Parmi les innombrables règles en vigueur sur le Tour de France comme sur les autres courses professionnelles, l’UCI a fixé un poids minimum concernant les vélos des coureurs : 6,8 kg. Un chiffre faisant rêver bon nombre de cyclistes amateurs tant cela semble léger. Pourtant, les fabricants sont de nos jours capables de confectionner des machines bien plus légères qui permettrait de gagner de précieuses secondes en montagne, dans une discipline devenue de plus en plus technologique où le moindre gain compte. Alors, pourquoi les vélos des cyclistes professionnels ne peuvent pas peser moins de 6,8 kilos et surtout, pourquoi cette limite n’est pas revue à la baisse tant les matériaux et les composants de ces machines ont depuis évolué ?
Veiller à l’intégrité physique des coureurs
Dans le monde du cyclisme, la course au poids et la chasse au moindre gramme inutile dans laquelle se lancèrent les différents fabricants de vélo depuis les années 70-80 prit fin en l’an 2000, année durant laquelle l’Union Cycliste Internationale (UCI) adopta la règle des 6,8 kilos. Un poids minimum pour tout vélo présent sur une course du World Tour, devant être scrupuleusement suivi par les équipes professionnelles sous peine d’éviction.
Instaurée à une période où l’allègement du matériel était devenu une véritable priorité au sein du peloton mondial, ce poids de 6,8 kilos à ne surtout pas franchir sert avant tout à garantir l’intégrité physique des cyclistes, en s’assurant que les divers fabricants ne confectionnent pas des vélos trop légers pouvant s’avérer être très fragiles. Des machines suffisamment résistantes pour supporter les quelques 2000W développés par les meilleurs sprinteurs de la planète ou encore des vitesses pouvant dépasser les 100 km/h dans les descentes les plus vertigineuses.
Des vélos toujours plus légers malgré cette limite de poids
Si le poids de 6,8 kg s’avérait être relativement léger lors de la mise en vigueur de cette limite, de nos jours, les avancées technologiques permettent aux divers fabricants de cycle de concevoir des vélos toujours moins lourds. Les cadres en carbone pèsent désormais moins d’un kilo, les paires de roues les plus légères sont évaluées à 1200 grammes tandis que les groupes complets (freins, chaîne et système de transmission) les plus technologiques et compétitifs dépassent à peine les 2kg. Ajouter à cela un cintre, une fourche et des boyaux des plus légers. Les vélos utilisés par les équipes professionnelles descendent ainsi aisément sous la barre règlementaire des 6,8 kg, passant même sous les 6 kg pour les plus légers d’entre eux.
Pour combler cet important écart et rentrer dans les règles imposées par l’UCI, certaines équipes sont ainsi contraintes de lester leurs vélos. Une pratique pouvant se traduire par l’ajout de plomb généralement placé an bas au niveau de l’axe du pédalier, afin de ne pas modifier l’équilibre du vélo et conserver sa maniabilité.
Est-il judicieux de revoir la limite des 6,8 kilos à la baisse ?
Face à ces nouvelles avancées technologiques rendant les vélos toujours plus légers sans pour autant altérer leur résistance et rentrer dans la fragilité matérielle, la question se pose depuis quelques années de revoir à la baisse cette limite de poids fixée à 6,8 kilos par l’UCI. Mais jusqu’à combien ? 6,5 kilos ? 6 kilos ? En-dessous même ? L’arrivée des freins à disque dans le peloton professionnel à quelque peu redistribué les cartes. Plus lourds que les freins à patin, abaisser cette limite imposerait aux fabricants de compenser le poids des étriers et des disques en concevant des cadres et des pièces encore plus légers s’ils veulent continuer à concurrencer leurs rivaux et ce, peut-être au détriment de la résistance.
Vous l’aurez compris, l’UCI se confronte-là à un véritable casse-tête et choisit pour l’instant la voie de la facilité en ne changeant guère cette limite de poids, toujours fixée à 6,8 kilos. Mais jusqu’à quand ? De nos jours, les plus grands fabricants de cycle proposent sur leurs sites des vélos affichant sur la balance un poids inférieur à cette limite imposée par l’UCI. Il est ainsi possible pour tout cycliste amateur de s’équiper de ces petits bijoux technologiques plus légers que ceux utilisés par les professionnels, la seule condition étant d’avoir les ressources financières nécessaires.
Pour en savoir plus :
https://lecycle.fr/zoom-sur-des-velos-du-tour/des-poids-des-mesures-et-des-controles/6970/