Jusqu’à combien de g un pilote de Formule 1 peut-il encaisser ?

Combien de g un pilote peut-il encaisser en Formule 1 ?

C’est l’une des disciplines sportives où le nombre de g encaissé est le plus important. En Formule 1, les multiples accélérations, décélérations et virages sont très contraignantes pour les organismes des pilotes qui doivent supporter d’importantes forces tout en maintenant une concentration et un niveau de pilotage proche de la perfection. Mais alors, jusqu’à combien de g ces forces d’accélération peuvent-elles s’élever ?

Qu’est-ce qu’un g ?

Le « g », correspondant à l’initial de gravité, est une unité mesurant l’accélération à la surface de la terre. 1 g correspond approximativement à la pesanteur présente sur terre, ressentie par l’homme lorsque celui ne subit aucune force d’accélération ou de décélération si ce n’est celle produite par la pesanteur elle-même.

Pour faire simple, en termes de ressenti, 1 g correspond à notre propre poids. Lorsqu’un corps est soumis à une force, le nombre de g va ainsi varier. Il sera considéré comme négatif lorsque celui-ci descend en dessous de 1 (0 g étant l’apesanteur), et à l’inverse positif lorsqu’il sera supérieur à 1. 

Lors d’un Grand Prix de Formule 1, les g encaissés par les pilotes sont donc positifs. Lors d’une accélération équivalant à 2 g, ils pèsent deux fois leur poids habituel. Pour 3 g, cela correspond à trois fois leur poids, et ainsi de suite. Cette force provoque une sensation d’être plaqué, compressé et rend les gestes difficiles. 

Le nombre de g encaissé en moyenne par un pilote

Entre les accélérations, les freinages et les virages pris à haute vitesse, les pilotes encaissent lors d’un Grand Prix de Formule 1 des g en permanence. Un véritable grand huit d’une heure et demie demandant une préparation physique optimale pour arriver à supporter ces forces tout en restant concentré sur leur trajectoire et anticiper les mouvements des pilotes environnants. 

Si cette force oscille généralement entre 2 et 3 g pour les accélérations et les virages les moins contraignants, lors de courbes prises à haute vitesse ou durant de gros freinages, un pilote de Formule 1 doit encaisser jusqu’à 6 g. L’équivalent de la force ressentie lors de l’accélération d’un dragster. En comparaison, l’accélération ressentie lors du décollage d’un avion est estimée à 1,4 g, tandis que dans un manège à sensation tel un grand huit, la force maximale ne dépasse jamais les 3 g. 

Pour les organismes, l’un des passages les plus éprouvants de la saison de Formule 1 est sans aucun doute le virage numéro 8 du Circuit d’Istanbul Park accueillant chaque année le Grand Prix de Turquie. Lors de cette courbe passée à plus de 250 km/h, les pilotes encaissent une force de 5 g pendant près de 4 secondes. Une durée interminable quand on sait que la force maximale subie lors des freinages les plus intenses n’excède jamais les deux secondes.  

Les records de g en Formule 1

En Formule 1, les forces les plus importantes auxquelles sont soumis les pilotes sont mesurées lors d’accidents ou de sorties de piste. 

Durant son terrible crash survenu au premier tour du Grand Prix de Bahreïn, Romain Grosjean avait encaissé une décélération estimée à 53G par les capteurs présents à bord de la monoplace. Au moment de l’impact, il a ainsi dû supporter une pression équivalente à 53 fois le poids de son corps, soit environ 3,8 tonnes. Un choc brutal qu’il sut encaisser grâce à son excellente condition physique et se sortir in extremis des flammes.  

Mais le record de g encaissé par un pilote ne fut pas battu ce jour-là. Loin de là même. En 1977, lors des essais du Grand Prix de Grande-Bretagne, le pilote britannique David Purley fut miraculeusement rescapé d’un crash effroyable, lorsque sa pédale d’accélérateur se bloqua. Ne pouvant décélérer, il percuta de plein face un mur et passa de 173 km/h à 0 km/h sur seulement 66 centimètres, encaissant 180 g de décélération. Malgré un traumatisme crânien et de multiples fractures lui imposant près d’un an de convalescence, il reste jusqu’à ce jour le seul homme à être sorti vivant d’un choc d’une telle violence. 

Depuis ces effroyables accidents, beaucoup se sont amusés à comparer le choc encaissé par ces pilotes avec celui d’un pilote de chasse, subissant au décollage une accélération pouvant atteindre les 10 g. Ce n’est en réalité en rien comparable. 

Oui, les chocs encaissés par Romain Grosjean, David Purley et tant d’autres sont en termes de g bien plus violents. Mais ces derniers ne durent qu’une fraction de seconde. Les chiffres ont beau prouver que la force subie était bien plus importante dans le cas des accidents de Formule 1, les pilotes de chasse, eux, encaissent 10 g pendant plusieurs secondes. Un facteur temps d’une importance capitale, augmentant indéniablement la difficulté pour l’organisme à encaisser de telles forces. 

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