Comment ça marche ? Les catégories de handicap aux Jeux Paralympiques

Comment ça marche ? Les catégories de handicap aux Jeux Paralympiques

Crédit : CC BY 2.0 by RichardJames1990

Pour que la compétition soit la plus équitable possible, le mouvement paralympique a instauré une classification rigoureuse des para-athlètes, catégorisés selon la nature de leur handicap et le degré d’atteinte. Il en résulte, dans la majorité des disciplines présentes aux Jeux Paralympiques, de nombreuses sous-catégories désignées par une combinaison de lettres et de chiffres. 

La classification du handicap en sport individuel

En athlétisme, discipline ou la classification est la plus exhaustive avec un total de 160 épreuves différentes, la nomination des différentes catégories est une combinaison comportant une lettre suivie d’un nombre à deux chiffres :

  • La lettre désigne la nature de l’épreuve. Il peut s’agir d’un « T » pour les courses sur piste (Track) ou d’un « F » pour les lancers et les sauts (Field). 
  • Le premier chiffre, celui des dizaines, correspond à la nature du handicap. Allant de 1 à 6, ils permettent de discerner respectivement les handicapés visuels (11 à 13), les handicapés mentaux (20), les para-athlètes victime d’une infirmité motrice cérébrale (31 à 38), les athlètes de petite taille, souffrant d’une faiblesse musculaire ou amputé au niveau des membres supérieurs (40 à 47), les athlètes en fauteuil roulant (51 à 58), et enfin les athlètes amputés au niveau des membres inférieurs (61 à 64). 
  • Le second chiffre, celui des unités, correspond au degré d’atteinte. En athlétisme comme pour l’ensemble des disciplines présentes aux Jeux Paralympiques, plus le handicap est lourd, plus ce chiffre sera petit. Ainsi, dans la catégorie des athlètes amputés au niveau des membres inférieurs, un coureur bi-amputé au niveau du fémur concourra dans la catégorie T61, tandis qu’un athlète amputé d’un seul tibia sera inscrit dans la catégorie T64. 

Ces combinaisons de lettres et de chiffres sont appliquées dans d’autres sports et réadaptées selon les besoins et spécificités de la discipline. 

Natation :

Les trois principales catégories sont désignées par les lettres « S », « SB » ou « SM » :

  • La première regroupe trois nages que sont le crawl, le dos et le papillon.
  • La seconde correspond à la brasse.
  • La dernière désigne les épreuves où les quatre nages sont utilisées. 

Au sein de ces trois catégories, les para nageurs sont classés selon le degré de leur handicap :

  • Allant de 1 à 10, le handicap le plus lourd correspond à une amputation des quatre membres. 
  • Puis les catégories 11 à 13 regroupent les athlètes atteints de cécité totale ou d’une déficience visuelle, et la catégorie 14 correspond aux handicaps mentaux.

Cyclisme :

Sur route comme sur piste, on utilise les lettres « B », « C », « H » ou « T » pour discerner les quatre grandes catégories de handicap :

  • La première (B1 à B3 pour blind) inclut les para-cyclistes souffrant d’un handicap visuel, forcés de rouler sur un tandem en compagnie d’un guide valide.
  • La seconde (C1 à C5) regroupe divers handicaps n’empêchant pas, pour autant, les athlètes d’utiliser un vélo traditionnel.
  • La troisième catégorie (H1 à H4) correspond aux cyclistes amputés des membres inférieurs et obligés d’utiliser un handbike. 
  • Sous la dénomination T1 et T2, se cache les cyclistes souffrant de lourds problèmes moteurs et d’équilibre, contraints d’utiliser un tricycle. 

Aviron :

Les para athlètes, sont divisés en trois catégories :

  • La première, dénommée LTA (Legs, Trunk and Arms), regroupe les sportifs atteints d’un handicap moteur, physique ou visuel, mais pouvant encore se servir de leurs jambes, leur tronc et leurs bras. 
  • La seconde, la catégorie TA (Trunk and Arms), inclut les athlètes ne pouvant se servir de leurs bras et leur tronc, mais ne possédant plus l’usage de leurs jambes. 
  • L’ultime catégorie dénommée (AS) (Arms and Schoulders) regroupe, comme son nom l’indique, ceux ayant simplement l’usage de leur bras et leurs épaules. 

Triathlon :

  • La première des trois grandes catégories se nomme PTSC 1-2 (pour Para Triathlon Wheelchair). Elle regroupe les athlètes dont leur handicap nécessite l’utilisation d’un vélo à main et d’un fauteuil roulant pour la course à pied. 
  • Les catégories PTS2 à PTS5 (pour Para Triathlon Standing) incluent les sportifs qui, malgré leur handicap, peuvent utiliser un vélo traditionnel et courir debout. 
  • La catégorie PTVI 1-3 (pour Para Triathlon Visual Impairment), concerne les triathlètes atteints d’une déficience visuelle, devant être accompagnés d’un guide. 

Escrime :

Discipline pratiquée uniquement en fauteuil roulant, deux catégories existent :

  • La catégorie A, regroupant les escrimeurs dont leur handicap concerne un ou deux de leurs membres inférieurs, mais ayant pleine possession de la partie supérieure.
  • La catégorie B, réservée aux escrimeurs possédant un handicap au niveau du tronc ne leur permettant pas de garder l’équilibre sans un support. 

Dans d’autres disciplines, quand l’utilisation des lettres n’est pas nécessaire pour indiquer la nature de l’épreuve, les différentes catégories de handicap sont simplement désignées par un chiffre. Comme précédemment, plus le handicap est lourd, plus il est associé à un petit chiffre. On retrouve notamment ce type de classification au tennis de table (catégorie 1 à 5 en fauteuil roulant et 6 à 11 pour les athlètes debout) ou encore en équitation (Grade I à Grade IV). 

La classification du handicap en sport collectif

Parmi les quelques sports collectifs présents aux Jeux Paralympiques, le basket-ball et le rugby (une variante disputée en fauteuil roulant, entre deux équipes de quatre) suivent un même principe :

  • Au sein d’une équipe, les joueurs peuvent être atteints d’un degré de handicap différent les uns des autres, classés de 1 à 4,5 points au basket et de 0,5 à 3,5 points au rugby. 
  • En revanche, afin de garantir une certaine équité entre les équipes, la somme des points de handicap de tous les joueurs ne doit pas dépasser un certain nombre, fixé à 14 points au basket-ball et à 8 points au rugby. 

Au football à sept, réservé aux athlètes atteints d’une infirmité motrice cérébrale, le degré du handicap est classé sur une échelle de 5 à 8. Contrairement au rugby ou au basket-ball, il n’y a, dans cette discipline, aucune limite de points de handicap. L’unique condition étant que, parmi les sept joueurs d’une équipe, au moins l’un d’entre eux appartienne à la catégorie 5 ou 6, correspondant aux atteintes les plus lourdes. 

Le cécifoot et le goalball, deux disciplines destinées uniquement aux aveugles ou malvoyants, ne disposent quant à elles d’aucune catégorie de handicap. Par soucis d’équité, tous les joueurs présents sur le terrain évoluent avec les yeux bandés, à l’exception du gardien de but en cécifoot. 

Dernier sport collectif figurant au programme des Jeux Paralympiques, le volley est également dénué de catégories de handicap. Cette discipline se pratiquant assis sur le sol, tous les para athlètes peuvent y participer sans distinction de handicap, du moment que ses derniers sont capables de se déplacer en position assise. 

Les disciplines sans catégorie de handicap

À l’instar du volley-ball, d’autres disciplines présentes aux Jeux Paralympiques ne font aucune distinction concernant le degré de handicap des athlètes. 

C’est le cas notamment de l’haltérophilie, réservé uniquement aux sportifs atteints au niveau des membres inférieurs. Qu’importe le niveau de leur handicap, ces athlètes pratiquent en étant allongés, répartis dans différentes catégories de poids. 

Le para judo applique également cette division par poids. Discipline réservée aux athlètes souffrants d’une déficience visuelle, seules deux catégories existent : la J1, regroupant les judokas non-voyants et la J2, pour les athlètes mal-voyants. Au sein de ces deux catégories, la classification par poids est appliquée. 

Pour en savoir plus :

https://www.paris2024.org/fr/classification-paralympique/

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