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Avis aux amateurs des défis les plus extrêmes, voici dix des ultra-trails et épreuves longue distance considérés comme les plus difficiles à terminer. Un classement où ni l’UTMB, ni la Diagonale des Fous n’y a sa place.
10. La Dragon’s Back Race
Organisée au Pays de Galles, son nom fait référence à la chaine montagneuse scindant le pays en deux, semblable au dos d’un dragon, l’un des emblèmes de cette nation.
La Dragon’s Back Race traverse l’intégralité des montagnes galloises du nord au sud, pour un total de 380 km et 17 000 m de dénivelé positif divisé en six étapes.
Le parcours est relativement piégeux, empruntant des arrêtes escarpées et des ascensions rocheuses au milieu, bien souvent, d’un brouillard à couper au couteau. D’ailleurs, au terme de sa première édition en 1992, l’épreuve fut jugée si dangereuse qu’il a fallu attendre deux décennies pour que les organisateurs se décident à renouveler l’expérience. Depuis 2021, l’épreuve se déroule chaque année.
9. Le Jungle Marathon
Pour une fois, le dénivelé de cet ultra-trail n’est pas une difficulté. Le parcours est relativement plat puisqu’il se déroule au beau milieu de la forêt tropicale au Brésil.
En revanche, cette course de 260 km décomposée en six étapes est l’une des plus dangereuses qu’il soit tant la jungle s’avère être un milieu hostile. Le thermomètre dépasse allègrement les 30°C, le taux d’humidité avoisine les 100 % et la faune sauvage se compose de jaguars, de caïmans, de serpents venimeux, d’araignées et d’autres insectes que l’on n’aimerait pas croiser.
Et afin de vraiment pimenter cette épreuve déjà bien corsée, les coureurs sont en auto-suffisance tout au long des six étapes. À eux de prévoir suffisamment à manger et à boire pour éviter la panne de jambes et la déshydratation.
8. Le Badwater Ultramarathon
Créé en 1987, cet ultra-trail américain se déroulant chaque année au mois de juillet se déroule dans des conditions extrêmes. D’un départ donné dans le bassin de Badwater, point le plus bas des États-Unis, à une arrivée jugée sur les pentes du mont Whitney, le plus haut sommet du pays en dehors de l’Alaska, l’épreuve de 217 km pour « seulement » 4 000 m de dénivelé positif traverse la bien nommée vallée de la Mort. Un désert aride au sein duquel la température dépasse les 50°C à l’ombre et peut atteindre les 70°C au soleil.
Dans de telles conditions, chaque coureur doit être suivi par sa propre équipe d’assistance qui lui fournira de quoi boire et s’alimenter, tout en surveillant au plus près son intégrité physique. Les concurrents ont 48 heures pour rallier l’arrivée, mais les plus rapides bouclent l’épreuve en moins d’une journée, avoisinant les 10 km/h de moyenne.
7. Le Tor des Géants
330 km et 24 000 m de dénivelé positif à travers la Vallée d’Aoste en Italie. Le Tor des Géants est une sorte d’UTMB poussé à l’extrême. Après un départ donné à Courmayeur, les 660 participants enchainent vingt-cinq cols au-delà des 2 000 m d’altitude, dont l’un culmine à 3 300 m, le plus haut sommet de l’épreuve.
Les ultra-traileurs disposent de 150 heures pour boucler ce périple s’achevant là où il a débuté, mais les plus chevronnés sont capables de terminer le Tor des Géants en moins de trois jours.
6. La 555+
Cette idée de parcourir 564 km en plein cœur du désert d’Égypte, nous la devons à un Français. À un type dénommé Alain Gestin, suffisamment fou pour relier Paris à Dakar en courant quand d’autres le faisaient en voiture.
Depuis, Alain a voulu transmettre sa passion pour l’ultra distance en créant cette épreuve. Un tracé sans dénivelé de plus d’un demi-millier de kilomètres, dans le désert et sous plus de 30° C en journée. Des ravitaillements espacés de 22 kilomètres sont là pour fournir suffisamment d’eau aux participants. Seule une petite dizaine de concurrents viennent chaque année à bout de cette aventure extrême, bouclant le tout en six jours environ.
5. L’Ultra 333
Comme son nom l’indique, cette course surnommée « The High » est un ultra-trail de 333 kilomètres. Sa spécificité est qu’il se déroule en Inde, en plein cœur de l’Himalaya. Les participants ont 72 heures pour venir à bout d’un parcours tracé à très haute altitude, empruntant trois cols situés à plus de 5 000 m d’altitude pour un dénivelé positif total supérieur à 15 000 m.
Le manque d’oxygène lié à l’altitude n’est pas la seule difficulté. Du départ à l’arrivée, la température varie fortement et le froid rencontré aux points culminants s’avère saisissant. Mais les splendides panoramas sont la récompense suprême.
4. Le Swiss Peaks Trail
L’épreuve reine de cet ultra-trail organisé dans le Valais, en Suisse, propose un parcours de 360 km pour 26 000 m de dénivelé positif, reliant Oberwald à Bouveret au bord du Lac Léman en traversant une partie des Alpes. Vous ne trouvez que ce n’est pas assez ? Attendez de voir ce que proposerons les organisateurs en 2024.
À l’occasion de la 7e édition de ce jeune ultra-trail, un nouveau format de course encore plus extrême débarquera. Le but : Réaliser une boucle complète en reliant Bouveret à Oberwald en autonomie et sur un trajet non-balisé, puis prendre le départ de la traditionnelle course de 360 km afin de revenir jusqu’au Bouveret. Le tout pour un joli total de 660 km et 49 000 m de dénivelé positif à travers le canton du Valais.
3. La Barkley
Depuis la première édition organisée en 1995, seuls dix-sept coureurs différents sont parvenus à terminer cette épreuve de 160 km organisée dans le parc naturel de Frozen Head au Tennessee.
La Barkley est un mythe. Les quelques dizaines de participants invités chaque année ont cinq boucles de 32 kilomètres à boucler en 60 heures pour un total de 18 000 m de dénivelé positif. Ils ne disposent d’aucune assistance, découvrent le tracé la veille de l’épreuve et s’orientent à l’aide d’une carte et d’une boussole pour trouver des livres faisant office de point de passage.
Pour corser le tout, la météo, imprévisible, peut varier d’un temps chaud et sec à des pluies torrentielles en l’espace de quelques heures, plongeant en hypothermie les coureurs les moins bien équipés. Un défi mental plus que physique.
2. La Chartreuse Terminorum
Cette course organisée dans le massif de la Chartreuse en Isère compte enfin un finisher ! Depuis ses débuts en 2017, cette course inspirée de la Barkley n’avait jamais été terminée dans le temps imparti.
Et quand l’on découvre le défi, on comprend mieux pourquoi. Cinq boucles de 60 km et un dénivelé positif total de 25 000 m à avaler en moins de 80 heures. Au terme des quatre premières éditions, les meilleurs étaient parvenus à terminer un maximum de trois boucles. Mais cette année, en 2023, des conditions optimales (et un sacré entrainement) ont permis à Sébastien Raichon et quatre autres coureurs de venir à bout de la Chartreuse Terminorum, le premier achevant son périple de 300 km en 71 heures et 26 minutes. Une performance XXL !
1. La Yukon Arctic Ultra
Au début du mois de février, dans le froid polaire du territoire de Yukon situé au nord-ouest du Canada, se déroule chaque année l’une des épreuves les plus difficiles qu’il soit.
Parmi les différents formats proposés, le plus extrême invite les participants à boucler 692 kilomètres en autonomie complète, pour 6 000 m de dénivelé positif et un traineau à tracter servant de garder manger.
Au beau milieu de ces paysages enneigés, les risques d’engelures et d’hypothermie sont démultipliés. Les athlètes font face à des conditions climatiques extrêmes, le mercure pouvant chuter sous les -20°C, ressenti -40°C lorsque le vent glacial se lève. Inutile de vous préciser qu’ils sont relativement peu à franchir la ligne d’arrivée.