Loisir très populaire pouvant presque être élevé au rang de sport national dans l’Hexagone, la pétanque puise naturellement ses origines en France et tout particulièrement dans ses régions les plus méridionales. Mais alors, qui est l’homme à l’origine de ce jeu de boule ? Une personnalité bien connue des plus passionnés de pétanque, créateur d’une discipline indémodable possédant une histoire désormais vieille de plus de 100 ans.
Le jeu provençal, ancêtre de la pétanque
Pratique remontant au moins à la fin de l’Antiquité, les jeux de boules ont su traverser les périodes et les tumultes de notre Histoire. Un loisir devenu discipline qui, malgré une ordonnance interdisant leur pratique au XVIIème et XVIIIème siècle, a toujours joui d’une grande popularité au sein de l’Hexagone.
Joué aux quatre coins de la France, chaque région s’accapara de ces jeux de boules, à tel point que chacune d’entre-elles développèrent leur propre variante. Ainsi naquirent la bourle dans le nord de la France, la boule parisienne autour de la capitale, la boule bretonne et la boule nantaise à l’Ouest ou encore la boule lyonnaise dans la région du Rhône. Dans le sud de la France, et plus particulièrement le long du pourtour méditerranéen, le XIXème siècle donna naissance au jeu provençal. Un jeu de boule directement dérivé de la boule lyonnaise, durant lequel le tireur doit effectuer une course de trois pas avant de tirer, lui donnant ainsi l’élan nécessaire pour viser un cochonnet placé à une distance comprise entre quinze et vingt mètres de la zone de tir. Gagnant en popularité en Provence, ce jeu possédait, contrairement à la boule lyonnaise, l’avantage de pouvoir se disputer sur un terrain irrégulier possédant une délimitation bien moins précise. Un atout rendant ainsi sa pratique bien plus facile à mettre en place.
La pétanque comme remède aux rhumatismes
Notre très chère pétanque nationale découle directement du jeu provençal. Elle en possède d’ailleurs les mêmes règles à un détail près : La course d’élan avant de tirer fut abandonnée, réduisant ainsi la distance devant séparer la zone de tir du cochonnet.
Pourquoi la suppression de ces trois pas d’élan ? L’initiative vint d’un monsieur répondant au nom de Jules Hugues dit « Lenoir ». Souffrant de rhumatisme, il ne pouvait plus se déplacer convenablement et était forcé de passer ses journées assis sur un banc, à voir ses amis s’adonner à sa discipline préférée : Le jeu provençal.
Lassé de cette situation et de ces trois pas d’élans qui lui causait tant de douleur, il décida lors d’une partie à La Ciotat de jouer « pétanca », autrement dit les pieds tanqués, comprenez ancrés au sol. La pétanque venait de naître. Figé, immobile sur la zone de tir, Jules Lenoir n’exécuta guère les trois pas d’élans caractéristiques du jeu provençal et lança le cochonnet à une distance bien plus raisonnable afin de le viser sans trop de difficulté. Pour le reste, il ne changea guère la recette. Jouant ses boules avec l’objectif de se rapprocher le plus possible du cochonnet, il reprenait les règles traditionnelles du jeu provençal, avec en ligne de mire le désir d’être le premier à inscrire les 13 points synonymes de victoire.
Cette partie de pétanque originelle se déroulant en 1907, il fallut cependant attendre 1910 et le premier concours officiel à La Ciotat pour que le terme de pétanque soit définitivement adopté pour désigner cette pratique nouvelle. Un mot directement dérivé de la contraction de pè et tanca, deux termes issus de l’Occitan provençal signifiant « les pieds ancrés » au sol.
D’ailleurs, comme témoin de cette fabuleuse invention de Jules Lenoir, une pancarte rendant hommage à cet homme est de nos jours apposée à La Ciotat, sur un mur situé non-loin du boulodrome au sein duquel la pétanque fut créée.
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