Crédit : CC BY 3.0 by Fernando Frazão
La notation en gymnastique artistique est un exercice très codifié. Les juges chargés d’attribuer les notes aux gymnastes doivent se plier aux exigences d’un code de pointage rigoureux. Un document publié et régulièrement mis à jour par la Fédération Internationale de Gymnastique. Entre difficulté des figures, qualité d’exécution et critère artistique, comment s’articule la notation en gymnastique ?
La classification des éléments en gymnastique
Sur chaque agrès, les éléments, que l’on nomme parfois des figures dans le langage courant, sont classés dans un tableau selon leur groupe d’appartenance et leur valeur de difficulté.
Chaque élément appartient à un groupe allant de I à III, défini selon des caractéristiques techniques. Au sol par exemple, le groupe d’élément I correspond aux figures non-acrobatiques, le II regroupe les éléments acrobatiques en avant et le III les éléments acrobatiques en arrière. Sur certains agrès, un quatrième groupe d’élément est ajouté, il correspond aux sorties.
Au sein de ces groupes d’éléments, les figures sont ensuite classées selon leur niveau de difficulté. Allant de A à I, ces valeurs de difficulté apportent plus ou moins de points selon la complexité de leur exécution. Un élément de valeur A équivaut à 0,1 point tandis qu’une figure de niveau I rapportera un maximum de points, soit 0,9.
La note de difficulté
Le groupe et la valeur de difficulté de chaque élément présenté ci-dessus entrent en compte dans la notation d’un enchainement. Déterminé par deux juges, l’ensemble forme une note de difficulté, fréquemment abrégée en « note D ». Trois critères permettent de calculer cette note.
En premier lieu vient la valeur de difficulté des dix meilleurs éléments composant l’enchainement. Une figure de valeur A rapporte 0,1 point, de valeur B 0,2 point, de valeur C 0,3 point etc… Les deux juges additionnent les points rapportés par les dix éléments les plus complexes de l’enchainement et obtiennent ainsi une première partie de cette note D. À noter que seules cinq figures maximums par groupe d’élément peuvent être retenues dans ce calcul de la valeur de difficulté.
En second lieu arrive l’exigence des éléments de groupe. Dans son enchainement, chaque gymnaste est tenu de présenter au moins une figure appartenant à chacun des trois groupes d’éléments différents. S’il parvient à réaliser une figure de difficulté égale ou supérieure à D dans un groupe d’élément, il obtient 0,5 point. Lorsqu’il réalise cette performance pour les trois groupes d’éléments, il reçoit ainsi 1,5 point, plus éventuellement 0,5 point supplémentaire dans le cadre du quatrième groupe d’élément correspondant aux sorties.
Enfin, le troisième critère entrant dans cette note D correspond aux valeurs de liaison. Quand un gymnaste est capable d’enchainer deux figures différentes grâce à une liaison particulière, propre pour chaque agrès, il peut obtenir des points supplémentaires selon la technicité et la qualité d’exécution de cette liaison.
Une fois ces trois critères calculés par les deux juges chargés de le faire, l’ensemble des points obtenus sont additionnés entre eux et forment la note D de difficulté, l’une des deux notes entrant dans la note finale.
La note d’exécution
La seconde partie de la note finale est déterminée via cette note d’exécution, souvent abrégée en « note E ». Dans le cadre des Jeux Olympiques, sept juges ont la charge de définir cette note E.
Au moment de débuter son enchainement, chaque gymnaste part avec une note d’exécution maximale, soit 10.00. Lorsque des erreurs techniques, esthétiques ou d’enchainement sont commises, des points lui sont retirés, allant de 0,1 point pour les fautes les moins dommageables à 1 point de pénalité lorsque survient une chute.
Chacun des sept juges calcule sa propre note d’exécution. Après délibération, la note E la plus élevée et la plus faible sont éliminées, puis une moyenne est calculée à partir des cinq notes restantes. Si aucune faute n’a été commise par le gymnaste, il peut obtenir une note E de 10.00. Une prouesse rarissime.
La note finale
La note de difficulté et la note d’exécution définies, ces dernières sont additionnées entre elles et forment la note finale que reçoit l’athlète à la fin de son enchainement. Comme dans toute autre compétition sportive, le gymnaste possédant la note finale la plus élevée remporte le concours. Dans le cadre du concours général individuel, les notes finales obtenues sur chacun des agrès sont additionnées afin d’élire le vainqueur.