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De Simone Biles à Novak Djokovic, en passant par le lutteur cubain Mijain López, voici dix sportifs qui, de par leurs performances historiques, ont marqué ces Jeux de Paris 2024.
Simone Biles ajoute trois nouveaux titres à son palmarès
Brillante à Rio puis fragilisée par sa santé mentale à Tokyo, Simone Biles a montré, dans la capitale française, qu’une immense championne se relève toujours.
À Paris, elle débutait ses Jeux par deux médailles d’or lors du concours général individuel et par équipe. Quelques jours plus tard, elle allait chercher un troisième titre olympique en trois épreuves, en s’imposant avec brio au saut de cheval grâce à un saut qui porte désormais son nom et dont elle seule a le secret.
Alors qu’on la pensait partie pour réaliser un sans-faute et glaner cinq médailles d’or, Simone Biles chutait à la poutre et nous rappelait que, comme l’ensemble de ses concurrentes, elle était bien humaine et capable de commettre des erreurs. Elle se rattrapait au sol dans la foulée, en réalisant une excellente prestation. Malheureusement, une pénalité pour être sortie du tapis la privait du plus précieux des métaux. Simone Biles terminait seconde, battue par sa rivale brésilienne Rebeca Andrade.
Avec onze médailles olympiques dont sept en or, l’athlète originaire de l’Ohio est désormais la gymnaste américaine la plus décorée aux Jeux.
Remco Evenepoel, un doublé historique
Impérial sur le contre-la-montre disputé sur une chaussée glissante, en plein cœur de Paris, Remco Evenepoel a, une nouvelle fois, impressionné sur la course en ligne. Parti à l’attaque à 38 kilomètres de l’arrivée, le Belge de 24 ans épuisa tous ses adversaires et lâchait le dernier rescapé, Valentin Madouas, à 15 kilomètres de l’arrivée. Seul en tête dans les rues de la capitale, il s’imposait avec plus d’une minute d’avance sur Madouas, malgré une crevaison à 3 kilomètres de l’arrivée. Un deuxième titre olympique en une semaine, lui permettant de devenir le premier cycliste de l’histoire à réaliser le doublé contre-la-montre / course en ligne aux Jeux.
Champion de Belgique sur route en 2023 et en contre-la-montre en 2022, champion d’Europe du contre-la-montre en 2019, champion du monde sur route en 2022 et en contre-la-montre en 2023 et désormais champion olympique sur route et en contre-la-montre. À seulement 24 ans, Remco Evenepoel ne lui manque plus que le titre de champion d’Europe sur route pour remporter tous les titres nationaux et internationaux possibles. Du jamais-vu.
Mijain López, quintuple champion olympique en cinq olympiades
Seize années se sont écoulées entre son premier et ce dernier titre olympique. Ce colosse cubain de 41 ans, champion de lutte gréco-romaine dans la catégorie des moins de 130 kg, est désormais quintuple champion olympique dans sa discipline.
Titré à Pékin, à Londres, Rio, Tokyo et maintenant Paris, il devient le premier sportif de l’histoire à remporter cinq médailles d’or lors de cinq olympiades différentes.
Katie Ledecky devient l’athlète féminine la plus titrée aux Jeux
Une nouvelle fois impériale sur 800 m et 1 500 m nage libre, la nageuse américaine de 27 ans a décroché ses 8e et 9e titres olympiques. Étant déjà la nageuse la plus décorée de l’histoire des championnats du monde avec 21 médailles d’or, Katie Ledecky est désormais l’athlète féminine la plus titrée aux Jeux. Un record qu’elle partage avec la gymnaste soviétique Larissa Latynina, mais qu’elle pourrait bien améliorer dans quatre ans, devant son public à Los Angeles.
Teddy Riner est désormais le sportif français le plus titré aux Jeux Olympiques d’été
Et rejoint Martin Fourcade, également détenteur de cinq médailles d’or olympiques. Ne cachant pas son ambition de décrocher deux nouveaux titres olympiques sur les tatamis, Teddy Riner a répondu présent.
En individuel, il entrait péniblement dans son tournoi en remportant son premier combat au golden score, face au représentant des Émirats Arabes Unis, Magomedomar Magomedomarov. Bousculé pour ses débuts, Teddy Riner déroulait sa partition lors des combats suivants. Impérial face à Guram Tushishvili en quart, puis contre Temur Rakhimov en demi-finale, le judoka tricolore se hissait en finale olympique. La troisième de sa carrière. Comme à Londres et à Rio, il remportait cet ultime combat et ajoutait une nouvelle ligne à son palmarès. Teddy Riner devenait le second judoka de l’histoire à décrocher trois titres olympiques en individuel, après le Japonais Tadahiro Nomura.
Quelques jours plus tard, lui et les judokas tricolores décrochaient le titre par équipe, au terme d’une finale face au Japon bien mal embarquée. Menés au score, les judokas français arrachèrent un match décisif. Un coup du destin envoyait Teddy Riner et son opposant Tatsuru Saito sur les tatamis, s’affronter pour le Graal olympique. Porté par le public et ses coéquipiers, le judoka guadeloupéen sortait vainqueur de cet âpre duel de plus de six minutes. Une, deux, trois, quatre et désormais cinq médailles d’or à son palmarès, Riner devenait le premier quintuple champion olympique tricolore.
Noah Lyles remporte le 100 m le plus rapide et serré de l’histoire
Pour la première fois de l’histoire, les huit finalistes ont couru le 100 m en moins de dix secondes. Dernier de la course, le Jamaïcain Oblique Séville a été chronométré en 9,91 s, à seulement 12 centièmes du nouveau champion olympique : Noah Lyles.
Champion du monde en titre, le sprinteur américain s’est imposé sur le fil en 9,79 s. Un record personnel lui permettant de devancer de 5 millièmes la révélation jamaïcaine Kishane Thompson, grâce à un cassé mieux réalisé.
Derrière Fred Kerley complétait le podium en 9,81 s, tandis que le Sud-africain Akani Simbine prenait la quatrième place en 9,82 s, signant un nouveau record national.
Léon Marchand, premier athlète français à décrocher quatre médailles d’or lors d’une même olympiade
Il était attendu et il n’a pas déçu. À domicile et malgré l’immense pression sur ses épaules, Léon Marchand a réalisé un sans-faute en individuel, glanant quatre titres olympiques en quatre épreuves avec, à la clé, autant de nouveaux records olympiques.
Impérial sur le 400 m quatre nages en ouverture de ses Jeux, le nageur originaire de Toulouse a réalisé un doublé inédit en remportant le titre sur 200 m papillon et 200 m brasse durant la même soirée. Du jamais-vu. Deux jours plus tard, il complétait sa moisson avec un quatrième titre, en finale du 200 m quatre nages.
Pour clore ses Jeux, Léon Marchand était aligné en finale des deux relais 4 x 100 m quatre nages, mixte et masculin. Toujours engagé dans le rôle du nageur de brasse, sur un simple aller-retour de 100 m qu’il n’a pas l’habitude de pratiquer en compétition, lui et le collectif tricolore allaient chercher une quatrième place en mixte et une médaille de bronze sur l’épreuve masculine. Sur chacune des deux courses, le relais tricolore signait un nouveau record de France. Sans regret.
Une semaine après son premier plongeon dans le bassin de la Défense Arena, Léon Marchand achevait son aventure olympique avec quatre médailles d’or autour du cou et une de bronze. Une épopée réussie, lui permettant d’être l’athlète le plus titré de ces Jeux, mais aussi le premier français de l’histoire à décrocher quatre titres olympiques lors d’une seule et même olympiade. Historique.
Armand Duplantis, toujours plus haut, toujours plus seul
À Paris, Armand Duplantis est allé décrocher, sans trembler, un second titre olympique consécutif, après sa médaille d’or obtenue à Tokyo. Le perchiste suédois rejoint ainsi l’Américain Bob Richards, jusque-là seul athlète à avoir été double champion olympique au saut à la perche, en 1952 et 1956.
Au-delà de son titre, Armand Duplantis est allé s’offrir un nouveau record du monde. Le neuvième de sa carrière. À son troisième essai, il franchissait une barre placée à 6,25 mètres, avec une marge promettant de nouveaux records durant les années à venir. Toujours plus haut, toujours plus fort.
Pauline Ferrand-Prévot devient la plus grande VTTiste de l’histoire
Douze fois championne du monde en VTT, triple championne d’Europe de cross-country et désormais championne olympique. Malheureuse à Londres, Rio et Tokyo, Pauline Ferrand-Prévot a décroché, sur la colline d’Élancourt, le dernier titre qui manquait à son palmarès.
Sans rivale, la Rémoise plaçait une attaque dès le second tour et prenait le large aussitôt. Concentrée et en maîtrise tout du long, elle franchissait la ligne d’arrivée avec un matelas de près de trois minutes d’avance sur sa dauphine, l’Américaine Haley Batten. Un premier titre olympique confirmant qu’à 32 ans, Pauline est bien la plus grande VTTiste de l’histoire, et peux quitter sans le moindre regret sa discipline de cœur, voguant vers de nouveaux défis du côté de la route. Ses Jeux terminés, elle annonçait rejoindre la formation Visma-Lease a Bike à compter de 2025, en ayant, en tête, l’ambition de briller dès l’année prochaine sur le Tour de France féminin.
Novak Djokovic termine le jeu
Il ne lui manquait plus qu’un titre majeur : la médaille d’or olympique. Malgré 24 titres en Grand Chelem, 7 Masters et 40 Masters 1000, Novak Djokovic n’avait jamais fait mieux qu’une médaille de bronze aux Jeux, obtenue à Pékin en 2008, quand Nadal décrochait l’or.
Désormais, Novak Djokovic a remporté tous les tournois majeurs du tennis, comme un certain Andre Agassi en 1999. Auteur d’un parcours sans faute, sans concéder le moindre set et en dominant nettement Rafael Nadal au deuxième tour, le joueur serbe atteignait la finale sans trembler. Il retrouvait le récent vainqueur de Roland-Garros et Wimbledon, Carlos Alcaraz.
Au terme d’un combat très accroché et d’une grande intensité, Djokovic remportait les deux sets au tie-break. À 37 ans, il décrochait enfin l’or olympique et complétait son impressionnant palmarès. Le débat autour du plus grand joueur de l’histoire est, peut-être, clos.