Comment devient-on pilote de Formule 1 ?

Accéder au rang de pilote de Formule 1, c’est rejoindre l’un des cercles les plus fermés au monde. Tous les ans, ils ne sont que vingt à jouir de ce statut, et l’immense majorité d’entre eux figuraient déjà sur la feuille d’émargement la saison précédente. Deux ou trois pilotes, tout au plus, réalisent annuellement leurs premiers pas dans la catégorie reine du sport automobile. Comment intègrent-ils ce comité si restreint ?

Obtenir une Super Licence

Qu’importent les multiples années d’expérience et les titres accumulés en karting, en monoplace ou dans les diverses compétitions automobiles, obtenir la Super Licence est LA condition pour espérer rejoindre le championnat du monde de Formule 1. 

Créée en 1984 pour éviter que des pilotes sous expérimentés ne se retrouvent au volant des monoplaces les plus puissantes au monde, la Super Licence délivrée par la FIA pouvait, jusqu’en 2016, être acquise assez rapidement. L’une des manières consistait à rouler 300 kilomètres à bord d’une Formule 1, que ce soit lors d’essais libres ou privés. En 2014, Max Verstappen obtenait sa Super Licence de la sorte, à seulement seize ans et avec une seule saison en championnat d’Europe de Formule 3 comme expérience à haut niveau. 

Son arrivée en Formule 1 l’année suivante suscitait de vives polémiques. Certains reprochaient à la FIA d’avoir octroyé la Super Licence à un pilote trop jeune et inexpérimenté. Si le pilote néerlandais fit taire les critiques en démontrant dès ses débuts son plein potentiel face aux meilleurs pilotes de la planète, la FIA, elle, acceptait de revoir les conditions d’obtention de la Super Licence. En 2016, une nouvelle réforme voyait le jour. 

Désormais, l’acquisition de la Super Licence ne peut se faire sans une certaine expérience. Tout d’abord, les pilotes désireux de l’obtenir doivent obligatoirement être âgés de 18 ans, posséder le permis de conduire et réussir un examen théorique concernant le règlement en Formule 1 et les points capitaux du code sportif international. 

Sur le plan sportif, le pilote doit être titulaire d’une licence de degrés A (permettant de rouler en compétition dans des monoplaces ayant un rapport poids/puissance inférieur à 1), avoir participé à au moins 80 % des courses d’un championnat de monoplace reconnu par la FIA durant les deux dernières saisons et surtout, accumuler 40 points de Super Licence au cours de trois des quatre dernières années. 

Comment obtenir les points d’une Super Licence ?

Ces points de Super Licence s’obtiennent principalement en réalisant de bons résultats dans les différents championnats automobiles régis par la FIA. À titre d’exemple, terminer parmi les trois premiers au classement général du championnat de Formule 2 garantit ces 40 points. Mais il est également possible de glaner des points en se classant parmi les premiers au championnat d’Indycar, de Formule 3, de Formule E, au championnat du monde d’endurance, de Super GT ou encore de NASCAR. Les points récoltés sont moins conséquents, certes, mais d’excellents résultats obtenus sur trois ans peuvent permettre d’atteindre les 40 points. 

Autre option, tout pilote possédant 25 points de Super Licence est autorisé à participer aux séances d’essais libres en Formule 1, organisés lors des week-ends de Grand Prix. À condition d’avoir roulé à minima 100 kilomètres, une séance offre un point supplémentaire, pour un maximum de dix points par saison. 

Enfin, pour les pilotes ayant atteint les 30 points, la FIA s’accorde le droit de déroger à son propre règlement en octroyant la Super Licence, si elle estime que le pilote en question n’a pu récolter les 40 points à cause de « circonstances indépendantes de sa volonté ou de raisons de force majeure ». 

Une fois les 40 points acquis et le reste des critères cochés, une dernière étape se dresse sur la route des pilotes. L’obtention de la Super Licence ne peut se faire sans une certaine expérience en Formule 1. La FIA exige de conduire un minimum de 300 km à bord d’une monoplace de Formule 1, que ce soit durant les essais libres ou lors d’essais privés organisés par les écuries. 

Se démarquer de la concurrence

Si l’obtention de la Super Licence est la condition sine qua non pour intégrer le prestigieux monde de la Formule 1, la détenir ne garantit pas pour autant un baquet. Chaque année, une poignée de pilotes atteignent les 40 points requis et cochent toutes les conditions nécessaires et pourtant, rien ne leur promet un avenir en Formule 1. 

Pour espérer obtenir un jour le privilège de se retrouver sur la ligne de départ d’un Grand Prix de Formule 1, il faut avant tout attirer l’attention des écuries. Prouver ses qualités sur la piste en réalisant de bonnes performances dans les championnats de Formule 2 ou de Formule 3, intégrer les programmes des écuries destinés aux jeunes pilotes ou parvenir à se faire embaucher comme pilote réserviste. 

Dans tous les cas, ces options nécessitent d’engranger un maximum d’expérience en sport automobile le plus tôt possible. Pour se faire la main dès le plus jeune âge, le karting semble être la voie royale. L’immense majorité des pilotes de Formule 1 ont débuté ainsi. Le reste n’est qu’une succession d’échelons à gravir, en intégrant des championnats nationaux de monoplace, puis continentaux, la Formule 3 et enfin l’antichambre de la F1 : la Formule 2.  Depuis la création de ce championnat en 2009, quatorze pilotes de Formule 2 sont parvenus à intégrer le cercle très fermé de la Formule 1, parmi lesquels Charles Leclerc, George Russel, Lando Norris, Alexander Albon, Yuki Tsunoda, Guanyu Zhou, Oscar Piastri ou encore Logan Sargeant. 

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