Ces dix sportifs nés en France, ayant choisi une autre nationalité

Ces dix sportifs français ayant choisi une autre nationalité

Crédit : CC BY 2.0 by Dirk VortresraBe

De Gonzalo Higuaín à Bruno Massot en passant par Ketty Mathé, voici dix sports de haut niveau nés en France, ayant décidé de concourir sous les couleurs d’un autre pays.

Gonzalo Higuaín, Argentine

Raymond Domenech a tout fait pour attirer l’attaquant argentin en équipe de France. Né à Brest, pendant que son père, Jorge Higuaín, était défenseur au Stade Brestois 29, Gonzalo Higuaín possède la double nationalité française et pouvait ainsi prétendre à une place en équipe de France. 

Malheureusement, les yeux doux faits à l’attaquant argentin en 2006 n’ont pas réussi à le convaincre. Convoqué pour un match amical contre la Grèce et possédant déjà une chambre à son nom au château de Clairefontaine, Higuaín refusa la proposition de Raymond Domenech. Quittant Brest dès ses dix mois et ne parlant pas un mot de français, le jeune attaquant du Real Madrid privilégia l’Argentine. Le pays natal de ses deux parents, au sein duquel il vécut son enfance. 

Pierre-Aymerick Aubameyang, Gabon

Tout comme Higuaín, l’actuel attaquant de l’Olympique de Marseille est né en France parce que son père, lui aussi footballeur, évoluait au sein d’un club de l’Hexagone. 

Natif de Laval, Pierre-Aymerick Aubameyang vécut une grande partie de son enfance dans le département de la Mayenne avant de régulièrement déménager, au gré des changements de club de son père Pierre Aubameyang, international gabonais. Passé par le Stade Lavallois, l’OGC Nice, le FC Rouen ou encore le SC Bastia durant ses années junior, le jeune Aubameyang signait son premier contrat professionnel en 2007, à l’AC Milan. 

Sur le plan international, malgré une sélection en équipe de France espoirs en 2009, Pierre-Aymerick Aubameyang décidait rapidement de suivre les pas de son père et porter à son tour le maillot du Gabon. En mars 2009, onze ans après le dernier match de son père, Pierre-Aymerick faisait ses grands débuts avec la sélection gabonaise. Face au Maroc, il inscrivait un but dès son premier match et contribuait au succès des siens. 

Samuel Ikpefan, Nigéria

Lui aussi est devenu le représentant de toute une nation aux Jeux Olympiques d’hiver. Samuel Ikpefan, natif d’Annemasse en Haute-Savoie, est le cadet d’une fratrie de trois enfants ayant des origines nigérianes par leur père. 

Si sa grande sœur Cécile et son petit frère Daniel ont tous les deux choisi avec brio le rugby (Cécile Ikpefan est quintuple championne de France de rugby féminin, Daniel joue actuellement à Oyonnax en Top 14.), Samuel, lui, a opté pour la voie du ski de fond. Passé tout près de rejoindre l’équipe de France durant ses années en sport-études, quelques mauvais résultats lui ont malheureusement fermé les portes de la sélection tricolore. Mettant durant quelques années sa carrière entre parenthèses, Samuel Ikpefan rechaussa des skis en 2015, avec l’espoir de porter un jour les couleurs du pays d’origine de son père : le Nigéria. Un rêve qu’il réussit à accomplir en 2022 aux Jeux de Pékin. Engagé sur la course sprint et le 15 km en ski de fond, le natif d’Annemasse devenait le premier skieur à représenter le Nigéria aux Jeux Olympiques d’hiver

Kalidou Koulibaly, Sénégal

Passé par Naples et Chelsea, ce talentueux défenseur sénégalais aurait pu faire le bonheur de l’équipe de France de football. 

Kalidou Koulibaly est né à Saint-Dié-des-Vosges en Lorraine, de deux parents sénégalais. Débutant sa carrière chez les professionnels au FC Metz, il connut onze sélections en équipe de France des moins de 20 ans, participant notamment à la Coupe du monde de 2011 avec les Bleuets. 

Mais Kalidou Koulibaly ne fut jamais convoqué avec l’équipe de France A. En 2015, le défenseur de 24 ans décidait de répondre favorablement à l’appel d’Aliou Cissé, sélectionneur du Sénégal. Le début de son aventure avec les Lions de la Teranga, sept ans avant leur sacre en Coupe d’Afrique des Nations. 

Bertrand Roiné, Qatar

Ce handballeur tricolore avait atteint le toit du monde en devenant champion du monde en 2011 avec l’équipe de France. Deux années plus tard, l’arrière gauche de 32 ans annonçait s’être fait naturaliser qatari, lui permettant de prétendre à une place au sein de l’équipe nationale de cet émirat du Moyen-Orient.

Aux championnats du monde de 2015 organisés au Qatar, Bertrand Roiné devenait ainsi l’un des atouts majeurs d’une équipe qatarie composée de dix-sept joueurs, dont treize étaient d’origine étrangère. À domicile, cette sélection du monde réalisa un parcours exceptionnel. Vainqueurs de l’Autriche en huitième de finale, puis de l’Allemagne en quart et la Pologne en demi-finale, l’équipe du Qatar s’inclinait en finale face à la France qui décrochait son cinquième titre mondial. 

Yohan Goutt Goncalves, Timor oriental

Né à Suresnes dans les Hauts-de-Seine, rien ne prédestinait Yohan Goutt Goncalves à participer un jour aux Jeux Olympiques d’hiver. Comme il le révélait dans une interview accordée au Monde, enfant, sa seule expérience avec les sports d’hiver se résumait à une semaine de ski dans les Alpes, chaque année. Mais Yohan Goutt prit goût pour le slalom, et participa en 2014 à ses premiers Jeux Olympiques sous les couleurs du pays d’origine de sa mère : le Timor-Oriental. 

Un petit pays d’Asie du Sud-Est où il ne neige jamais. Qu’importe. Heureux d’être un ambassadeur de cette nation très méconnue, Yohan Goutt Goncalves devenait, à Sotchi, le premier athlète du Timor à participer aux Jeux Olympiques d’hiver. Présent également à Pyeongchang en 2018 puis à Pékin en 2022, il défile en portant fièrement le drapeau rouge, jaune et noir du Timor, accompagné par son entraîneur, son attachée de presse et sa mère, devenue présidente de la Fédération timoraise de ski. 

Ketty Mathé, Turquie

Ne l’appelez plus ainsi. Depuis 2015 et l’acquisition de la nationalité turque, la judokate originaire de Fort-de-France se nomme Kayra Sayit Ozdemir

Portant les couleurs de la France durant les premières années de sa carrière, Ketty Mathé s’est ensuite sentie délaissée par sa fédération nationale. Non retenue pour les Jeux Olympiques de Londres, elle décidait en 2015 de mettre toutes ses chances de côté pour participer aux Jeux de Rio en demandant la nationalité turque, pays d’origine de son mari. Aussitôt autorisée à concourir pour la Turquie, celle que l’on doit désormais nommer Kayra Sayit Ozdemir décrochait son premier titre de championne d’Europe en 2016, avant de terminer cinquième des Jeux de Rio. Médaillée de bronze aux mondiaux en 2018 et 2019, elle décrochait un second titre de championne d’Europe en 2021, toujours pour la Turquie et toujours dans la catégorie des +78 kg. 

Samuel Marques, Portugal

Né à Condom dans le Gers, l’actuel demi de mêlée de l’AS Béziers avait l’occasion d’intégrer l’équipe de France universitaire de rugby en 2009. Une opportunité qui s’envola instantanément, lorsque le centre de la formation de la Section Paloise préférait le retenir pour pallier le forfait du demi de mêlée titulaire. 

N’ayant plus été rappelé par la sélection tricolore, Samuel Marques se tournait en 2012 vers l’équipe nationale portugaise, pays de naissance de son père Delphin, président du club de rugby de Condom. 

En 2022, Marques inscrivait la pénalité qui qualifia le Portugal pour le premier mondial de rugby de leur histoire. Durant la Coupe du monde organisée en France, Samuel Marques disputa tous les matchs de la sélection portugaise, participant notamment à leur succès historique face aux Fidji (24-23).

Jeanne Lehair, Luxembourg

Triathlète professionnelle née à Metz en 1996, Jeanne Lehair a d’abord brillé dans les catégories jeunes avec les couleurs de l’équipe de France sur le dos. Vice-championne d’Europe chez les juniors en 2015, puis championne du monde et d’Europe par équipe la même année, Jeanne Lehair, du haut de ses 19 ans, semblait avoir fait sa place au sein du collectif tricolore. 

Malheureusement, la concurrence féroce parmi l’élite du triathlon français poussa Jeanne Lehair vers la sortie. Non retenue pour participer aux Jeux de Rio et cantonnée à un second rôle, elle préférait assurer son avenir dans le monde du triathlon en obtenant la nationalité luxembourgeoise grâce à ses origines maternelles. La procédure faite, Jeanne Lehair dut attendre 2022 pour pouvoir enfin représenter le Luxembourg au plus haut niveau. Devenue championne d’Europe l’année précédente à Madrid, la triathlète d’origine mosellane peut légitimement prétendre à une place sur le podium des Jeux de Paris. 

Bruno Massot, Allemagne

Ce patineur originaire de Caen concourrait pour la France jusqu’en 2014 et son nouveau couple formé avec la quintuple championne du monde Aljona Savchenko. Originaire d’Ukraine, elle représente l’Allemagne depuis 2003 afin de pouvoir participer aux compétitions internationales en compagnie de son partenaire Robin Szolkowy, d’origine allemande. 

Formant désormais un couple avec Bruno Massot, Aljona Savchenko ne reçut l’autorisation de changer une seconde fois de nationalité et concourir pour la France. Malgré les efforts de la Fédération Française des Sports de Glace pour le conserver, Bruno Massot décidait d’acquérir la nationalité allemande. Leur première compétition internationale se terminait par une place de vice-champion aux championnats d’Europe en 2016. Deux années plus tard, Bruno Massot et Aljona Savchenko décrochaient l’or olympique aux Jeux de Pyeongchang, battant notamment le record du monde de points du programme libre. 

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