Quels circuits sont les plus dangereux en Formule 1 ?

Quels circuits sont les plus dangereux en Formule 1 ?

Il y a désormais un peu plus d’un an, Romain Grosjean sortait miraculeusement vivant d’un effroyable accident, après avoir encaissé un choc estimé à 53 g et être resté une trentaine de seconde dans les flammes de sa monoplace. S’il s’en est sorti grâce au halo de sa monoplace ainsi qu’aux récentes mesures de sécurité mises en place par la FIA, ces images spectaculaires nous rappelaient à quel point la Formule 1 pouvait être un sport dangereux. Depuis la création de cette catégorie reine du sport automobile, certains circuits ont d’ailleurs souffert d’une mauvaise réputation, qualifiés d’accidentogènes et pouvant mettre en danger l’intégrité physique des pilotes. Mais quels sont ces circuits les plus dangereux de l’histoire de la Formule 1 ?

Les circuits comptant le plus d’accidents mortels

On retrouve en tête de ce funeste classement un circuit qui ne fait désormais plus partie du calendrier de la Formule 1 : L’Indianapolis Motor Speedway. Les 500 Miles d’Indianapolis ayant été intégrés au championnat du monde de Formule 1 entre 1950 et 1960, en l’espace de ces onze années, pas moins de huit pilotes y perdirent la vie. Tous des Américains. Faut dire que ce circuit ultra rapide sur lequel les monoplaces, moins bien renforcées à l’époque, se doublaient sans arrêt à très haute vitesse ne laissaient que très peu de chance aux pilotes lorsqu’ils étaient victime d’un accrochage ou d’une perte de contrôle. Les glissières de sécurité accolées à la piste et l’absence de zone de dégagement rendaient (et rendent toujours en Indycar) le moindre écart de trajectoire coupable des accidents les plus graves. 

Derrière ce tracé encore utilisé en IndyCar, le second circuit ayant dénombré le plus d’accidents mortels en Formule 1 est un géant allemand délaissé (du moins pour sa version longue) depuis 1976 par la catégorie reine du sport auto : Le Nürburgring Nordschleife. Plus de 20 kilomètres de long pour 176 virages en plein cœur des paysages escarpés de la région de l’Eifel. Des pentes et des descentes au fort pourcentage faisant parfois décoller les quatre roues des monoplaces. Celui que l’on surnomme « l’Enfer vert » causa la mort de pas moins de cinq pilotes de Formule 1. Et ce, sans compter les autres effroyables incidents qui se déroulèrent sur ce tracé, à l’image du terrible accident de Niki Lauda en 1976, qui, après être resté coincé durant près d’une minute dans un immense brasier, s’en sorti miraculeusement vivant mais non sans séquelles.

Outre la Formule 1, cet immense tracé allemand détient le triste titre de circuit le plus meurtrier de l’histoire. Depuis sa création en 1927, plus de soixante-dix personnes y décédèrent lors de compétitions officielles. Désormais ouvert au grand public, on dénombre encore chaque année entre trois et douze pilotes amateurs qui y perdent la vie, bien souvent au volant d’une voiture pas ou peu équipée pour rouler sur circuit en toute sécurité. 

Monza complète le podium. Certes bien plus sécurisé que les deux tracés précédents grâce à la présence de larges zones de dégagement, l’antre du Grand Prix d’Italie, de par les vitesses excessives qu’on peut atteindre dans ses longues lignes droites et ses chicanes piégeuses abordées à plus de 300km/h, fut fatal à quatre pilotes. Parmi eux, citons l’Italien Alberto Ascari, décédé après avoir perdu le contrôle d’une Ferrari dans la courbe du Vialone, ou encore le Suédois Ronnie Peterson en 1978, victime d’un immense carambolage en début de Grand Prix, à l’entrée de la première chicane. 

Si on dénombre au total pas moins de vingt-deux circuits automobiles sur lequel un ou plusieurs pilotes y perdirent la vie dans le cadre du championnat du monde de Formule 1, leur funeste sort est, pour la grande majorité d’entre eux, davantage lié à un fait de course ou un problème mécanique sur la monoplace plutôt qu’à la dangerosité de la piste en elle-même. Au fil des années les mesures de sécurité s’alourdissent, tandis que la Formule 1 s’exporte de plus en plus sur des tracés d’un genre nouveau et à première vue bien moins sécuritaire : Les circuits urbains. 

Les tracés urbains, des circuits accidentogènes réellement dangereux ?

Que ce soit à Monaco, à Singapour ou encore en Azerbaïdjan, les monoplaces sont tout au long de la saison amenées à évoluer sur quelques circuits urbains. Des tracés bâtis en plein cœur de la ville au sein desquels on dénombre de nombreux accidents. L’étroitesse de la piste et l’omniprésence des glissières de sécurité rendant le moindre écart de trajectoire fatal n’y sont guère pour rien. 

À titre d’exemple, le Grand Prix de Singapour, se déroulant de nuit sur un tracé urbain long de cinq kilomètres, ne s’est jamais déroulé sans l’entrée en piste de la Safety Car. En douze éditions, cette dernière est intervenue à vingt reprises, au moins une fois lors de chaque Grand Prix. Les années 2017 et 2019 ont même compté jusqu’à trois sorties de la voiture de sécurité à cause d’accidents à répétition, tandis qu’en 2015 la présence d’un spectateur se promenant sur la piste avait entrainé un drapeau jaune et une Safety Car en milieu de Grand Prix. 

Si la configuration de ces tracés urbains est la cause de nombreux accrochages et autres incidents entrainant régulièrement l’intervention de la voiture de sécurité, les accidents ne sont pas pour autant les plus spectaculaires et encore moins les plus meurtriers. En soixante-sept éditions, les petites ruelles étroites empruntées lors du Grand Prix de Monaco n’ont fait qu’une victime. Un certain Lorenzo Bandini lorsqu’en 1967, après avoir perdu le contrôle de sa Ferrari, se retrouva piégé, coincé sous sa monoplace qui avec l’impact du choc se retourna et s’embrasa. Un accident mortel tragique, l’un des quatre à s’être déroulé sur un tracé urbain. Les trois autres circuits routiers responsables d’un accident mortel ayant depuis été retirés du calendrier de la Formule 1. 

L’ère des “circuits anciens” révolue

Car pour éviter de nouveaux incidents, le monde de la Formule 1 sut évoluer avec son temps et mettre hors-jeu certains circuits jugés « anciens » et ne répondant plus à des normes de sécurité toujours plus drastiques, imposées par la FIA et les fédérations automobiles nationales. 

En France, les circuits routiers de Rouen-les-Essarts ou encore de Reims-Gueux ont ainsi été purement fermés et déclarés inutilisables. Des problèmes financiers rendant impossible une refonte plus sécuritaire des tracés avaient entrainé leurs déclins. En 1968, Rouen-les-Essarts avait notamment connu un accident mortel, celui du pilote français Jo Schessler, pris au piège dans les flammes de sa monoplace après une sortie de piste. Le tracé Normand n’accueillera plus jamais la moindre manche de Formule 1. 

D’autres circuits, parfois emblématiques du sport automobile, durent passer par de nombreux travaux de réaménagement pour figurer de nos jours encore au calendrier de la Formule 1. Le circuit de Spa-Francorchamps en est l’exemple parfait, lui qui à ses débuts mesurait plus de 14 kilomètres de long, empruntant en partie des routes publiques en plein cœur du massif des Ardennes. Le tracé est désormais intégralement sur piste fermé tandis que sa longueur a été divisée par deux. 

Cette politique de réaménagement et de sécurisation des circuits permettant de garantir l’intégrité physique des pilotes a depuis largement fait ses preuves. Depuis 1994 et l’accident d’Ayrton Senna à Imola un jour après celui de Roland Ratzenberger lors des qualifications, seul un nouvel accident mortel fut à déplorer. Un de trop certes. Celui de Jules Bianchi qui, sous une pluie battante, perdit le contrôle de sa monoplace et s’encastra sous une dépanneuse placée en bord de piste. Plongé dans le coma durant près de neuf mois, il décédera le 17 juillet 2015 des suites de ses graves blessures à la tête. 

Pour en découvrir davantage :

https://www.businessinsider.com/nurburgring-most-dangerous-race-track-2019-9?IR=T

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