Avec cinq massifs montagneux majeurs, la France possède au sein de son territoire des cols et des ascensions réputés pour leur difficulté, mettant au défi tout cycliste désireux de tester leurs limites. En s’appuyant sur leur longueur, leur pente moyenne et l’altitude à leur sommet, voici justement un classement des 10 ascensions françaises les plus durs. Et petit spoiler, certaines montées pourtant mythiques du Tour de France n’y figurent pas, au dépend d’autres ascensions de moindre renom.
Méthode de calcul
Afin d’estimer quel pourrait être l’ascension la plus difficile de France, il fallait prendre en considération trois données essentielles : Sa longueur d’une part, son pourcentage moyen d’une autre et enfin l’altitude à son sommet, l’effort étant bien plus difficile à fournir au-delà des 2000m lorsque l’oxygène se fait de plus en plus rare.
Ainsi, nous avons multiplié la distance de l’ascension en kilomètres par son pourcentage moyen au carré afin d’accorder plus d’importance à cette dernière donnée. Oui, une montée de 10 kilomètres à 8% de moyenne est logiquement plus difficile qu’une ascension de 20 kilomètres à 4% de moyenne. Pour les cols dépassant les 2000m, un coefficient de 1,1 a été multiplié à ce résultat permettant de tenir compte de la difficulté liée à l’altitude. Il s’élève à 1,2 pour les ascensions dépassant les 2500m. Enfin, par soucis de clarté, le résultat de ce calcul fut divisé par 100.
Le tout permit de déterminer une échelle de difficulté, s’étalant de 11 à 15 points dans le cadre de ces dix ascensions les plus dures de France.
10. Col de la Lombarde : 21,5km à 6,87%, altitude 2350m soit 11,16 points
En s’élançant depuis Isola, ce col alpin faisant office de frontière avec l’Italie présente une pente plutôt régulière de 7% de moyenne, malgré quelques kilomètres à plus de 9% en début d’ascension. Emprunté par le Tour de France qu’à une seule reprise à l’occasion de l’édition 2008, il reste bien moins connu que bon nombre d’ascensions alpines mais non pas moins difficile.
9. Mont du Chat : 14,3km à 8,85%, altitude 1504m soit 11,20 points
Unique ascension de ce classement à figurer dans le massif du Jura, cette montée relativement courte par rapport aux longs cols alpins ou pyrénéens présente des pourcentages terribles. Après deux premiers kilomètres en pente douce, la route se cabre d’un seul coup et ne cesse d’afficher de forts pourcentages jusqu’au sommet. Avec dix derniers kilomètres à 10% de moyenne, le Mont du Chat a de quoi vous faire regretter d’être parti en vacances dans le Jura.
8. Col du Tourmalet : 19km à 7,39%, altitude 2115m soit 11,41 points
Ayant vu sur ses pentes le passage du Tour de France à plus de 80 reprises, ce col hors-catégorie culminant à 2115 mètres d’altitude est le plus emprunté de l’histoire de la Grande Boucle. Situé dans les Pyrénées, son ascension depuis Luz-Saint-Sauveur s’avère être relativement régulière malgré un dernier kilomètre à plus de 10% de moyenne. À plus de 2000 mètres d’altitude, le souffle coupé et les jambes bien usées, cet ultime effort est un véritable juge de paix pour tout cycliste en quête de la tunique jaune.
7. Mont Ventoux : 21,3km à 7,46%, altitude 1909m soit 11,85 points
Ce classement ne pouvait exister sans compter dans ses rangs le terrible géant de Provence. Avec ses 21 kilomètres d’ascension à près de 7,5% de moyenne en s’élançant depuis Bédoin, le mont chauve est considéré par beaucoup de cyclistes comme l’ascension la plus dure de l’hexagone. Et pour cause, après six premiers kilomètres où l’on ne dépasse pas les 6% de moyenne, le virage de St-Esteve marque l’arrivée des premières difficultés. S’offre alors aux cyclistes une partie boisée de 10 kilomètres à près de 10% menant jusqu’au Chalet Reynard, là où le paysage devient lunaire et la vue imprenable. Après un moment de répit très relatif, les deux derniers kilomètres affichent à nouveau plus de 10% de moyenne avec en prime de fortes bourrasques. Un ultime effort avant de profiter d’une pause bien méritée à son sommet, à contempler la Provence à ses pieds.
©Drone-Vaison-Ventoux-Laurent.Pamato-Lise.Trincaretto
6. Col de la Madeleine : 19km à 8,01%, altitude 1993m soit 12,19 points
Ce col situé en Savoie est également un classique du Tour de France. Depuis La Chambre, il offre une ascension régulière de 19 kilomètres à 8% de moyenne, hormis un passage à 12% en milieu de montée.
5. Cime de la Bonette : 25,8km à 6,4%, altitude 2802m soit 12,68 points
Il s’agit tout simplement de la plus haute route goudronnée de France. Après être passé par le col de la Bonette jugé à 2715m d’altitude, une petite portion d’asphalte permet de monter à 2802 mètres d’altitudes avant de céder sa place à un sentier pédestre menant au sommet de la Cime de la Bonette. Au total, ce ne sont pas moins de 25 kilomètres d’ascension à 6,4% de moyenne qui attendent les cyclistes les plus téméraires, désireux de poser leurs roues sur la plus haute route de France.
Crédit : Adobe Stock
4. Col du Galibier : 34,9km à 5,51%, altitude 2642 mètres soit 12,71 points
Gravi à plus de 60 reprises, cette ascension est le col alpin le plus fréquemment emprunté par le Tour de France. Au programme de la Grande Boucle pour la première fois en 1911, sa montée depuis Saint Michel de Maurienne passe par le col du Télégraphe et propose un long chemin de croix de près de 35km à 5,5% de moyenne, menant à 2642 mètres, là où le manque d’oxygène pousse l’organisme dans ses derniers retranchements. D’autant plus que les huit derniers kilomètres de l’ascension offrent les pourcentages les plus forts, la pente moyenne étant de 8% jusqu’à son sommet. Assurément l’un des cols les plus durs et les plus mythiques du Tour de France.
3. La Saussaz : 14,3km à 9,02%, altitude 2090m soit 12,79 points
Plus de 14 kilomètres d’ascension à 9% de moyenne. Voilà ce qui vous attend si vous souhaitez vous élancer à l’assaut de cette très méconnue ascension de La Saussaz. Situé dans le massif de la Vanoise en plein cœur des Alpes, le départ débute dans le petit village de Saint-Martin de la Porte avec quatre premiers kilomètres relativement facile. Le reste le sera beaucoup moins. La pente ne faisant que s’accentuer jusqu’au sommet, les cinq derniers kilomètres sont à plus de 10% de moyenne avec de nombreux passages au-delà des 12%. Rajoutez à cela une route en piteux état avec quelques petites sections faites de graviers et vous avez là l’une des ascensions les plus dures de France.
Crédit : Cols-cyclisme
2. Col de Portet : 17km à 8,32%, altitude 2215m soit 12,94 points
L’ascension de ce col pyrénéen culminant à plus de 2200 mètres d’altitude est une série de lacets aussi magnifiques que redoutables. Les derniers kilomètres du col de Portet ayant été bitumé il y a quelques années seulement, ce n’est qu’en 2018 que le Tour de France emprunta pour la première fois ces 17 kilomètres à plus de 8% de moyenne. Nairo Quintana s’y imposa au sommet, puis Tadej Pogačar trois ans plus tard à l’occasion de la seconde arrivée d’étape jugée au sommet de ce col pyrénéen ayant tout pour devenir un classique de la Grande Boucle.
1. Col de la Loze : 22,44km à 7,64%, altitude 2304m soit 14,40 points
Le col le plus dur de France, c’est lui. Légèrement plus long et plus pentu que le Ventoux, le col de la Loze, situé dans les Alpes, culmine à plus de 2300m d’altitude et met les organismes à rude épreuve. Depuis Brides-les-Bains, les deux premiers tiers de l’ascension sont plutôt réguliers avec une pente de 8% alternée par quelques passages à 5% permettant de récupérer quelque peu en vue du terrible final. Six derniers kilomètres sur une route étroite et fraichement goudronnée. Parsemés d’innombrables virages, ces ultimes kilomètres à plus de 2000m d’altitude présentent de nombreux passages très raides, atteignant pour certains d’entre eux les 20% de moyenne. Le Tour de France l’emprunta pour la première fois de son histoire en 2020 et le Colombien Miguel Ángel López s’y imposa à son sommet. Du par son profil très atypique pour un col de haute montagne, il y a fort à parier qu’il revienne d’ici peu au programme de la Grande Boucle.
Crédit : La Voix du Nord
On peut trouver mieux que la Loze
Un très bel article, beaucoup plus sérieux que d’autres fumeux que l’on voit sur la question, bravo ! Content d’y voir figurer la Madeleine par la Chambre, que j’ai toujours trouvée dure, et généralement sous-cotée.
Sans avoir fait les calculs moi-même, d’accord avec Fandecy sur le fait que le col du Sabot et le Granon seraient peut-être dignes de rivaliser… voire, nettement moins haut, le Grand Colombier par Anglefort ou Artemare-Virieu le Petit… ou le redoutable col de la Moutière, à côté de la Bonette, qui monte à 2444 m…
Une remarque aussi : le point de départ change beaucoup la donne. Evidemment, inclure le Télégraphe dans la montée du Galibier le rend bien plus dur ! Mais, à ce compte-là, l’Iseran, l’un des cols les plus hauts, est redoutable par sa longueur, surtout si l’on part de Modane : 50 km pour presque 1700 m de dénivelée… et le plus dur à la fin à partir de Bonneval, je m’en souviens encore !
Pour info, le col du mont du chat est effectivement sur l’extrémité sud de la chaîne montagneuse du Jura, mais géographiquement sur le département de la Savoie ! Pour passer vos vacances dans le Jura il faudra remonter un peu 🙂
Très bon article, mais malheureusement comme le signale Tintin, certaines données sont faussées, l’approche des cols et la présence de gros pourcentages. Il y a eu certains oublis, par exemple, le col du Sabot, au dessus de la vallée de la romanche a un total de point de 12,61 et devrait être classé sixième. Il présente en effet 14,8 km à une moyenne de 8,8%, le sommet est à 2110. Le fait de ne prendre que deux données d’altitude peut également fausser les calculs. Le terrible Col du Granon se trouve à 2413 mètre, il perd près d’un point pou 87 mètre d’altitude.
Merci pour ce retour, il est en effet difficile de trouver une méthode de calcul prenant à la fois en considération la difficulté des gros pourcentages, le manque d’oxygène lié à l’altitude et la longueur de l’ascension, avec ou sans la phase d’approche
Pour moi rien n’est aussi dur que les gros pourcentages.
Il peut y avoir un bonus les gros pourcentages s’enchainent d’un kilomètre à l’autre… mais l’essentiel c’est le pourcentage moyen sur un kilomètre.
On aimerai voir une liste avec les cols qui ont les portions les plus raides, 13, 15 … voir 18%.
Et ce, même si le col (ou le mur) monte à moins de 500m sur 3km.
Comme le col Bancillon à clermont ferrand ou encore la route des crêtes à Cassis.
De plus, le problème dans le calcul original c’est qu’il y a beaucoup de cols en plusieurs phases, dont certain avec de longues phases d’approche qui faussent le calcul.