Épreuve d’endurance au même titre que la course à pied, la marche athlétique jouit d’une popularité moindre certes, mais n’en reste pas moins intense au niveau de l’effort tant les meilleurs marcheurs de la planète sont capables d’atteindre et de maintenir des vitesses qui feraient déjà rêver bon nombre de coureurs. Mais cette capacité à aller aussi vite, aussi longtemps, en adoptant un style de marche bien spécifique fait-elle de la marche athlétique une discipline plus traumatisante articulairement et musculairement que la course à pied ? Réponse juste ici.
Une discipline des plus règlementées
La principale caractéristique de la marche athlétique est qu’il s’agit avant tout d’une épreuve… de marche. Cela n’étonnera personne certes, mais cette simple spécificité implique un règlement rigoureux permettant de bien discerner la marche athlétique de la course à pied. Et parmi les nombreux préceptes que doivent suivre les marcheurs, deux se distinguent des autres de par leur importance capitale.
Premièrement, les athlètes engagés sur une épreuve de marche athlétique doivent constamment garder au moins un pied en contact avec le sol. Les temps de suspension sont donc interdits, sous peine d’être accusé de pratiquer tout simplement de la course à pied. Deuxièmement, les marcheurs ont obligation de garder leur jambe avant tendue tout au long du contact du pied avec le sol.
Deux des nombreuses règles à suivre impérativement, sous peine d’être disqualifié par des juges intransigeants, mettant hors course tout marcheur ayant reçu trois cartons rouges de la part de trois commissaires différents.
Face à toutes ces contraintes qui leurs sont imposées, les marcheurs doivent donc adopter une technique de marche devant être à la fois règlementaire mais aussi des plus efficaces. Afin de soutenir des vitesses pouvant monter au-delà des 16 km/h de moyenne sur un 10 km, tout en conservant une jambe avant tendue et un point de contact permanent avec le sol, il leur est impératif de recourir à un style de marche demandant un fort déhanchement du bassin et des hanches. Si elle parait être relativement peu naturelle aux yeux des spectateurs, la marche athlétique est-elle cependant plus traumatisante que la course à pied ?
La marche athlétique, plus traumatisante que la course à pied ?
Le déhanchement du bassin opéré par les meilleurs marcheurs de la planète peut paraitre certes impressionnant, il est en réalité relativement peu traumatisant pour ces derniers. Leurs multiples années de pratique leur ont développé une relative souplesse au niveau des hanches et des membres inférieurs, leur permettant ainsi de gagner en efficacité dans leurs foulées grâce à un fort déhanchement devenu naturel pour eux.
Pour le commun des mortels et les novices de la marche athlétique désireux pour autant de s’y essayer, sachez ainsi que ce déhanchement qui nous fait tant grimacer derrière notre poste de télévision n’est en réalité qu’une habitude à prendre. Les premiers essais ne seront pas des plus glorieux certes, mais comme tout le reste, à force d’entrainement et de persévérance, le bassin gagnera en souplesse et en élasticité permettant d’adopter une technique de marche plus efficace.
Un peu de courage donc ! D’autant plus que la marche athlétique s’avère être une discipline aux multiples avantages et bien moins traumatisante pour les articulations que la course à pied. Oui, lorsque l’on court, les tendons, ligaments et articulations de nos membres inférieurs encaissent à chaque impact avec le sol l’équivalent de cinq à huit fois notre poids. En marche athlétique, la contrainte de devoir conserver impérativement au moins un pied en contact avec le bitume annule les temps de suspension et réduit fortement l’impact au sol. Les chocs que doivent encaisser les articulations deviennent ainsi moindres.
D’un point de vue musculaire, l’effort fourni en marche athlétique est bien différent de celui en course à pied du fait que les chaines de muscle actives ne sont pas la même. En effet, alors que la course à pied impose un travail exigeant au niveau des quadriceps, la marche, elle, stimulera davantage la partie postérieure de la cuisse et tout particulièrement les ischio-jambiers.
À condition de débuter progressivement cette discipline et d’y aller étape par étape, la marche athlétique n’est donc pas plus traumatisante que la course à pied. C’est même le contraire d’un point de vue articulaire tant l’impact au sol est moindre. En ce qui concerne le fort déhanchement du bassin et des hanches donnant le sentiment que les meilleurs marcheurs de la planète adoptent un style de marche des moins naturels, il s’agit en réalité d’une habitude à prendre. À force d’entrainement le bassin gagne en souplesse leur permettant d’adopter une marche aussi efficace que règlementaire.
Pour en savoir plus :
https://www.lequipe.fr/Coaching/Running/Actualites/Running-vs-marche-sportive-le-match/741729