105 x 68m pour un terrain de football, 28 x 15m pour un parquet de basketball ou encore 23,77 x 8,23m pour un court de tennis. Les dimensions des différents terrains de sport sont désormais définies de manière très précise. Mais répondent-elles à une certaine logique ou furent-elles simplement établies au doigt mouillé ?
Un choix si aléatoire que cela ?
Certes, personne n’a un jour estimé que la longueur idéale d’un court de tennis était de 23,77cm et que 23,78cm ou 23,76cm aurait été trop grand ou trop petit. Idem pour les terrains de football, de handball, de basketball et n’importe quelle surface de jeu d’ailleurs.
Lorsque naquirent tous ces sports, la dimension des terrains fut établie de manière grossière mais répondait sans doute à deux critères essentiels : La surface totale disponible pour tracer les délimitations et le plaisir à jouer avec de telles dimensions. Ainsi, si un terrain de basketball mesure de nos jours 28 x 15m, c’est sans doute que le professeur James Naismith qui inventa la pratique en 1891 possédait un gymnase aux dimensions équivalentes et qu’il jugea cette surface en adéquation avec les caractéristiques de sa discipline nouvellement créée. Un terrain beaucoup plus grand aurait peut-être entrainé des passes moins précises ou une plus grande facilité à contourner les joueurs adverses tandis qu’une aire beaucoup plus restreinte aurait empêché le jeu de bien se construire.
Le choix des dimensions des divers terrains de sport n’a ainsi pas été établi de façon purement empirique mais répond à une certaine logique. La science s’en est d’ailleurs mêlée et est parvenue à le démontrer.
Une corrélation entre la taille du terrain et la portée de la balle
En effet. Des chercheurs de l’Ecole Polytechnique ont constaté que la taille des différents terrains utilisés en sport suivaient une certaine règle. Bien qu’il n’y ait jamais eu aucune concertation entre les créateurs des différentes disciplines, Christophe Clanet et Baptiste Darbois-Texier, les deux chercheurs en question, constatèrent que plus une balle était capable d’aller loin, plus le terrain allait être grand.
Dans leur étude relayée par le New Journal of Physics, les deux scientifiques se sont ainsi amusés à comparer la dimension du terrain avec les diverses caractéristiques des balles (ou projectiles) utilisées dans treize sports différents. Si le rayon, la masse ou encore la vitesse maximale des balles ont vite été des hypothèses écartées, ils observèrent en revanche que la dimension des surfaces de jeu étaient étroitement liées à la portée du projectile. En prenant pour exemple certaines des disciplines qu’ils étudièrent, le golf pointe en effet tout en haut de cette échelle avec une très longue portée pour une aire de jeu très grande, tandis que le badminton figure en bas. Bien qu’il sorte très rapidement de la raquette, le volant possède effectivement une portée faible, causée par ses ailettes qui le ralentissent fortement. La dimension de sa surface de jeu est en adéquation avec cette seconde caractéristique, son terrain n’excède guère les 13 mètres de long.
Dans leur analyse, deux disciplines sont cependant venues contredire leur théorie : Le squash et la pelote basque. Dans le cas de ces deux sports, la portée de la balle est effectivement grande mais la dimension du terrain reste très restreinte. Une « anomalie » compensée par le fait que les terrains de squash comme de pelote basque sont délimités par un ou plusieurs murs afin d’éviter que la balle ne parte trop loin.
Pour en savoir plus :
https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1367-2630/16/3/033039/pdf