ici, trois critères sont pris en considération : Le vol, la réception et la fin de saut. 

Dans les airs, une position difficilement tenue ou la présence de mouvements parasites fera perdre des points au sauteur. Lors de la réception, la technique d’atterrissage dénommée « télémark » est scrutée de très près. Cette dernière correspond à une fente genoux pliés que doit réaliser tout sauteur au moment du contact avec le sol. Une réception douce accompagnée d’un télémark propre, tenu ski à plat sur au moins dix mètres ne fera perdre aucun point. Enfin, dans le cadre de la fin de saut, dès qu’un sauteur chute après s’être réceptionné ou se rattrape en touchant la piste avec n’importe quelle partie de son corps, des points lui seront retirés.

Tous les compétiteurs partent avec la note maximale de 20. En fonction des diverses fautes qu’il aura commises, chaque juge lui retirera un certain nombre de points. Des cinq notes obtenues, la meilleure et la moins bonnes sont retirées. Les trois restantes sont additionnées, donnant une note sur 60 qui vient s’ajouter aux points obtenus en fonction de la longueur du saut. 

Des points de compensation selon les conditions du saut

Enfin, pour garantir une équité la plus juste possible entre les sauteurs, des points de compensation sont ajoutés ou retirés à leur note totale. Ces derniers sont essentiellement déterminés en tenant compte de deux facteurs : L’orientation et la vitesse du vent ainsi que la position de la barre d’élan. Un fort vent de face offrira en effet une meilleure portance et permettra d’aller plus loin tandis qu’un vent de dos fera retomber plus rapidement les sauteurs. Selon l’orientation et la vitesse du vent, ces derniers verront ainsi des points leur être retirés s’ils ont bénéficié de conditions climatiques favorables, ou ajoutés lorsque le vent était de dos.

Et il en va de même pour la position de la barre d’élan. Lorsque la météo est trop capricieuse, il est en effet possible d’abaisser cette barre depuis laquelle s’élance les sauteurs. Ces derniers sauteront ainsi à vitesse réduite afin de garantir leur sécurité mais verrons la distance de leur saut en être directement impacté. Afin de compenser cette perte de performance, des points supplémentaires seront là-aussi ajoutés aux sauteurs qui se sont élancés depuis une barre placée plus bas.  

Pour terminer voici un petit exemple. Admettons que lors d’une compétition grand tremplin disputée sur un K-120 un sauteur vient de réaliser un bond à 125m et que les cinq juges lui attribuèrent les notes de 16 / 16,5, / 17,5 / 18 / 19. 

Pour ce qui est de la longueur du saut l’athlète en question vient de récolter les 60 points du point K auxquels vient s’ajouter ses cinq mètres supplémentaires multipliés par 1,8 ; soit un total de 65 points. Concernant la qualité d’exécution, après avoir retiré la note la plus faible et la plus élevée on en retient trois : 16,5 / 17,5 et 18. Additionnées entre elles on obtient le score de 52, ce dernier venant s’ajouter aux 65 premiers points pour un score total de 117 points. Un résultat final pouvant légèrement varier si des points de compensation lui ont été rajoutés ou retirés par les juges. 

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