Phase de jeu incontournable du rugby à XV, la mêlée peut sembler très complexe à comprendre pour les spectateurs les moins initiés. On vous explique son principe et son fonctionnement.
À quoi sert la mêlée ?
La mêlée permet une reprise rapide du jeu à la suite d’une faute mineure (tel un en-avant ou un lancer en touche pas droit) ou d’un arrêt de jeu. Cette dernière est réalisée à l’emplacement de la faute sifflée par l’arbitre, sauf si cette dernière a été commise dans l’en-but ou à moins de cinq mètres de celui-ci. Dans ce cas, l’arbitre ordonne une mêlée à cinq mètres de la ligne de but.
Outre la reprise rapide de la rencontre, la mêlée garantit une remise en jeu du ballon sans danger, puisque les avants des deux équipes se trouvent au sein de la mêlée. Cela libère ainsi du champ pour les arrières qui peuvent plus facilement lancer une offensive.
Quels joueurs participent à la mêlée ?
Au rugby à XV, la mêlée oppose les huit avants des deux équipes. Chaque bloc est constitué d’une première ligne de trois joueurs comprenant les deux piliers et le talonneur situé au centre. Vient ensuite une ligne de quatre joueurs, composée en son centre des deux deuxième ligne et des troisième ligne aile sur les côtés. Le troisième ligne centre, porteur du n°8, ferme la mêlée, placée tout à l’arrière de cette dernière.
À côté de cette mêlée, le demi de mêlée des deux équipes prend place. L’un a la charge d’introduire le ballon dans le tunnel formé par la mêlée, l’autre observe simplement l’action.
Le reste des joueurs (les arrières) doivent obligatoirement se tenir à l’écart de la mêlée. Chaque équipe se place derrière son bloc respectif, le demi-d’ouverture, les trois-quarts et l’arrière répartis sur la largeur du terrain. Tant que le ballon n’est pas sorti de la mêlée, ils ont interdiction de franchir une ligne imaginaire tracée par le pied du troisième ligne centre fermant cette mêlée. Si tel venait à être le cas, le joueur fautif serait considéré comme hors-jeu et le collectif est sanctionné d’un coup de pied de pénalité accordé à l’équipe adverse.
Le déroulement d’une mêlée réussie
Une fois les avants des deux équipes en place, l’arbitre initie la mêlée en trois temps. Il annonce « Flexion » (ou « Crouch » en anglais), demandant ainsi aux talonneurs, aux piliers et au reste des deux blocs de se mettre en position et ne former qu’un en se tenant par les bras. Puis il lance « Lier » (« Bind » en anglais) afin que les deux blocs entrent en contact, et termine par « Jeu ! » (« Set ! » en anglais) pour intimer l’ordre aux deux blocs d’entamer la poussée.
Après quelques secondes lui permettant de s’assurer que la mêlée est bien équilibrée et tient en place, l’arbitre averti le demi de mêlée de l’équipe ayant subi la faute qu’il peut introduire le ballon au centre de la mêlée. Son bloc doit alors gagner du terrain pour le récupérer, le talonneur situé au centre étant autorisé à talonner le ballon du pied pour le pousser vers l’arrière de la mêlée.
Quand l’action se déroule sans accroc et que le ballon sort de la mêlée vers l’arrière, le demi de mêlée ou le troisième ligne centre lui-même est autorisé à récupérer le ballon. Le jeu reprend et l’équipe en possession du ballon en profite généralement pour initier une offensive.
Que surveillent les arbitres lors d’une mêlée ?
Mais il arrive bien souvent que la mêlée n’aille pas à son terme, arrêtée par l’arbitre lorsque cette dernière est mal exécutée.
Durant cette phase de jeu, le placement et le comportement des joueurs sont scrutés de près par le corps arbitral. Les avants ont l’obligation de pousser droit vers l’avant. Si la mêlée monte, s’effondre ou pivote trop sur le côté, cette dernière est arrêtée. Idem si les épaules des piliers et du talonneur sont situées plus bas que leurs hanches, si l’un des joueurs tombe délibérément ou encore si l’un d’entre eux tente de gagner la possession du ballon en utilisant une partie autre que son pied.
L’arbitre doit rester très attentif tout au long de cette phase afin d’être en mesure de stopper une mêlée non-conforme. Dans ce cas, il peut demander de rejouer la mêlée, ou décide de mettre définitivement un terme à cette phase de jeu en sanctionnant l’équipe fautive d’un coup de pied franc ou de pénalité accordée aux adversaires.