Crédit : CC BY 2.0 by Manuel Garcia
Qu’on la nomme boisson énergétique, sportive ou isotonique, ce produit censé favoriser la performance sur la durée et la récupération post-effort est, à en croire les nombreuses campagnes marketing des leaders du marché, devenu un indispensable de la pratique sportive. Mais est-ce réellement le cas ?
Qu’est ce qu’apporte une boisson énergétique ?
Au cours d’une activité physique, l’organisme de chaque individu transpire, se déshydrate et perd dans ce processus une importante quantité d’eau, mais également des nutriments et de nombreux électrolytes tels du sodium, du potassium, du magnésium et du calcium. Des minéraux pourtant essentiels durant un effort physique, garantissant un bon maintien de l’équilibre hydrique des cellules et ainsi, un fonctionnement optimal des muscles et des stimulations nerveuses entrainant leurs contractions.
L’eau, à elle seule, n’est donc pas suffisante. Consommée en quantité suffisante, elle apporte l’hydratation nécessaire, certes, mais à cause de la quantité d’électrolytes perdus durant l’effort, cette source d’hydratation ne pourra pas être utilisée de manière optimale par l’organisme. Pour schématiser, c’est un peu comme si vous faites le plein d’essence, mais que vous oubliez de mettre de l’huile dans le moteur, garantissant pourtant son bon fonctionnement.
Cela tombe bien, on retrouve désormais sur le marché tout un tas de boissons énergétiques contenant, d’après les fabricants, l’ensemble des nutriments et minéraux nécessaires pour une hydratation optimale. Des glucides, présents sous la forme de fructose, de dextrose et de maltodextrine, aidant la reconstruction des réserves de glycogène et permettant ainsi de mieux soutenir l’effort sur la durée. Des électrolytes (ou sels minéraux) tel du sodium, du potassium et du magnésium, assurant l’équilibre minéral au sein de l’organisme et aidant au bon maintien de l’hydratation des cellules. Et enfin des vitamines, notamment les vitamines C et E, jouissant de vertus antioxydantes permettant de réduire l’inflammation causé par la pratique physique. Des boissons dites isotoniques (car la concentration de minéraux et de nutriments est la même que dans le sang, favorisant leur assimilation), permettant de retarder la fatigue durant l’effort en maintenant une bonne hydratation et un apport glucidique suffisant.
Mais sont-elles utiles tout le temps et en toutes circonstances ?
La boisson énergétique, utile à tous les entrainements ?
Évidemment, la réponse est non. Si pour les entraînements de longue durée, particulièrement intenses ou réalisés sous de fortes chaleurs, les boissons isotoniques s’avèrent être très une excellente solution pour compenser les pertes en sels minéraux et tenir sur la durée grâce à un apport glucidique, dans le cas d’efforts modérés (entraînement de moins d’une heure sans intensité), ces boissons ne sont pas indispensables.
L’organisme possède suffisamment de ressources pour tenir ce type d’effort. Puis, une fois cet entraînement terminé, une alimentation saine et équilibrée fournira tous les nutriments et sels minéraux que peut apporter les boissons énergisantes, afin de récupérer de façon optimale. S’hydrater durant l’effort reste cependant primordial, mais lors d’un footing léger ou d’une petite sortie à vélo, boire de l’eau minérale suffit amplement.
Et cela est d’autant plus valable pour ceux cherchant, via leur pratique sportive, à perdre du poids. Rappelons que ces boissons énergétiques possèdent autant de sucres qu’un soda. Entre dix et vingt morceaux de sucre par litre selon leurs teneurs en glucides. Un apport calorique conséquent, indispensable lors des efforts de longues durées, mais qui ne peut corréler à une recherche de perte de poids.
Enfin, il est important de rappeler que ces boissons isotoniques peuvent avoir des effets néfastes. Le premier concerne la difficulté à les digérer lors d’une activité physique. Bien que l’on ne soit pas tous sujets à cette problématique, il n’est pas rare qu’une absorption excessive de glucides lors d’un effort entraîne des troubles digestifs, pouvant aller d’une sensation de ballonnements à la nausée. Dans ce cas, il peut être intéressant de se tourner vers des boissons hypotoniques, contenant moins de glucides, puis entraîner progressivement son organisme à assimiler davantage de sucre lors d’efforts longs.
Pouvant également occasionner nausées et vomissements, une consommation excessive de sodium, de potassium et de certains additifs et colorants présents dans les boissons isotoniques peut présenter des effets délétères. Pour les éviter, réaliser sa propre boisson énergétique s’avère être une bonne option, à condition de connaître les bons dosages. Trop de sel augmente le risque de déshydratation et trop de sucre peut mener à l’hypoglycémie ou des problèmes digestifs. Pour éviter ces désagréments, il est recommandé de se tourner vers un diététicien ou un nutritionniste du sport, qui saura analyser votre métabolisme et définir les apports nécessaires lors de vos entraînements, tout en minimisant les effets secondaires.