Avant Julian Alaphilippe, ces grands noms du cyclisme ont rejoint des équipes de seconde division, avec plus ou moins de réussite

Avant Alaphilippe, ces cyclistes passés par des équipes de seconde division

Comme Julian Alaphilippe va le faire en rejoignant la formation Tudor Pro Cycling, des cyclistes de renoms ont, par le passé, fait le choix de quitter une formation du World Tour pour intégrer les rangs d’une équipe de seconde division. Un pari osé, pouvant fermer les portes des courses les plus prestigieuses du calendrier, qui n’est pas toujours couronné de succès. 

Nairo Quintana, Peter Sagan et Niki Terpstra, l’aventure en France ne leur a pas souri

Après huit saisons passées au sein de la formation Movistar, le grimpeur colombien annonçait, en septembre 2019, rejoindre l’équipe Arkéa-Samsic à compter du 1er janvier 2020.

Les débuts étaient prometteurs. Dès le mois de février, Nairo Quintana remportait le classement général du Tour de la Provence, puis du Tour des Alpes-Maritimes et du Var. À la veille de l’arrêt des compétitions liées au Covid-19, il s’imposait en solitaire sur la dernière étape de Paris-Nice, au sommet du col de la Colmiane. 

Six mois plus tard, le coureur colombien était au départ du Tour de France, avec l’ambition de bien figurer au classement général. Il n’en sera rien. Au contact des favoris durant les deux premières semaines, Nairo Quintana, victime d’une chute durant la treizième étape, lâchait du terrain lors du triptyque alpestre. Rapidement distancé dès que la pente s’élevait, Nairo Quintana terminait la grande boucle à la 17e place, relégué à plus d’une heure du vainqueur Tadej Pogacar. Son pire classement sur le Tour de France.

L’année suivante, Nairo Quintana s’emparait du maillot à pois durant cinq jours, avant de le perdre au soir de la 14e étape. Habitué à jouer le podium sur les grands tours, Nairo Quintana prenait la 28e place du classement général.

En 2022, sa dernière saison chez Arkéa se terminait prématurément, par un contrôle positif au tramadol. Une substance interdite par la fédération, entraînant sa disqualification du Tour de France 2022 et la perte de sa 6e place au classement général. Nairo Quintana quittait Arkéa-Samsic avec un maigre bilan d’une victoire en World Tour, obtenue lors de l’ultime étape de l’édition 2020 de Paris-Nice. 

En parallèle de la venue de Quintana chez Arkéa, Total Énergie se renforçait en accueillant dans ses rangs Niki Terpstra, vainqueur de Paris-Roubaix en 2014 et du Tour des Flandres en 2018. Un transfert de prestige d’un coureur qui, à 35 ans, n’avait plus ses jambes d’antan. 

Malgré des résultats convainquant sur les premières classiques de la saison (3e de Kuurne-Bruxelles-Kuurne et du Samyn), Niki Terpstra ne sut répondre aux espoirs que l’équipe Total Énergie plaçait en lui. Victime d’une lourde chute associée à un traumatisme crânien sur le Tour des Flandres 2019, il mettait un terme prématuré à sa saison des classiques. Sur les routes du Tour, il abandonnait une nouvelle fois en raison d’une chute, avant de se classer deuxième de la dernière classique de la saison : Paris-Tours. 

Les trois années suivantes, Niki Terpstra n’était plus que l’ombre de lui-même. Ne parvenant à obtenir le moindre résultat probant, le coureur néerlandais mettait un terme à sa carrière à la fin de la saison 2022, après quatre années de disette sous les couleurs de la Total Énergie. 

Comme en 2019, l’équipe de Jean-René Bernaudeau réalisait le gros du mercato 2022 en s’offrant les services de Peter Sagan. Âgé de 32 ans, le sprinteur slovaque espérait se relancer après deux dernières saisons en demi-teinte. 

Hélas, le triple champion du monde sur route ne leva les bras qu’à deux reprises en 2022, à l’occasion du championnat de Slovaquie puis lors de la troisième étape du Tour de Suisse. La dernière victoire de sa carrière. 

En 2023, pour son ultime saison chez les professionnels, Peter Sagan ne parvenait à obtenir mieux que des places d’honneur. Loin des meilleurs sprinteurs sur les routes du Tour de France, Peter Sagan disputait sa dernière course trois mois plus tard, à l’occasion du Tour de Vendée qu’il terminait à la 9e place. 

Warren Barguil, sur courant alternatif chez Arkéa (2018-2023)

En 2018, le coureur breton de 26 ans faisait le choix du cœur en quittant la formation Sunweb pour rejoindre l’équipe Fortuneo-Samsic, implantée en Bretagne.

Après une première saison décevante, Barguil décrochait en 2019 le plus beau succès de sa carrière en remportant les championnats de France sur route. Une victoire lui permettant d’étrenner le maillot tricolore durant une année. Vêtu de bleu, de blanc et de rouge, Warren Barguil intégrait le top 10 du Tour de France 2019. 

En 2020 et 2021, il obtenait quelques belles places d’honneur sur la Flèche wallonne (4e en 2020, 5e en 2021), à Liège-Bastogne-Liège (9e en 2020) et sur le Critérium du Dauphiné (9e au classement général). Il remportait le classement général du Tour du Limousin, sa première victoire sur une course pas étape. 

Devant mettre un terme prématuré à sa saison 2021, à la suite d’une fracture du bassin lors d’une chute à l’entraînement, le coureur breton retrouvait le goût du succès dès le début de la saison 2022, en remportant, en solitaire, la 5e étape de Tirreno-Adriatico. Un mois plus tard, il décrochait un nouveau bouquet sur le Grand Prix Miguel Indurain. 

Au terme d’une saison 2023 plutôt décevante, durant laquelle son équipe Arkéa-Samsic accédait au World Tour, Warren Barguil était recruté par son ancienne formation Sunweb, désormais baptisée Team dsm-firmenich.

Alexander Kristoff et Magnus Cort-Nielsen font le bonheur d’Uno-X

En 2023, le coureur norvégien quittait la formation Intermarché-Wanty-Gobert pour rejoindre Uno-X, équipe aux grandes ambitions, implantée en Norvège et dirigée depuis février par l’ancien sprinteur Thor Hushovd. Une formation à la sauce 100% scandinave, qui fait uniquement confiance à des cyclistes norvégiens ou danois. 

Après une saison 2022 durant laquelle il décrocha cinq succès, Alexander Kristoff débutait idéalement sa nouvelle aventure, par une victoire lors de la 1re étape du Tour de l’Algarve. En mai, il décrochait un second succès sur le Tour de Norvège.

Toujours aussi performant malgré ses 37 ans, le sprinteur norvégien a déjà glané six nouvelles victoires cette saison, dont un récent doublé sur l’Arctic Race of Norway. En 2024, il est actuellement le cycliste le plus victorieux de sa formation. 

Alors qu’il brillait déjà au sein de la formation EF Education Easy-Post, le fantasque coureur danois annonçait, en août 2023, rejoindre Alexander Kristoff et les rangs de l’équipe Uno-X Mobility à compter de 2024. 

Un pari audacieux et plutôt réussi. Au mois de juin, Magnus Cort-Nielsen débloquait son compteur en remportant un succès de prestige sur la 2e étape du Critérium du Dauphiné. Deux mois plus tard, il brillait sur les routes de l’Artic Race of Norway en remportant la 4e étape et le classement général, avant de clore un beau mois d’août en glanant un nouveau succès sur le Tour du Danemark. À 31 ans, la moustache la plus célèbre du peloton semble être au sommet de sa forme. 

Julian Alaphilippe peut s’inspirer de son futur coéquipier Matteo Trentin

À la fin d’une saison 2023 durant laquelle il n’avait pas brillé, l’expérimenté coureur italien de 35 ans, champion d’Europe en 2018 et vainqueur de huit étapes en grand tour, annonçait quitter la formation UAE Team Emirates et rejoindre l’équipe suisse Tudor Pro Cycling.

Pour cette première année sous les couleurs de la formation dirigée par Fabian Cancellara, Matteo Trentin se classait respectivement 9e et 10e du Circuit Het-Nieuwsblad et de Gand-Wevelgem, avant de participer au Tour d’Italie au mois de mai. Au mois de juillet, Trentin s’adjugeait le sprint de la 4e étape du Tour de Wallonie et remportait le classement général. Sa première victoire depuis 2022 et son succès sur le Tour de Vénétie.

D’ores et déjà annoncé dans l’effectif de la saison 2025, Matteo Trentin sera bientôt épaulé par deux coureurs de renom, en les personnes de Julian Alaphilippe et Marc Hirschi. Trois profils qui pourraient permettre à la formation de Fabian Cancellara de briller sur les classiques, à condition de recevoir le droit d’entrée qu’ils espèrent tous. 

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