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En France, un peu plus de 39 % des pistes en sont recouvertes. Un chiffre qui devrait croître dans les années à venir, tant les domaines skiables sont de plus en plus confrontés à la raréfaction de la neige causée par le réchauffement climatique. Apparue aux Jeux Olympiques d’hiver à l’occasion de l’édition de 1980 organisée à Lake Placid aux États-Unis, la neige de culture, ou artificielle, s’est largement démocratisée jusqu’à représenter 100 % de la neige utilisée lors des derniers Jeux de Pékin en 2022. Mais comment est-elle fabriquée ?
Fabriquer de la neige de culture, un processus similaire à la formation de neige naturelle
De l’eau, de l’air, du froid et puis c’est tout ! En France, la réglementation interdit l’utilisation d’adjuvants et d’additifs dans le processus de fabrication de neige de culture. Pour pouvoir enneiger les pistes de ski, les canons à neige reproduisent simplement les conditions climatiques favorables à l’apparition de neige.
Autrement dit, ces canons projettent dans l’air de très fines gouttelettes d’eau froide (proches du point de congélation) mélangées à de l’air comprimé. Au contact d’un air froid et le plus sec possible, ce mélange d’hydrogène et d’oxygène gèle instantanément et forme de petits cristaux de glace. Un processus dénommé nucléation. En retombant, ils se transforment en flocons de neige et recouvrent d’un manteau blanc les pistes et domaines skiables.
Pour assurer cette production de neige de culture, les canons, ou diffuseurs à neige, sont alimentés en eau par un réseau de canalisation. Une grande partie de cette eau utilisée provient de retenues situées en altitude. Dans les canons, cette eau est ensuite mélangée à de l’air comprimé. Un air acheminé par des conduits souterrains dans le cas des diffuseurs bifluides, ou directement produit par le canon lui-même grâce à un imposant ventilateur. Ce second type de diffuseur, plus encombrant et de moins en moins fréquent est dénommé canon monofluide. Dans les deux cas, le mélange eau / air comprimé est projeté dans l’air grâce à des buses, assurant la pulvérisation de l’eau en de fines particules prêtes à se cristalliser. Pour que les flocons aient le temps de se former, une durée suffisante de chute dans les airs doit être respectée.
Comme pour la formation de neige naturelle, les canons ne peuvent fonctionner à toutes les températures. Idéalement, la neige artificielle ne peut être produite que lorsque le thermomètre descend sous les -2 °C, bien qu’il soit possible d’en obtenir à des températures dépassant légèrement les 0 °C, à condition que l’air soit très sec. En effet, un taux d’humidité trop élevé empêchera les gouttelettes d’eau de se cristalliser et se transformer en flocon avant de toucher le sol. Il en résulte une neige dite « mouillée », ayant de fortes chances de se transformer en glace.
La neige de culture est 50 fois plus dure et quatre fois plus dense que la neige naturelle. Ainsi, la neige de culture est bien moins adhérente que de la neige artificielle.
Quelle est la différence entre une neige naturelle et de culture ?
En observant au microscope, il est facile de distinguer les deux. La neige naturelle se compose de gros flocons ayant eu le temps de se développer durant leur chute depuis les nuages jusqu’au sol, tandis que sa cousine de culture ressemble davantage à de petits grains.
Ainsi, la qualité d’une neige artificielle ne peut égaler celle de la neige naturelle. Plus fine, la neige de culture sera également plus dense à cause de l’accumulation de ces petits flocons qui, une fois au sol, ont tendance à fusionner entre eux. On estime qu’une neige de culture est cinquante fois plus dure et quatre fois plus dense que la neige naturelle. Pour les skieurs, la neige produite par les canons sera bien moins adhérente tandis que d’un point de vue environnemental, sa forte densité entraîne une imperméabilité des sols et un retard de la fonte néfaste pour la flore saisonnière.
Pour en savoir plus :
https://www.france-montagnes.com/webzine/evenements-et-actualites/les-secrets-de-la-neige-de-culture
