Crédit : Granada, CC BY-SA 4.0
Il n’a que 22 ans et le prodige belge Remco Evenepoel est déjà vainqueur du Tour d’Espagne, de Liège-Bastogne-Liège et récent champion du monde sur route. De beaux succès révélant sa grande précocité et sa capacité à s’illustrer sur divers formats d’épreuves, qu’il s’agisse de grands tours ou de courses d’un jour. À son âge, où en étaient les plus grands noms de l’histoire du cyclisme ?
Remco sur les traces d’Eddy Merckx
Le surnom de « Petit cannibale » lui colle parfaitement à la peau. À 22 ans, Remco Evenepoel, vainqueur de la Vuelta, de Liège-Bastogne-Liège et du championnat du monde de cyclisme cette année suit actuellement le rythme de son illustre prédécesseur.
Merckx avait à ce même âge déjà brillé à deux reprises sur Milan- San Remo (1966, 1967) et s’était offert le premier de ses trois titres de champion du monde en 1967, également à l’âge de 22 ans. L’année suivante, quelques jours avant de souffler sa 23ème bougie, le Cannibale remporta en Italie le premier grand tour de sa carrière. Il ne cessera d’étoffer son palmarès les années suivantes, devenant à la fois le cycliste le plus titré sur les grands tours (11 victoires) que sur les cinq grands monuments (19 victoires)
Tadej Pogacar, 22 ans et double vainqueur du Tour de France
Talent précoce tout comme Evenepoel, le jeune Slovène remporta la veille de ses 22 ans le premier Grand Tour de sa carrière, au terme du Tour de France 2020 qu’il renversa lors de l’ultime contre-la-montre. Un an plus tard, il tenait tête à Julian Alaphilippe dans les rues de Liège pour décrocher au sprint son premier monument, avant de remporter au mois de juillet sa deuxième Grande Boucle sans qu’aucun de ses rivaux ne puisse lui faire concurrence. Peu après ses 23 ans, Pogacar clôturait sa saison par une victoire sur le Tour de Lombardie, le deuxième monument de sa carrière.
Bartali, Coppi et Binda avaient déjà remporté leur tour national
De ces trois cyclistes Italiens Fausto Coppi était le plus précoce. À 20 ans, le quintuple vainqueur du Giro décrochait en 1940 sa première victoire sur son tour national, puis devenait champion d’Italie sur route en 1942.
Gino Bartali n’avait lui qu’un an de plus lorsqu’il remporta en 1936 son premier Tour d’Italie, avant de doubler la mise dès l’année suivante peu de temps avant ses 23 ans. Entre temps, il remportait en Lombardie le premier des sept monuments de sa carrière.
Tout comme Evenepoel, Alfredo Binda signa son premier succès sur un grand tour à 22 ans au terme du Giro 1925. Il en remportera quatre autres les années suivantes, signant ses plus grands succès sur ses terres italiennes hormis ses trois titres de champion du monde.
Liège-Bastogne-Liège à 22 ans pour Hinault et de Vlaeminck
Le dernier vainqueur français sur le Tour de France remportait à 22 ans Liège-Bastogne-Liège, le premier monument de sa carrière, puis le Critérium du Dauphiné quelques mois plus tard, sa première course par étape. En revanche, il s’avéra légèrement moins précoce qu’Evenepoel sur les grands tours, remportant coup sur coup le Giro puis le Tour d’Espagne en 1978 à l’âge de 23 ans, avant de s’emparer du maillot arc-en-ciel deux ans plus tard.
Quant à Roger de Vlaeminck, grand spécialiste belge des courses d’un jour, ce dernier ouvrit son compteur en 1970 à l’âge de 22 ans en remportant à Liège le premier de ses treize monuments, avec le maillot de champion de Belgique sur les épaules qu’il avait acquis un an auparavant.
Anquetil, Froome et Contador avaient encore un palmarès vierge
Le grand rival de Raymond Poulidor était au début de sa carrière un spécialiste du cyclisme sur piste et des épreuves de contre-la-montre. Déjà triple champion de France et vice-champion du monde de poursuite à 22 ans et quadruple vainqueur du Grand Prix des Nations au même âge, Anquetil remporta son premier succès sur le Tour de France en 1957. Il avait alors 23 ans.
Quant à Alberto Contador et Christopher Froome, ces deux spécialistes des courses par étape attendirent respectivement 24 et 26 ans avant de décrocher leur premier succès sur un grand tour. À l’occasion du Tour de France 2007 pour le premier, puis lors du Tour d’Espagne 2011 pour le second.
En précocité, Evenepoel devance ainsi une grande partie des grands noms de l’histoire du cyclisme. Mais aura-t-il une aussi grande longévité que ces derniers ?