Victor Wembanyama est-il le meilleur rookie de l’histoire de la NBA ?

Victor Wembanyama est-il le meilleur rookie de l'histoire de la NBA ?

Crédit : CC BY-SA 2.0 by Thomas S

Pour sa première année en NBA, Victor Wembanyama affole les compteurs et réalise une fin de saison exceptionnelle, passant tout proche d’un quadruple-double au début du mois d’avril. Une performance rarissime, n’ayant plus été réalisée depuis 1994, consistant à obtenir un score d’au moins 10 dans quatre des cinq principales statistiques individuelles (points, rebonds, passes, contres et interceptions) au cours d’un même match. Peut-on considérer Victor Wembanyama comme le meilleur rookie de l’histoire de la NBA ?

Cela reviendrait, sans doute, à oublier un peu trop vite ses illustres prédécesseurs. Avant lui, Michael Jordan, Larry Bird, Kareem Abdul-Jabbar ou encore Magic Johnson avaient particulièrement bien réussi leur entrée dans la cour des grands. 

La première saison de Victor Wembanyama en chiffres

Alors que sa première année en NBA touche à son terme, le jeune pivot tricolore affiche des statistiques très prometteuses. Pour un temps de jeu moyen flirtant avec les 30 minutes, le joyau des Spurs atteint les 21,3 points inscrits en moyenne par match pour une précision 46,5 % aux tirs. Victor Wembanyama réalise également 10,7 rebonds en moyenne par rencontre, ainsi que 3,8 passes décisives et 1,3 interceptions

Après quelques premières performances en dents de scie en début de saison, le basketteur français a semble-t-il trouvé davantage de régularité et enchaîne les bonnes prestations depuis quelques mois. En décembre, il devenait le plus jeune joueur de l’histoire à réaliser un double double-double (finir un match avec plus de 20 unités dans deux statistiques différentes), puis devenait, quelques jours plus tard, le premier joueur âgé de moins de 20 ans à enchaîner huit double-double en NBA. 

Puis en janvier, Victor Wembanyama s’offrait le premier triple-double de sa carrière, au cours d’un match durant lequel il n’a joué que 21 minutes. Il devenait le second joueur de l’histoire à accomplir une telle performance avec si peu de temps de jeu. Un mois plus tard, il enregistrait en février son premier five-by-five(finir un match avec cinq unités dans les cinq statistiques), le premier en NBA depuis 2019, et devenait le plus jeune joueur de l’histoire à réaliser cette performance. Manquant de peu de réaliser un quadruple-double début avril, Victor Wembanyama enchaîne les bonnes prestations et fut naturellement récompensé par trois titres consécutifs de rookie du mois de la Conférence Ouest, en janvier, février et mars. Le titre de rookie de l’année semble lui tendre les bras. 

Avant lui, ces champions avaient réalisé une première saison exceptionnelle

Pour sa première année en NBA, Michael Jordan, le mythique arrière des Chicago Bulls, troisième choix de la Draft de 1984, tournait déjà à 28,2 points par match pour 51% de tirs réussis. Du jamais-vu pour un rookie depuis la première saison de Kareem Abdul-Jabbar en 1970. Michael Jordan terminait sa première année dans la peau du meilleur marqueur de la saison avec 2 313 points inscrits. Il était élu meilleur rookie de l’année, pointait à la sixième place du classement MVP (Most Valuable Player, meilleur joueur de l’année) et participait au NBA All Star Game dès ses grands débuts. Sur le plan collectif, la modeste équipe des Chicago Bulls réussissait à se qualifier pour les playoffs, éliminée dès le premier tour par les Milwaukee Bucks. 

Quelques années avant Michael Jordan, Larry Bird débarquait aux Boston Celtics et réalisait, lui aussi, une première saison remarquable. Sélectionné en sixième position de la draft, l’ailier fort terminait l’année avec le statut de meilleur marqueur et rebondeur de son équipe. Son influence sur le jeu des Boston Celtics était indiscutable. D’un bilan de 29 matchs remportés pour 53 défaites l’année précédente, la franchise de Boston passait à 61 victoires pour 21 défaites, réalisant le meilleur bilan de la ligue. En playoffs, les Celtics se firent éliminer aux portes de la finale, défait par les Sixers de Philadelphie en finale de conférence. D’un point de vue personnel, Larry Bird était logiquement élu meilleur rookie de l’année, reçut le titre de meilleur joueur du mois de février, participait au NBA All Star Game et voyait son nom apparaître dans le cinq de l’année, aux côtés de Kareem-Abdul Jabbar, Julius Erving, George Gervin et Paul Westphal. 

Magic Johnson, lui, réalisait ses grands débuts en NBA avec les Los Angeles Lakers, au sein d’un collectif dont le talent des joueurs n’était plus à démontrer. Aux côtés de Kareem Abdul-Jabbar, Jamaal Wilkes ou encore le meneur Norm Nixon, Magic Johnson tournait à 18 points de moyenne, pour 7,7 rebonds par matchs et autant en passes décisives. Qualifié avec les Lakers pour la finale 1980 de NBA, Magic Johnson, placé au poste de pivot pour pallier le forfait de Kareem Abdul-Jabbar, réalisait un dernier match exceptionnel. En inscrivant 42 points et réalisant 15 rebonds, 7 passes décisives et 3 interceptions, il contribuait grandement au succès des siens. Les Los Angeles Lakers remportaient le titre, Magic Johnson devenait le premier rookiede l’histoire à hériter du titre de MVP des Finales NBA, quelques mois après avoir participé à son premier NBA All Star Game

Avant ces trois illustres champions, Kareem Abdul-Jabbar réalisait, lors de la saison 1969-1970, l’une des meilleures entrées en matière pour un rookie. Drafté en première position par les Milwaukee Bucks, celui que l’on nommait encore Lew Alcindor fit passer la franchise du Wisconsin d’une quinzième et dernière place de Conférence Est, à une place de vice-champion de division. En l’espace d’une année, les Bucks passaient d’un bilan de 27 victoires pour 55 défaites, à 56 matchs remportés pour 24 défaites. Jamais une franchise n’avait connu une telle progression dans l’histoire de la NBA. Lew Alcindor était le meilleur marqueur de la saison avec 2 361 points inscrits, ainsi que le deuxième joueur le plus utilisé. Il était logiquement élu meilleur rookie de l’année et emmenait les Bucks jusqu’en finale de conférence, éliminés au 5e match par les New York Knicks. 

Wilt Chamberlain, le meilleur rookie de tous les temps

Mais la meilleure saison réalisée par un rookie est, sans doute, à remettre à l’actif de Wilt Chamberlain. Débarquant en NBA en 1959 du côté des Warriors de Philadelphie, l’impressionnant pivot de 2,16 m terminait son premier match avec 43 points inscrits et 28 rebonds pris. Une entrée en matière fracassante, annonçant la couleur pour la saison à venir, puis la suite de sa carrière. 

Wilt Chamberlain clôturait sa première saison avec pas moins de huit records battus en NBA. Parmi ceux-là, il pulvérisait le record de points inscrits en moyenne, détenu par Bob Pettit avec 29,2 points. Wilt Chamberlain tournait à 37,6 points par match. Il était également le meilleur rebondeur de la NBA avec une moyenne de 27 rebonds par match, participait au NBA All Star Game, terminait MVP de cette rencontre et emmenait les Warriors de Philadelphie jusqu’en finale de conférence. Aux portes de la finale, la franchise de Pennsylvanie butait face aux Boston Celtics, emmenée par le futur grand rival de Wilt Chamberlain : Bill Russell.

Au terme de sa première saison, Wilt Chamberlain héritait naturellement du titre de meilleur rookie de l’année. Il était également élu MVP de la saison, du jamais-vu pour un rookie

Ses performances impressionnent, confirment tous les espoirs placés en lui, mais Victor Wembanyama n’est pas le meilleur rookie de l’histoire de la NBA. Par le passé, d’illustres champions avaient déjà réalisé une première saison exceptionnelle. Certains ont insufflé un vent nouveau à leur franchise jusqu’à conduire ses coéquipiers en playoffs, tandis que d’autres ont affiché des statistiques les plaçant parmi les meilleurs joueurs de la saison. Mais jamais personne n’égalera la première saison réalisée par Wilt Chamberlain. En 1960, le meilleur rookie de l’histoire clôturait sa première année en NBA avec des statistiques d’un autre temps, s’emparant du titre de MVP de la saison régulière. Un cas unique. 

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